A la Blisière, 200 personnes se souviennent

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du sacrifice des 9 otages du 15 décembre 1941

En ce matin du 19 octobre, quelques heures avant l’hommage solennel aux fusillés du 22 octobre 1941 à Châteaubriant, quelques 200 personnes avaient répondu à l’invitation de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt et des comités de Loire-Atlantique, en se rassemblant à la Blisière afin d’honorer la mémoire des 9 fusillés du 15 décembre 1941, internés au camp de Choisel avec les 27.

Après avoir remercié les participants, Madame le Maire de Juigné-des-Moutiers, les familles de fusillés, les représentants de la municipalité de Gennevilliers, des associations, des comités, du PCF, de la CGT et les porte-drapeaux, le président du Comité de Châteaubriant Serge Adry a invité au dépôt des gerbes devant la stèle.

L’appel des noms des 9 martyrs, la minute de silence et la Marseillaise figèrent l’assemblée dans le souvenir de leur sacrifice.

Jean-Luc Le Drenn, dans son allocution au nom de l’Amicale, de s’appuyer ensuite sur le journal de Pierre Rigaud pour décrire cette journée tragique : « Encore une journée qui restera mémorable, tragiquement mémorable. Le crime n’y a pas été, pour nous, poussé à l’ampleur de celui du 22 octobre. Il est cependant de ces actes qui ne s’oublient jamais … 9 des nôtres sont tombés à nouveau héroïquement, stoïquement, en Français comme ceux qui les précédèrent le 22 octobre ». Puis « revenant sur le moment où leurs camarades montent dans le fourgon qui les emporte vers la mort … « Et la Marseillaise s’élève aussi poignante qu’il y a 7 semaines. Un frisson parcourt notre échine. Mais raidis sous le malheur et gonflés par l’espoir nous lançons notre Marseillaise, celle que nous savons chanter. Nos voix se conjuguent, celles de ceux qui restent, celles de ceux qui partent, aussi confiants devant les fusils de l’ennemi que nous devant la noire terreur qui s’étend sur nos têtes ».

Il a ensuite rappelé la répression nazie et les lieux de l’exécution des 95 otages fusillés ce jour-là, principalement des Juifs et des communistes, ainsi que le parcours personnel et militant de ceux de la Blisière, leur engagement sans faille : « Comme leurs 27 camarades avant eux, leur abnégation, leur héroïsme face aux fusils demeure un exemple pour nous tous. Maurice Pillet, dans sa dernière lettre à sa femme, l’illustre parfaitement lorsqu’il écrit : « la mort pour moi-même ne m’effraie pas, le sacrifice de ma vie était fait depuis longtemps déjà … je sais que ce n’est pas en vain que je meurs et que ce qui est mon idéal se réalisera ».

Enfin, à partir des leçons du passé, il nous avertit sur notre présent : « L’avènement du fascisme dans une démocratie n’est jamais un coup de tonnerre dans un ciel serein. Mais bien le résultat d’une dérive progressive où les droits et les libertés sont peu à peu rognés ou supprimés ».

Et de conclure : « Les fusillés de la Sablière et de la Blisière, les résistants ont maintenu haut le flambeau de la liberté et de la paix. Inscrivons nos combats dans la continuité des leurs. Ne nous résignons pas ! », le Chant des partisans retentissant, repris en chœur par l’ensemble des participants.

Madame le Maire et le personnel de mairie étaient remerciés pour leurs concours au bon déroulement de la cérémonie, et rendez-vous était donné à 13h30 au rond-point Fernand Grenier, pendant qu’une délégation de l’Amicale conduite par Maryse Veny-Timbaud et Christophe Janot allait déposer une gerbe dans la forêt, devant le monument érigé en 1969 sur le lieu d’exécution.

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