Nantes n’oublie pas ses résistants fusillés

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Le 28 janvier 1943, au palais de justice de Nantes, quarante-deux
résistants considérés comme des terroristes font face à un tribunal
militaire allemand. Trente-sept sont condamnés à la peine de mort
par le conseil de guerre. Leur faute : avoir résisté au nazisme en
combattant avec des armes et des explosifs les membres de l’armée
allemande et des collaborateurs. C’est le jugement du « procès des
42 », comme l’appelle la presse vichyste et collaborationniste de
l’époque, qui titre : « La civilisation occidentale épure ».
En effet, au terme des onze audiences, le verdict tombe, implacable :
deux femmes et trois hommes sont déportés, les trente-sept autres
résistants seront fusillés sur le terrain du Bêle près de la Beaujoire.
Neuf, dès le lendemain, vingt-cinq le 13 février et trois le 7 mai.
Présentés comme des assassins et des bandits au cours de cette
parodie de justice, ces ouvriers et intellectuels de la région, ainsi que
cinq républicains espagnols, ont surtout rejoint, dès 1941,
l’Organisation spéciale du PCF puis les FTP.
En un an et demi, ils commettent ainsi de nombreux sabotages et
attentats à Nantes, contre le local du Parti populaire français de
Doriot, dans des hôtels fréquentés par l’armée allemande, dans des
usines tenues par les occupants nazis, contre des installations
ferroviaires, des fils télégraphiques, des ponts roulants…
Un hommage officiel a eu lieu pour la première fois à
l’occasion du 60e anniversaire, le 13 février 2003.!
« II y a eu une guérilla urbaine à Nantes. II n’y a pas cinquante
exemples en France de combats armés en ville. Les résistants
vivaient dans une semi-clandestinité, ils risquaient leur vie en
permanence. Nantes a vraiment été le lieu d’une lutte acharnée. Un
hommage officiel a eu lieu pour la première fois à l’occasion du 60e
anniversaire, le 13 février 2003, avec les autorités sur le terrain du
Bêle », explique Joël Busson, président du comité départemental du
souvenir des fusillés de Châteaubriant et de Nantes et de la
Résistance en Loire-Inférieure.
Depuis, le collectif n’a pas relâché ses efforts, il a produit une
exposition qui retrace la lutte de ces jeunes résistants et un
documentaire de vingt minutes comprenant le témoignage des
derniers survivants du procès, dont Renée Losq, qui a été déportée,
et s’achève sur une lettre d’Auguste Chauvin, l’un des fusillés.
Durant toutes ces années, des cérémonies se sont succédé avec
l’inauguration de rues, l’érection d’un monument sur le carré des
républicains espagnols dans le cimetière de La Chapelle-Basse-Mer,
la tenue de colloques et débats, évocations et soirées ou l’édition de
publications… Le 70e anniversaire, l’année dernière, a été un grand
moment pour cette mémoire, et à la rentrée 2014 un livre de
l’historien Guy Haudebourg sur le « procès des 42 » et celui des « 16
» (1) sortira des presses.

Le 13 février prochain à 17 h 15 à la maison des syndicats à Nantes,
devant les plaques en hommage à plus de 110 militants syndicalistes
tombés dans la lutte contre l’occupant, le samedi 15 à 11 heures, au
terrain du Bêle, et ensuite au cimetière de la Chauvinière, puis
l’aprèsmidi à 15 heures à Sainte-Luce-sur-Loire, et dimanche 16 dès
11 heures au cimetière de La Chapelle-Basse-Mer, le comité
départemental organise avec son collectif « du procès des 42 et des
16 » de nouvelles cérémonies, celles du 71e anniversaire.

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