75ème anniversaire de la libération des camps
À partir de juillet 1944, l’avancée des troupes soviétiques permet la libération des premiers camps de concentration nazis. Si les camps d’extermination de Treblinka, Sobibor et Belzec ont été complètement détruits par les Allemands dès 1943, d’autres camps de la mort offrent aux yeux sidérés des libérateurs un spectacle effroyable et jusqu’alors inimaginable. Il en sera de même pour les soldats américains et britanniques qui découvrent en avril 1945 le cauchemar concentrationnaire.
Les derniers camps attendront d’être libérés le 5 mai, Neuengamme en Allemagne par les Britanniques et Mauthausen en Autriche par les Américains, le 9 mai le Stutthof en Pologne par les Soviétiques.
A Buchenwald, le serment fait par les rescapés le jour de la libération du camp à leurs camarades déportés assassinés par les nazis se concluait ainsi : « notre idéal est la construction d’un monde nouveau dans la paix et la liberté ».
Il résonne encore aujourd’hui comme un espoir.
À la veille de la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation le 26 avril 2020, au moment où les derniers témoins s’en vont, cette mémoire doit continuer de vivre.
Les idées de haine, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie n’ont pas disparu, des crimes contre l’humanité sont toujours perpétrés.
Oublier serait lourd de conséquences pour l’avenir.
En cette année du 75ème anniversaire de la libération des camps de concentration, des circonstances exceptionnelles ne doivent pas empêcher que les nombreuses initiatives qui étaient programmées (expositions, conférences, projections, débats…) puissent avoir lieu dès que cela sera possible et que la mémoire de la Déportation soit portée auprès du plus grand nombre.
Le Comité départemental du Souvenir appelle en ce sens les autorités de la République à organiser, dès maintenant dans les médias, puis à la reprise des cours dans les établissements scolaires des moments de connaissance et de transmission, avec le concours des associations d’anciens déportés et résistants.
Il faut sans relâche permettre aux nouvelles générations de pouvoir bâtir leur avenir, « en sachant qui vous étiez » comme le chantait Jean Ferrat, fils de déporté jamais revenu.
Pour le département de la Loire-Inférieure (44), il a été recensé 1844 déportés, 997 sont morts en déportation.
Nantes, le 20 avril 2020