Hommage à Jean de Neyman, grand résistant humaniste
Comme chaque année à l’initiative du Comité du Souvenir et de la section locale du PCF, dont il était membre, un hommage émouvant a été rendu à Jean de Neyman le 2 septembre à l’occasion du 79e anniversaire de son exécution par les nazis.
Une cinquantaine de personnes étaient rassemblées sur le site d’Heinlex à Saint-Nazaire, en présence de la famille, Mmes Dominique de Neyman et Claire Buchbinder et M. Pierre Stapf, ainsi que Mme Véronique Mahé, conseillère régionale, MM Christian Retailleau, président du Comité du Souvenir, Yves Bourbigot, président de l’association Buchenwald – Dora 44, Stéphane Marsac, président de l’ADIRP 44 et Pierre Billon, président de la section de Saint-Nazaire de l’UNC.
Dans son allocution, le secrétaire du PCF de Saint-Nazaire Cédric Turcas a retracé la vie et l’engagement de Jean de Neyman.
Né à Paris en 1914 de parents polonais, professeur agrégé de physique, il adhère en 1934 au PCF, en étant très actif dans le combat antifasciste et le soutien aux résistants antinazis allemands.
Après sa démobilisation en 1940, il est exclu de l’enseignement public par le régime de Vichy qui a interdit la fonction publique aux Français d’origine étrangère.
Devenu professeur du secondaire dans le privé à La Baule (44), il s’implique rapidement dans la résistance, dans son milieu d’abord puis avec les communistes nazairiens. Il entre dans la clandestinité en mai 1944 avec son groupe de résistants Francs-tireurs et partisans (FTP). Dans la poche de Saint-Nazaire constituée en août et forte de près de 30 000 soldats ennemis, ils multiplient les actions de guérilla, sabotages d’installations, prises d’équipements et d’armes, et soutiennent les déserteurs allemands
Arrêté pour avoir tenté de sauver l’un d’eux, il est condamné à mort par les autorités militaires allemandes et fusillé le 2 septembre 1944 au château d’Heinlex.
Dans une lettre à ses parents, il écrit : « Parmi tous les risques, j’ai l’intention de prendre mes responsabilités aussi clairement que ma conscience m’en donnera les moyens. Je voudrais que vous – (ceux qui survivront) – sachiez vous consoler de ma perte, car je me considère comme un élément, un petit chaînon dans l’évolution de notre monde, et puisque nous sommes dans la période du gros travail, et qu’il doit y avoir d’innombrables chaînons de brisés et d’usés, peu importe au total qu’ils le soient de façon rationnelle, individuelle … », ce que commente ainsi Cédric Turcas : « Quelle leçon nous apporte Jean dans cette lettre empreinte d’une conscience collective, d’une conscience républicaine ô combien supérieure à sa propre existence. Comment ne pas y voir la somme des êtres résistants qui ont eu à faire ces choix éclairés au risque de leur vie pour que nous puissions vivre libres, vivre en paix ? Comment ne pas y voir une sommation à diffuser aujourd’hui ces valeurs dans notre société, à l’heure où les derniers témoins vivants de cette époque nous quittent peu à peu ? ».
A la fin de la cérémonie, conclue par le verre de l’amitié offert par la section PCF, rendez-vous a été donné l’année prochaine aux participants pour le 80e anniversaire de l’exécution de Jean de Neyman. Cet événement mémoriel devant associer historiens, municipalités, artistes et le monde scolaire sera l’occasion de faire connaître aux nouvelles générations cette figure héroïque de la résistance nazairienne.