Né le 16 décembre 1920 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé comme otage le 22 octobre 1941 à Nantes ; employé municipal ; résistant gaulliste.
Frédéric Creusé était le fils d’Amédée Creusé, commis-voyer à la préfecture de la Loire-Inférieure, mutilé de guerre (perte du bras droit), décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, et de Marie Louise Meinot, sans profession. Il fit ses études primaires dans les écoles publiques primaires de la rue Jean-Jaurès puis dans celle de la rue Noire à Nantes. Il obtint son certificat d’études en 1933, l’année suivante il entra au cours préparatoire de l’École nationale professionnelle Livet fut admis en 1935 et y suivit quatre années d’études en spécialité électricité.
A l’arrivée de l’armée allemande, il gagna le Midi de la France. Célibataire, à son retour à Nantes, il entra dans le groupe de résistance Vandernotte avec Michel Dabat, Jean-Pierre Glou et Jean Grolleau. Il était membre du groupe Bouvron de Nantes, du réseau Georges-France 31, depuis septembre 1940, et y était radiotélégraphiste et agent de liaison. Il était d’ailleurs le seul « enfant de la laïque » dans ce group plutôt chrétien. Il s’occupait principalement du poste émetteur sous la houlette de M.E. Jézequel son ancien professeur d’électricité à l’École Livet.
Dénoncé par un agent double comme détenteur d’un poste émetteur assurant la liaison avec l’Angleterre, Frédéric Creusé fut arrêté à Nantes le 28 mars 1941 par l’Abwehr, puis incarcéré à la prison Lafayette de Nantes. Transféré à la prison des Rochettes le 27 avril, il demeura seul en cellule durant de nombreux mois, puis comparut le 8 août devant le tribunal militaire allemand FK 518 de Nantes.
Faute de preuves, Frédéric Creusé fut acquitté, mais demeura prisonnier des autorités allemandes qui le désignèrent alors comme otage. Le 22 octobre 1941, à 17 heures, les autorités allemandes le fusillèrent comme tel à Nantes, au champ de tir de Bêle, en représailles à l’exécution, par des résistants, du Feldkommandant Karl Hotz. Ce sont 48 otages, 5 au Mont-Valérien, 27 au camp de Choisel (Châteaubriant) et 16 à Nantes, dont trois membres de son groupe, Michel Dabat, Jean-Pierre Glou , Jean Grolleau qui tombèrent sous les balles allemandes.Les corps des suppliciés furent disséminés anonymement dans divers cimetières suburbains, dont celui de Saint-Julien-de-Concelles pour Frédéric Creusé et ses trois compagnons.
Avant d’être conduit au peloton d’exécution, Frédéric Creusé avait reçu la communion des mains de l’abbé Théon et écrit une dernière lettre à ses parents, dans laquelle il disait : « Je viens d’apprendre que je vais être fusillé. Ma vie a été courte, je n’ai que vingt ans, j’ai défendu une cause, je m’en honore car j’y ai cru. »
Son nom figure sur des plaques commémoratives de Nantes (à l’école Eugène-Livet, et sur le monument des cinquante otages), ainsi qu’à Saint-Julien-de-Concelles (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).