Cimetière de VILLEPOT
Samedi 22 OCTOBRE 2022
Monsieur le Maire de Villepot,
Mesdames et Messieurs les membres des familles des fusillés de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt,
Mesdames et Messieurs les membres de l’Amicale de Châteaubriant-Voves- Rouillé-Aincourt,
Chers concitoyens,
Nous sommes ici aujourd’hui pour rendre hommage à notre grand-père, Henri Pourchasse, à Jean
Poulmarch et à Edmond Lefebvre, résistants, militants de la CGT et membres du PCF, fusillés parmi les
27 otages de Châteaubriant, dont les corps ont été jetés au cimetière de Villepot par les nazis.
Nous ne devons pas oublier qu’ils ont sacrifié leur vie pour que nous vivions libres et en paix et parce
qu’ils croyaient en un monde sans pauvreté et sans violence.
Rappelons leur parcours.
Notre grand-père Henri Pourchasse est métallurgiste, secrétaire adjoint de la CGT de la Ville de Paris,
secrétaire de la Cellule communiste de l’usine des Eaux et membre du Bureau de la Section d’Ivry-sur-
Seine, lorsqu’il est arrêté à son domicile d’Ivry-sur-Seine par la police française, livré aux nazis et
incarcéré à la Santé avant d’être envoyé au Camp de Châteaubriant le 15/06/1941.
Il y sera fusillé dans la fleur de l’âge le 22/10/1941 ; il avait 34 ans.
Jean Poulmarch est membre du Comité central des Jeunesses communistes puis Secrétaire général de la
CGT des industries chimiques de la région parisienne lorsqu’il est arrêté à son domicile d’Ivry-sur-Seine le
5/10/1940.
Interné à Aincourt d’octobre à décembre 1940, emprisonné à Fontevraud jusqu’en janvier 1941 puis à
Clairvaux et enfin à Châteaubriant le 15/05/1941 où il sera fusillé le 22/10/1041 ; il avait 31 ans.
Edmond Lefebvre est métallurgiste puis employé communal, militant communiste à Athis-Mons, quand il
est arrêté le 6/10/1940 et interné à Aincourt où il fut l’un des organisateurs de la grève de protestation
contre l’insuffisance de nourriture et l’absence de visites en avril 1941.
En représailles, il est envoyé à la Centrale de Poissy puis au camp de Châteaubriant le 5/05/1941 où il
sera fusillé le 22/10/1941 ; il avait 38 ans.
En cette période charnière où l’extrême-droite siège à l’Assemblée nationale, il est de notre devoir en tant
que petits-enfants d’Henri Pourchasse et au nom des 27 otages, de mettre en garde tous ceux qui pensent que l’extrême-droite n’est plus un danger et que les temps ont changé, alors qu’elle attise toujours la haine et le racisme primaire qui aboutissent à l’oppression, voire au génocide, comme l’a fait Hitler, alors qu’il promettait pourtant du travail pour tous.
N’oublions pas que des étrangers se sont également battus pour la France, comme notamment le Groupe
Manouchian ou Joséphine Baker, ou enrôlés comme les combattants africains et maghrébins issus des
colonies.
Tous ces résistants ont fait leur la phrase : « tout homme a 2 patries, la sienne et la France ».
N’oublions pas non plus que des Français ont dénoncé des résistants, des politiques, des étrangers, des
gens de couleur, même leurs voisins pour les spolier ou par jalousie, et que cette situation pourrait se
reproduire.
Comme le disait Bertholt Brecht : « Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, mais son évolution
par temps de crise » et cela n’a jamais été aussi actuel.
Nous vous remercions pour votre écoute.