Communiqué du Comité du souvenir des fusillés de Chateaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-inférieure

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Notre présence dans les différentes commémorations de l’armistice du 11 novembre 1918 est d’autant plus naturelle que, comme nous l’avons rappelé le 19 octobre dernier à Nantes devant le monument des 50 Otages et de la Résistance, « plusieurs otages fusillés le 22 octobre 1941 étaient des combattants de la Première Guerre mondiale, sortis meurtris de cette boucherie, dont ils espéraient que ce serait « la der des ders ». Certains y ont été distingués de la Croix de guerre, plusieurs étaient des grands blessés, comme Jules Vercruysse, « Gueule cassée » ou Léon Jost, amputé d’une jambe ». Nous avions ajouté que la présentation de Pétain comme vainqueur de Verdun était « un mythe ».
Le centenaire de l’armistice a surtout été pensé pour célébrer les soldats sur lesquels s’abattit un déluge de feu : 9 millions de morts, 8 millions d’invalides !
La tentative pathétique d’Emmanuel Macron de sauver le soldat Pétain avait sans doute pour but de faire diversion et de tenter d’orienter l’attention vers un autre sujet que ceux auxquels sont confrontés les Français. Mais il a brouillé le message des cérémonies du centenaire.
L’hommage au dénommé Phillipe Pétain est une faute. Comment le Président de la République, garant des institutions, peut-il rendre hommage à un homme qui a été condamné à mort (peine commuée en prison à perpétuité en raison de son grand âge), à l’indignité nationale et à la confiscation de ses biens non pour avoir « conduit des choix funestes » mais pour le crime d’intelligence avec l’ennemi et haute trahison?
Le Pétain collaborateur s’est bien servi du Pétain maréchal pour influencer les Français et asseoir son autorité lors de la Deuxième Guerre mondiale; il est donc normal, en retour, que le discrédit du Pétain de 1940 rejaillisse sur le Pétain de 1916.
La répression contre les résistants, contre ceux qui sont devenus les 50 Otages est largement due à Vichy, de même que les répressions qui ont suivi, sous toutes les formes (arrestations, tortures, internement, exécutions, déportations). Les fusillés à l’issue des « procès » des 42 et des 16 en 1943 ne sont-ils pas, eux aussi, des fusillés pour l’exemple ? La collaboration étroite entre les polices et les tribunaux de Vichy et les occupants nazis a été déterminante dans l’organisation de la répression.
Le Président de la République serait mieux inspiré en agissant pour qu’une loi de réhabilitation collective rende enfin justice à tous les fusillés pour l’exemple et aux oubliées de l’Histoire Manuella Alvarez et Victorine Faucher, fusillées le 6 mai 1918 à Nantes, au stand de tir du Bêle.
Nantes, le 10 novembre 2018

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