Bulletin de septembre-octobre 2011
Dés 1941, des hommes qui refusaient l’occupation, la
soumission, la défaite des élites, payèrent de leur vie, leur
résistance au nazisme et au régime fasciste de Vichy.
Ils étaient, les éclaireurs d’une Résistance que leurs sacrifices
contribuèrent à faire grandir.
Honorer leur mémoire, c’est
permettre à tous de réfléchir et de tirer des enseignements à partir de leur
engagement et des valeurs qu’ils défendaient.
La crise du système capitaliste, engendre des replis, favorise les
populismes, les idées les plus réactionnaires et fascisantes qui y trouvent
un terreau. Elle sert de prétexte à la mise en oeuvre de politiques qui accablent les plus vulnérables et plongent dans l’incertitude des couches de plus en plus larges.
Tirer les enseignements du passé, regarder ce qui fut alors, n’a rien de
passéiste, mais est oeuvre indispensable pour se prémunir des idées et
actes nauséabonds.
Les politiques antisociales, l’aggravation de la pauvreté,
l’enrichissement éhonté des plus grosses fortunes nourrissent les
désespoirs, les pertes de repères. L’apologie de l’individualisme, le
dénigrement systématique de l’action collective et de la solidarité,
nourrissent les réflexes les plus vils.
Lorsque des politiques s’en prennent à des catégories de la
population, toujours aux plus défavorisés, aux premières victimes de
la crise, aux étrangers … les dangers pour les libertés et la démocratie
se dessinent.
Que les politiciens qui jouent avec le feu et désignent des boucs
émissaires en ces périodes de crises sachent qu’ils sont responsables de
la contamination des cerveaux par les idées de haine et de rejet de l’autre
et des progrès inquiétants des forces de l’extrême droite.
Commémorer le sacrifice des Résistants, valoriser leurs combats,
leurs idéaux, les acquis de la Résistance, les valeurs qui fondèrent le
programme du Conseil National de la Résistance, c’est aussi démontrer
que des réponses renforçant la démocratie, le progrès social, les valeurs
républicaines sont pour les peuples de véritables solutions afin de
surmonter les situations de crise.
Les cérémonies d’octobre à Châteaubriant, Nantes, Indre… « Les
rencontres de la mémoire » des 1er et 2 octobre notamment, seront
autant de manifestations pour prémunir notre pays de dangers
qu’engendre le racisme. Les attentats qui ont endeuillé cet été
la Norvège viennent tragiquement le rappeler, notre travail de
mémoire demeure indispensable pour préserver et bâtir l’avenir de
nos libertés.
Joël Busson