80e anniversaire – le 22 Octobre 1944,

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80 000 personnes à Châteaubriant et autant à Nantes

Dès le soir de la fusillade, ce 22 octobre 1941, des Castelbriantais vont dans la carrière selon le témoignage de l’instituteur de Saint-Aubin-des-Châteaux Joseph Autret. A la Toussaint, de nombreux visiteurs s’y rendent, de même que les années suivantes, bravant l’Occupant : une photo de 1943 en témoigne.

Le dimanche 6 août 1944, deux jours après la Libération de la ville, une cérémonie d’hommage a  lieu à la Carrière. Une foule nombreuse y assiste. Alors que la guerre n’est pas terminée, le 22 octobre 1944 a lieu une grandiose cérémonie dans ce lieu désormais nommé La Sablière. Une foule immense y participe : ils sont 80 000 selon la presse nantaise et L’Humanité.  

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Le matin à 9h,  deux messes sont célébrées : l’abbé Gris en l’église Saint-Nicolas et le curé Moyon à Béré exaltent l’esprit de sacrifice des martyrs.                                 

A 11h, Paul Huard, président de la délégation municipale provisoire, accueille à la mairie Fernand Grenier, « qui fut le compagnon de captivité des fusillés » et les personnalités, avant d’inaugurer en présence d’un détachement de FFI (Forces françaises de l’Intérieur)  la rue des 27-Otages et la rue Guy-Môquet.

A 14h30, un immense cortège part de la mairie et se rend à La Sablière où la foule est déjà rassemblée autour des familles des fusillés, devant les neuf po-teaux réunis par une longue banderole tricolore et autour du monument érigé au centre de la carrière, orné de  l’emblème de la faucille et du marteau, sur lequel les noms des 27 martyrs sont gravés. Dans un silence impressionnant, l’appel des 27 noms est ponctué par le tragique « Mort pour la France ».

Puis vient le temps des discours, d’abord celui de Daniel Trellu pour les Jeunesses communistes, puis du colonel Robert Courtois, commandant des FFI, du capitaine Maurice Schumann, pour la France combattante, de Michel Debré, commissaire de la République, du député Fernand Grenier et pour conclure, de Marcel Cachin, sénateur et directeur de L’Humanité.  Leur message commun : vaincre le nazisme – Hitler n’a pas encore capitulé, achever la libération de la France, et travailler à un avenir meilleur.

La Marseillaise est entonnée par 80 000 voix, suivie des hymnes américain et anglais interprétés par l’Harmonie municipale, puis de L’Internationale. Pour beaucoup, la Sablière devient « un lieu de pèlerinage » comme le proclame l’affiche éditée par le Comité parisien de Libération.

A Nantes aussi

L’hommage se tient sur le cours Saint-André autour d’un cénotaphe, après une messe suivie de quatre discours. Le représentant du général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République Française (GPRF) est le ministre de l’Air Charles Tillon, l’ancien chef des FTP, (par ailleurs, ancien ouvrier aux Batignolles et syndicaliste CGTU). Il sera présent l’après-midi à Châteaubriant. Ce 22 octobre 1944, la délégation municipale provisoire dirigée par Clovis Constant prend la décision de faire construire un monument commémoratif aux otages fusillés et de dénommer un axe de la ville « cours des 50 otages ». Le monument conçu par Marcel Fradin avec des sculptures de Jean Mazuet sera inauguré en 1952.

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et dans la région parisienne

Plusieurs manifestations ont lieu à Paris où 18 rues ou places reçoivent le nom d’un martyr de Châteaubriant et sept villes de banlieue rendent hommage à un élu ou un syndicaliste.

POUR EN SAVOIR PLUS

En vie, En joue, En jeux

Didier Guyvarc’h & Loïc Le Gac

Editions du CHT

                                                                                               

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