Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant de Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure

Le 22 juin 1941, Hitler attaque l’URSS

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Hitler est sûr de gagner en quelques semaines : pour lui, les Russes sont des sous-hommes, l’Armée Rouge a été dévastée par les purges staliniennes de 1938, l’URSS est un pays archaïque. La campagne de Russie est donc militairement sous-préparée : on envoie moins d’hommes et d’armes que pour la campagne de France, on ne se préoccupe pas de logistique, on ne prévoit que quelques mois de réserves de munitions et d’essence, il n’y a pas de plan B prévu. La guerre doit être ga-gnée en 4 semaines, l’Allemagne mettra ainsi la main sur l’industrie lourde soviétique et les puits pétroliers du Caucase.

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Les considérations militaires sont donc secondaires. L’objectif premier est l’élimination méthodique et sans pitié de la population slave. C’est une guerre d’anéantissement, à la brutalité sans limites, bien plus encore qu’en Pologne. Les ordres sont clairs : la Wehrmacht doit participer à l’anéantissement du bolchévisme. Les commissaires politiques et militaires sont fusillés sur le champ. Les prisonniers de guerre ne doivent pas être nourris : aucune ration allemande ne doit être gaspillée pour eux, leur nourriture doit être prise sur le pays. Quatre Einsatzgruppen ont été créés, sous la direction SS, pour soulager l’armée dans l’élimination des Juifs et des communistes. Les populations civiles sont pillées, les ressources alimentaires sont confisquées pour nourrir l’armée allemande et être envoyées en Allemagne.
Aucune réaction de l’Etat-Major : il est d’accord. Les généraux qui avaient protesté contre les crimes commis en Pologne adhèrent à ce type nouveau de guerre. La longue préparation psychologique et idéologique a totalement déshumanisé l’adversaire, d’autant que l’armée de 1941 est beaucoup plus politisée que l’armée de 1939.
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Les premiers résultats confortent l’optimisme d’Hitler : apparemment, dès le 3-4 juillet, la guerre est gagnée, des millions de soldats soviétiques ont été encerclés et faits prisonniers. Hitler commence à prévoir l’organisation de ce nouvel espace : tous les Juifs et environ 17 millions de Slaves doivent être immédiatement exterminés (il y a une trentaine de millions de bouches à nourrir en trop), une trentaine d’autres millions devra être expulsée vers la Sibérie, les autres seront les nouveaux esclaves.

En fait, la guerre-éclair est un échec. La résistance soviétique a été acharnée et les pertes allemandes, humaines comme matérielles, sont bien plus lourdes que prévu. En quelques semaines, plus de la moitié de la capacité allemande blindée, humaine, aérienne a disparu. Ces pertes massives ne peuvent être compensées, alors qu’en face l’adversaire semble pouvoir renouveler ses pertes pourtant monstrueuses sans limites, qu’elles soient humaines et matérielles. L’industrie sur laquelle comptaient les Allemands a été évacuée au-delà de l’Oural, grâce à une opération de transfert général menée en quelques jours.
Les Allemands ont sous-estimé la valeur de l’armée soviétique, en quantité (ils pensaient faire face à 200 divisions, en fait ils ont dû en affronter 360, inlassablement renouvelées par des forces fraiches, alors que toutes les réserves allemandes sont épuisées le 1er octobre) et qualitativement : avions et chars sont supérieurs aux matériels allemands, et surtout bien plus nombreux. Dès la fin 1941, l’Allemagne a perdu la maitrise des airs en Urss.

Mais si dès l’échec de l’offensive sur Moscou en décembre 1941, l’Etat-Major et probablement Hitler lui-même savent que la guerre est perdue, les conséquences humaines pour la population soviétique sont catastrophiques : la partie du territoire sous occupation allemande est soumise à une politique d’extermination systématique, les prisonniers de guerre mourront rapidement : sur 3 millions de prisonniers, 2 millions sont morts de faim et de froid ; 6 mois plus tard, les officiers prisonniers sont envoyés en camps de concentration pour y être assassinés, villes et villages sont méthodiquement pillés et ravagés.
Dominique COMELLI
Historienne

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