Hommage à six des 48 Otages fusillés le 22 octobre 1941et inhumés à Basse – Goulaine
Le 22 octobre 1941, 48 otages étaient exécutés par les nazis, sur ordre d’Hitler. Six d’entre eux, fusillés au Bêle, à Nantes, ont été inhumés anonymement, au cimetière de Basse-Goulaine. Le 17 juin 2023, la Ville et le Comité du souvenir ont organisé une cérémonie lors de laquelle une plaque, pour ne pas les oublier, a été dévoilée, au cimetière du bourg.
Rappelons le contexte. Le 20 octobre 1941, le lieutenant-colonel Karl Hotz, chef des troupes allemandes d’occupation à Nantes, est abattu par un commando de résistants communistes. En représailles, Hitler exige l’exécution de 50 otages. Quarante-huit seront finalement fusillés le 22 octobre 1941 : 27 dans la carrière de la Sablière, à Châteaubriant : 16 au champ de tir du Bêle, à Nantes et cinq au Mont Valérien (Hauts-de-Seine).
Pour éviter tout recueillement sur les tombes, et toute manifestation d’hostilité à leur égard, les Allemands ont choisi de disperser les corps dans des communes éloignées de Châteaubriant et de Nantes, lieux des exécutions et, à l’époque, mal desservies par les transports. Les cercueils portaient un simple numéro, sans nom. Ils seront transférés à Nantes pour les obsèques solennelles, le 9 juin 1945.
Pour ne pas les oublier et leur donner un visage, le Comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure a initié un parcours de la mémoire qui relie les 9 communes du castelbriantais et les 3 communes du vignoble nantais : Saint-Julien-de-Concelles, Haute-Goulaine, et Basse-Goulaine. La cérémonie du 17 juin 2023 a constitué le dernier jalon du parcours.
Qui étaient ces combattants ?
Joseph Gil, 19 ans, était ouvrier d’usine, à Nantes. Résistant et membre du Front national pour la libération et l’indépendance de la France, il militait au sein d’une organisation communiste clandestine. Il a été arrêté le 5 septembre 1941, en possession d’un revolver, par la police française.
Jean Platiau, 20 ans, était employé de commerce. Il a été arrêté pour action en faveur de l’ennemi, le 22 novembre 1940, à Nantes, par l’Abwehr (service de renseignements de la Wehrmacht).
Jean Grolleau, 21 ans, s’engagea dès le mois de septembre 1940 dans la Résistance avec d’autres étudiants. Le 13 mai 1941, il a été arrêté à Nantes par l’Abwehr. Suspecté d’intelligence avec l’ennemi mais faute de preuves contre lui, il espérait une prochaine libération, quand il fut désigné comme otage.
Léon Ignasiak, 48 ans, était chauffeur de four aux Forges de Basse-Indre. Militant communiste et syndicaliste CGT, il a été arrêté le 20 octobre 1941 pour ce motif par la police française.
Paul Birien, 50 ans, représentant de commerce, et Joseph Blot, 50 ans, entrepreneur de couverture, appartenaient au groupe des anciens combattants de la Première Guerre mondiale. Arrêtés par les Allemands, ils furent accusés d’aide à l’évasion de prisonniers.
La cérémonie, organisée par la municipalité avec le Comité du souvenir et le soutien de l’UNC, de plusieurs associations mémorielles et du PCF, a rassemblé une centaine de personnes.
Après un premier dépôt de gerbe à l’intérieur du cimetière, la plaque a été dévoilée par le maire Alain Vey, accompagné de la députée Sophie Errante et l’ancien maire Bernard Poignant et le président du Comité Christian Retailleau, accompagné d’Elie Brisson de l’UNC
Puis le cortège a rejoint le monument pour la Paix, où Alain Vey et Christian Retailleau ont pris la parole, en présence du Conseil municipal des jeunes. La fanfare L’Echo de Saint-Sébastien-sur-Loire a interprété avec brio La Marseillaise et le Chant des partisans.
À l’issue de cette séquence, une évocation artistique a été proposée : un extrait de la pièce Les 50 a été interprété par des artistes du Théâtre D’ici ou d’ailleurs et du Théâtre Balivernes, emmenés par Claudine Merceron. Le verre de l’amitié a été offert par la municipalité.