En prélude aux commémorations de septembre, hommage à Jean de Neyman, le 8 mai à La Baule
La cérémonie du 8 mai à La Baule a été dédiée au général De Gaulle et au résistant communiste Jean de Neyman. A l’occasion de cette cérémonie, le maire, Franck Louvrier a annoncé l’érection d’une Croix de Lorraine sur la place de la Victoire pour le 8 mai 2025, à l’occasion du 80e anniversaire de la Victoire. Cette œuvre en inox marine, sera monumentale à l’instar de celle de Colombey-les-Deux-Eglises : haute de 4,43 m, son envergure sera de 2,33 m.
Elle sera édifiée sur la place de la Victoire, dans la perspective du square de la France-libre, non loin de l’avenue du général-De-Gaulle. Le maire entend ainsi « honorer ces combattants pour ce qu’ils ont fait, en mettant leur vie en péril, pour permettre à notre pays d’être libre. » Franck Louvrier a rappelé la visite du général De Gaulle à La Baule le 25 juillet 1945. Il n’a pas manqué de saluer également la mémoire « d’une personnalité qui lui aussi résiste à l’occupant, Jean de Neyman », dont le 80e anniversaire de son exécution sera commémoré en septembre.
Dans ce double hommage, le maire a tenu à saluer « deux pans de la France du refus, opposées sur le plan politique mais unis conte le même ennemi ». Si la Croix de Lorraine est l’emblème de la France libre, « elle sera aussi une façon de commémorer l’engagement de ce héros. Il a donné sa vie pour la même cause. »
Auparavant, une première cérémonie s’était déroulée au 12 rue de la Pierre-Percée, où Jean de Neyman a été professeur du cours privé Le Cid, installé dans l’annexe de la Villa Sunset. Des gerbes ont été déposées par la section de la presqu’île guérandaise du PCF et le Comité départemental du souvenir. En présence de la famille : Dominique, nièce de Jean de Neyman, sa fille Claire et Pierre, l’arrière petit-neveu accompagné de Clémence, sa compagne. Hubert Favre-Pierret, a pris la parole au nom des deux organisations.
Qui était Jean de Neyman ?
Antifasciste convaincu, Jean de Neyman avait adhéré au PCF en 1934. Après un détour par l’université de Strasbourg où, tout en militant à la cellule de langue française, il rédige et gère un journal « Le Prolo de la Bruche » qu’il diffuse dans cette vallée vosgienne francophone. Il mène des études qui le conduisent à l’agrégation de physique, il est nommé au lycée Claude Fauriel à Saint-Etienne (Loire). Révoqué de l’enseignement public car il est fils d’étranger. – Son père est polonais -. Il trouve un poste d’enseignant dans le cours privé Le Cid à La Baule. Après son entrée dans la clandestinité en mai 1944, il anime un groupe de Francs-Tireurs-et-Partisans dont le point de ralliement est une ferme à Saint-Molf, la ferme de Joseph Gergaud. Le groupe mène de nombreuses actions de guérilla, capture d’équipements et d’armes, coupure de câbles électriques et téléphoniques, sabotage de transformateurs et d’ouvrages militaires, chasse aux Géorgiens enrôlés dans la Wehrmacht qui pillent les fermes etc. Le 17 août, deux marins allemands déserteurs qui s’étaient joints au groupe sont surpris par une patrouille allemande. Si l’un parvient à s’enfuir, l’autre est capturé. Jean de Neyman tente de le secourir, mais il est arrêté à son tour. Ils sont conduits au château d’Heinlex à Saint-Nazaire. Torturé, Gerhart, le déserteur parle. La ferme est criblée de balles A leur tour deux de ses camarades sont arrêtés, ils rejoignent Jean de Neyman à Heinlex puis tous sont transférés au camp Franco, à Gron. Jean prend sur lui toutes les responsabilités. Sa conduite lors du procès impressionne jusqu’aux juges allemands. Il est néanmoins condamné à mort le 25 août 1944, son pourvoi étant rejeté il sera fusillé le 2 septembre à Heinlex où une stèle lui rend hommage.
Il faut avoir la chronologie en tête : le débarquement du 6 juin provoque au sein de la Wehrmacht une panique qui accroît son agressivité comme l’ont montré ses multiples exactions et crimes commis au fil de sa remontée vers le nord en vue de stopper l’avancée les Alliés. Ses crimes ont pour noms Tulle, Oradour-sur-Glane…La hantise d’Hitler est que les Alliés puissent utiliser les ports de l’Atlantique. D’où la construction du mur. Les troupes allemandes se replient sur la zone fortifiée qu’ils appellent Festung Saint-Nazaire : la forteresse de Saint-Nazaire.