Le Comité du Souvenir des fusillés de Châteaubriant et Nantes et de La Résistance en Loire-Inférieure et son collectif des «procès des 42 et des 16» recevaient cette année la famille d’un des quatre républicains espagnols fusillés avec leurs camarades français.
Cette famille retrouvée en octobre après huit ans de recherches menées par Annie Buraud et Gérard Roulic pour le Comité se retrouvait elle-même concrétisant ainsi ses propres investigations demeurées infructueuses. Elle apprenait ainsi le destin d’Ernesto Prieto Hidalgo dont l’un de ses neveu venu des Canaries porte le nom en hommage au disparu.
Les cérémonies s’ouvraient cette année en présence de G Frappier, Adjoint représentant le Député-Maire de Nantes, par un hommage aux syndicalistes tombés dans la lutte pour la libération contre les nazis et la dictature du régime de Pétain. Les plaques qui portent les noms de 181 d’entre-eux sont aujourd’hui apposées dans la Maison des syndicats de l’ancienne gare de l’Etat à Nantes après leur transfert de l’ancienne Bourse du travail.
La jeune secrétaire de l’union locale des syndicats CGT de Nantes rappelait que la Résistance devait beaucoup aux travailleurs et leurs organisations, elle notait sur ces plaques le nom du grand-père de l’un des actuels secrétaires de l’UL CGT nantaise. Elle démontrait comment résister restait d’actualité comment des luttes des années 30 à aujourd’hui, nous sommes confrontés à un choix de société.
Le samedi 13 février 2010, soixante sept ans jour pour jour après l’exécution de 25 des 42 sur le lieu même du champ de tirs du Bêle une cérémonie officielle se déroulait en présence des autorités civiles et militaires avec les organisations issues de la Résistance et les familles venues d’Espagne, du sud de La France comme Claudine et Michel Coiffard-Millot ou de notre région.
L’après-midi, Saint Luce à son tour par la voix de Mme Morinière, adjoint au Maire rendait hommage aux Résistants et particulièrement à jean et Renée Losq.
Le dimanche matin le cimetière de la Chapelle Basse-Mer où s’élève depuis 2006 sur le carré des cinq Républicains Espagnols l’oeuvre commandée par le Comité du Souvenir, était une nouvelle fois le théâtre d’une émouvante cérémonie. Au nom du Comité l’Historien A Bergerat retraça le travail initié en 2003 qui à permis aujourd’hui de retrouver les familles des cinq en Espagne. Evoquant leur mémoire: «Ils sont jugés en compagnie de leurs frères d’armes français lors de l’inique procès des 42 qui se tient en janvier 1943. A l’exception de Gomez Ollero, parqué dans une autre cellule, ils se retrouvent emprisonnés ensemble, dans une geôle qu’ils partagent avec Jean Bouvier et avec Auguste Chauvin. Et c’est grâce à l’initiative du Comité du souvenir, en créant le collectif du procès des 42, qu’ils sont sortis de l’oubli. Condamnés à mort le 28 janvier 1943, ils sont fusillés au terrain du Bêle, en compagnie de 32 autres résistants, et leurs corps sont inhumés au cimetière de La Chapelle-Basse-Mer aux côtés de ceux de 12 Français…»
Jean Chauvin lors de la réception en mairie de Nantes faisait découvrir à la famille d’Ernesto Prieto Hidalgo, les fins manuscrits passés clandestinement à sa mère dans les ourlets de son linge, messages où il donne des informations si précieuses sur ses camarades espagnols que nous avons pu les exploiter dans la recherche de leurs familles, des décennies plus tard. FR 3 région à produit un beau reportage en interviewant Annie Buraud, Isabelle Hidalgo et son cousin Ernesto Prieto Rodriguez.
Le Comité du Souvenir édite fin mars un ouvrage de Carlos Fernandez sur le parcours de Républicains Espagnols dans la Résistance de Loire Inférieure aux camps de Rouillé et des initiatives autour de la mémoire du camp Franco à Montoir de Bretagne sont prévues pour avril.
JB