Discours de M. Pierre Chauleur Sous Préfet de Châteaubriant-Ancenis

VILLEPOT
Samedi 22 octobre 2022 à 14h00
Monsieur le Maire et conseiller départemental,
Madame la Conseillière départementale,
Mesdames et messieurs les maires,
Mesdames et messieurs les élus,
Mme la Présidente de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt,
M. le Président du comité du souvenir des héros de Châteaubriant,
M. Le Président départemental du comité du souvenir,
M. l’administrateur de l’UNC,
Messieurs les officiers,
Messieurs les Portes-Drapeaux,
Mesdames et messieurs des familles des fusillés,
Mesdames et messieurs,
Nous voici réunis cette après-midi devant la plaque commémorative où
sont inscrits les noms de 3 des 27 fusillés du 22 octobre 1941.
Nous évoquons aujourd’hui la mémoire de M. Edmond LEFEBVRE, M.
Henri POURCHASSE et M. Jean POULMARC’H, trois fusillés parmi 27,
inhumés ici, à Villepot, dans ce cimetière, sur l’ordre des nazis.
Ils sont morts à 38 ans, à 34 ans ou à 31 ans.
Ils étaient métallurgiste, employé de préfecture ou chimiste.
Ils étaient d’Athis-Mons ou d’Ivry sur Seine
Ils étaient tous communistes.
Ils se sont dressé pour défendre la dignité humaine.
Ils nous laissent en héritage la fraternité, la liberté, la tolérance et la
justice.
Venant du camp de Choisel à Châteaubriant, ils ont été fusillés dans la
Carrière de la Sablière par les allemands, sans scrupule, sans remords, sans
pitié. Ils ont été fusillés ici, dans ce beau Pays de la Mée, parce que le
Lieutenant-Colonel Karl HOTZ avait été abattu 2 jours plus tôt à Nantes.
Pourquoi sommes nous réunis aujourd’hui. C’est pour crier notre rejet de
la barbarie, du terrorisme et de l’intolérance. Assassiner un être humain
pour ce qu’il est, pour son appartenance à un groupe, c’est la pire des
abjections. Les nazis ont massacré, exécuté et torturé des français pour leur
appartenance à une religion, à un groupe social ou à un parti politique.
C’est l’une des plus grandes abominations de l’histoire.
En cette journée de souvenir, nous avons le devoir d’honorer les 27
fusillés, assassinés dans le silence des profondeurs de la carrière, de
rappeler que leur acte de bravoure et leurs valeurs les honorent à jamais.
Se souvenir de ces victimes de la barbarie nazie est le premier devoir que
nous avons à leur égard. Nous leur devons aussi un respect immuable, à
eux qui ont traversé des souffrances si cruelles.
Qui mieux que René Guy Cadou a décrit les sentiments indiscibles des
fusillés :


« Les fusillés de Châteaubriant
Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel,
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule
Qui est un monument d’amour
Ils n’ont pas de recommandation à se faire
Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus
L’un d’eux pense à un petit village
Où il allait à l’école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là où ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n’entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu’ils ne sont plus des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit. »

N’oublions jamais que nous sommes et resterons leurs débiteurs, d’une
dette de mémoire qui ne s’effacera jamais. Soyons ou efforçons nous
d’être dignes d’eux.
Je vous remercie

Allocution de Monsieur Serge Adry, Président du Comité Local du Souvenir des Héros de Châteaubriant


Cimetière de VILLEPOT
Samedi 22 OCTOBRE 2022 – 14H00
Monsieur le Sous-Préfet,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les élu·e·s,
Mesdames et Messieurs les représentants des familles des fusillés,
Mesdames et Messieurs les représentants d’associations et organisations patriotiques, politiques et
syndicales,
Messieurs les Porte-Drapeaux.
Mesdames, Messieurs, Cher·e·s ami·e·s,
Au nom du Comité Local du Souvenir des Héros de Châteaubriant, je vous remercie pour votre présence
à cette cérémonie.
Le 22 octobre 1941, 27 Résistants tombèrent sous les balles Nazis, 81 ans après nous voilà aujourd’hui à
inauguré cette plaque commémorative aux noms de :
• Edmond Lefebvre
• Henri Pourchasse
• Jean Poulmarc’h
L’histoire de ces hommes sera relatée à la suite de l’inauguration de la plaque commémorative en
leur hommage, plus détaillées.
Une blessure jamais oubliée, rien n’est plus vivant qu’un souvenir.
Ces hommes nous ont laissé la liberté en héritage, et nous voyons aujourd’hui une fois de plus, nous
sommes nombreux aujourd’hui pour cette inauguration de la 9ème plaque commémorative.
Les années passent, mais les souvenirs restent.
Depuis 81 années ont passé, le temps a effacé bien des blessures mais il n’a pas fait disparaître les
cicatrices.
Ces otages furent exécuté sur ordre d’Hitler mais désignés aux bourreaux par le régime de vichy suite à
l’acte de Résistance, contre le représentant du régime Nazi, par de jeunes résistants communistes.
Une mort cruelle et lâche qui leur fut réservée, car hélas ils n’ont pas eu à choisir, ils ont été assassinés.
Mais nous savons qu’ils ont tous su mourir et quitter cette « terre » ce monde avec dignité.
Tous méritent que l’on entretienne leur mémoire, aussi pour que pareil fait ne puissent se reproduire.
Il nous semble indispensable de ne pas oublier et de sensibiliser les jeunes, de leur expliquer pourquoi
ceux qui sont morts ont donné leur vie, alors qu’eux aussi étaient à cette époque en pleine jeunesse et que
de toutes leurs forces ils aspiraient à vivre.
Le meilleur hommage que nous pouvons rendre à ces hommes tombés sous les balles Nazis pour notre
liberté est de poursuivre leur combat.
Ces hommes ne sont pas un tout anonyme.
Ils représentaient la France dans sa diversité sociale et politique, syndicalisme de grande fédération CGT,
communiste…
Notre rôle est aujourd’hui de défendre nos valeurs les plus précieuses
LA LIBERTÉ, L’ÉGALITÉ ET LA FRATERNITÉ
Transmettre ,sauvegarder les valeurs Républicaines qui les animaient aux heures les plus noires de
l’occupation et du fascisme français incarné par Pétain.
Les leçons de l’histoire n’ont pas été retenues et l’humanité est encore incapable de vivre en paix.
20221022_Plaque_cimetiere_Villepot_Allocution_Serge_ADRY_Comite_souvenir_Chateaubriant Mise en page de Patrice Morel – Page 1 sur 2
Oui ,nous avons un devoir de mémoire envers celles et ceux qui écrivirent de leur sang et eurent la
lucidité de nous léguer, dans les pires conditions, le programme du Conseil National de la Résistance.
Les réformes sociales et démocratiques qui en sont l’essence, nous démontrent qu’en luttant pour le
rétablissement des libertés, ils voulaient vivre à en mourir, car ils rêvaient de liberté.
Ils ont légué l’espoir en traçant les perspectives d’une vie libre,une vie d’égalités, de fraternités, et de
solidarités.
Notre génération a des devoirs, ce n’est pas seulement le devoir de perpétuer la mémoire des victimes du
nazisme.
C’est aussi celui de préparer un monde meilleur pour la jeunesse et ceux du reste du monde.
Les jeunes auront à affronter des défis majeurs qui touche les relations entre les hommes et les peuples,
sans oublier le pouvoir inadmissible des armes et celui de l’argent.
Devoir de mémoire et devoir d’avenir se conjuguent donc au même temps, pour nous, le présent qui exige
que l’on sache tenir compte des leçons parfois dramatiques de l’histoire.
L’espoir existe bel et bien, même s’il est inquiétant de voir en ce moment dans les pays du monde, se
répandre les idées racistes et xénophobes à nouveau.
Que chaque passant se souvienne en découvrant ces 9 plaques à Saint Aubin des Chateaux, Sion les
Mines, Lusanger, Moisdon la Rivière, Noyal sur Brutz, Petit Auverné, Erbray, Ruffigné, Villepot, ce qu’ils
ont enduré en sacrifiant de leur vie, victoire sur le fascisme dont ils connaissaient la nature, victoire pour
notre liberté.
Combien de maquisards, de résistants, d’internés, de déportés, de fusillés n’ont pas connu cette libération,
et pourtant ils en ont été des acteurs principaux.
Non ! Il ne doit y avoir aucune place pour le fascisme, le racisme, la xénophobie.
Ces cérémonies doivent être une occasion de porter un message d’ouverture, de respect et de fraternité
entre les peuples, et revendiquer « Plus jamais ça » !
Pour une association comme le Comité local du souvenir des Héros de Châteaubriant, ainsi que pour le
Comité départemental du Souvenir, l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, le musée de la
Carrière des fusillés, le travail de mémoire constitue un droit essentiel pour les jeunes générations.
Les associations mémorielles présentes aujourd’hui sont souvent trop seules à transmettre et faire vivre la
mémoire de la Résistance et de la déportation, le message des combattants de l’ombre.
À la suite de ces cérémonies,le comité locale du souvenir des héros de Châteaubriant avec l’office du
tourisme de Châteaubriant élabora une plaquette du souvenir des 27 inhumés dans 9 cimetières cités
précédemment, cette plaquette s’intitulera « parcours mémorielles ».
Avant de remercier tous ceux qui ont permis ces commémorations je reprendrais une phrase d’Odette
Nilès : « un présent sans passé n’a pas d’avenir »
Je vous remercie de votre attention et vous appel à participer le dimanche 23 octobre à 10h00 à la Blisière
et à la cérémonie officiel du 81ème anniversaire des fusillades de Châteaubriant à 14h00.
Remerciement à la com-com Châteaubriant-Derval, à la Région, au Département, à l’UNC, aux donts
recueillis par le comité local auprès de ces adhérents pour l’apport financier qui permet d’avoir réalisé ces
initiatives dans les communes qui ont pour but de ne pas oublier cette période.
Merci aux Maires d’avoir tout mis en œuvre pour la réussite de ces rendez vous pour la mémoire.
Merci au groupement des associations d’anciens combattants et patriotiques de Châteaubriant par leur
présence des portes drapeaux.
Et ne pas oublié nos artistes ici présents « les gars à la remorque » qui part leur talent nous offre (pas que
aujourd’hui, depuis de nombreuses années) une évocation très précise sur l’événement que l’on célèbre
aujourd’hui, à l’ensemble « Vocal Adulte de pierre Olivier Bigot ».
Merci de votre écoute
Serge ADRY

DOUINEAU Robert, Joseph, Paul

Né le 31 décembre 1922 à Château-du-Loir (Sarthe), fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle de Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; coiffeur ; militant communiste ; membre de l’Organisation spéciale (OS) ; Procès des 42.

Robert Douineau

Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes

Fils d’Henri Douineau, mécanicien, et de Jeanne, Arsène Gautronneau, sans profession, Robert Douineau était coiffeur et habitait à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).
Militant du Parti communiste français (PCF) clandestin, en 1942, il fut membre du groupe de l’OS dirigée par Louis Le Paih et participa à plusieurs attentats et sabotages.
Arrêté le 11 août 1942 par le Service de police anticommuniste, il fut torturé au commissariat central de Nantes puis incarcéré à la prison Lafayette avant d’être jugé par le tribunal militaire allemand de Nantes en janvier 1943 (« Procès des 42 »). À l’issue du procès, il dit regretter avoir fait partie de l’Organisation spéciale mais fut quand même condamné à mort et fusillé au terrain du Bêle de Nantes le 29 janvier 1943.
Une cellule du PCF de Loire-Atlantique porte son nom ainsi qu’une rue de Saint-Sébastien-sur-Loire.
La tombe de Robert Douineau est au cimetière de la Chauvinière à Nantes.

Sources

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 4M1850, 305 J 3. – Le Phare, janvier 1943. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. — Acte de décès. — Notes d’Annie et Claude Pennetier.

Guy Haudebourg

Cléro Valentin, Fernand, Marie, Victor

Né le 14 mai 1907 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle à Nantes ; charpentier en fer ; militant communiste ; résistant ; Procès des 42.

Fils de Valentin, Aimé, Marie Cléro et de Victorine Jeanne Enters, Valentin Cléro se maria avec Marei-Louise Renée Houssais, puis, après divoce, se renaria avec Yvonne, Anna Lemaux, ménagère.
Membre du Parti communiste avant guerre, dès septembre 1941, il fut membre de l’Organisation spéciale (OS) – embryon des futurs Francs-tireurs et partisans (FTP) – de Nantes, artificier du groupe et responsable du matériel. En 1942, avec les FTP de la région nantaise dirigés par Louis Le Paih, il participa à un grand nombre de coups de main mais, comme un grand nombre de ses camarades, il fut arrêté le 6 août par la Section de police anticommuniste (SPAC). Torturé à la prison Lafayette de Nantes, il fut jugé en janvier 1943 par le tribunal allemand de la ville qui lui reprocha dix attentats à la bombe et deux attaques contre des policiers ou indicateurs. À l’issue du procès, le procès des 42, il tenta d’innocenter deux de ses camarades puis déclara : « Je mourrai pour mon pays et mon parti. Vive la France ! » Condamné à mort, il a été fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle de Nantes.
Il fut reconnu « Mort pour la France » le 12 février 1945.

Pour citer cet article :

https://maitron.fr/spip.php?article20179, notice CLÉRO Valentin, Fernand, Marie, Victor par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 29 décembre 2021.

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 305 J 3. — Le Phare, janvier 1943. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaraon, 1990. – Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, fusillés et exécutés, 2001. – Acte de décès. — Notes Jean-Pierre Besse, d’Annie Pennetier et de Claude Pennetier. .

CHAUVIN Eugène

Né le 16 juillet 1911 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle à Nantes ; chaudronnier ; militant communiste ; résistant FTPF., Procès des 42.

Fils d’Amélie Louise Chauvin, Eugène Chauvin, travailla à la Compagnie urbaine de Nantes puis en 1934 entra comme monteur tôlier à la LBC (Batignolles) d’où il fut renvoyé le 16 février 1942 pour raisons disciplinaires. Membre du Parti communiste français depuis 1938, fit partie du groupe de FTP (Francs-tireurs et partisans) de Nantes dirigé par Raymond Hervé et Louis Le Paih ; il fut arrêté fin 1942 pour reconstitution du PCF et emprisonné à Lafayette (Nantes). Il fut présenté par Le Phare comme un spécialiste de la bombe. Jugé par le tribunal allemand de Nantes dans le cadre du « Procès des 42 », Eugène Chauvin fut condamné à mort le 28 janvier 1943 et fusillé au terrain du Bêle le 29 janvier 1943 avec huit autres résistants : Raymond Hervé, Eugène Le Bris, André Pérocheau, André Rouault, Valentin Cléro, Maurice Lagathu, André Guinoiseau et Robert Douineau. Enterré à Sautron, commune limitrophe de Nantes, il fut inhumé le 28 juillet 1945 au cimetière de la Chauvinière à Nantes, après des obsèques solennelles organisées pour trente-huit Nantais fusillés par les Allemands pour acte de résistance.
Il a été reconnu Mort pour la France le 14 février 1945.
Une cellule nantaise (Chantenay) du PCF porte son nom.
Il s’était marié en mars 1935 à Nantes avec Fernande Rallier de Rezé, couturière, le couple était domicilié rue Saint-Jacques. Elle fut membre du comité départemental de Libération en 1945 au titre de l’Assistance française et des femmes de fusillés et participa à la commission de recherche et d’étude des cas de collaboration. Au moment de la mort de son époux, elle était enceinte de son 5e enfant. Eugène Chauvin fut déclaré « Mort pour la France » en février 1945.

Pour citer cet article :

https://maitron.fr/spip.php?article19711, notice CHAUVIN Eugène, Georges, Émile par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 11 mars 2020.

CREUSÉ Frédéric, Amédée, Louis, Auguste, Marie

Né le 16 décembre 1920 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé comme otage le 22 octobre 1941 à Nantes ; employé municipal ; résistant gaulliste.

Frédéric Creusé était le fils d’Amédée Creusé, commis-voyer à la préfecture de la Loire-Inférieure, mutilé de guerre (perte du bras droit), décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, et de Marie Louise Meinot, sans profession. Il fit ses études primaires dans les écoles publiques primaires de la rue Jean-Jaurès puis dans celle de la rue Noire à Nantes. Il obtint son certificat d’études en 1933, l’année suivante il entra au cours préparatoire de l’École nationale professionnelle Livet fut admis en 1935 et y suivit quatre années d’études en spécialité électricité.
A l’arrivée de l’armée allemande, il gagna le Midi de la France. Célibataire, à son retour à Nantes, il entra dans le groupe de résistance Vandernotte avec Michel Dabat, Jean-Pierre Glou et Jean Grolleau. Il était membre du groupe Bouvron de Nantes, du réseau Georges-France 31, depuis septembre 1940, et y était radiotélégraphiste et agent de liaison. Il était d’ailleurs le seul « enfant de la laïque » dans ce group plutôt chrétien. Il s’occupait principalement du poste émetteur sous la houlette de M.E. Jézequel son ancien professeur d’électricité à l’École Livet.
Dénoncé par un agent double comme détenteur d’un poste émetteur assurant la liaison avec l’Angleterre, Frédéric Creusé fut arrêté à Nantes le 28 mars 1941 par l’Abwehr, puis incarcéré à la prison Lafayette de Nantes. Transféré à la prison des Rochettes le 27 avril, il demeura seul en cellule durant de nombreux mois, puis comparut le 8 août devant le tribunal militaire allemand FK 518 de Nantes.
Faute de preuves, Frédéric Creusé fut acquitté, mais demeura prisonnier des autorités allemandes qui le désignèrent alors comme otage. Le 22 octobre 1941, à 17 heures, les autorités allemandes le fusillèrent comme tel à Nantes, au champ de tir de Bêle, en représailles à l’exécution, par des résistants, du Feldkommandant Karl Hotz. Ce sont 48 otages, 5 au Mont-Valérien, 27 au camp de Choisel (Châteaubriant) et 16 à Nantes, dont trois membres de son groupe, Michel Dabat, Jean-Pierre Glou , Jean Grolleau qui tombèrent sous les balles allemandes.Les corps des suppliciés furent disséminés anonymement dans divers cimetières suburbains, dont celui de Saint-Julien-de-Concelles pour Frédéric Creusé et ses trois compagnons.
Avant d’être conduit au peloton d’exécution, Frédéric Creusé avait reçu la communion des mains de l’abbé Théon et écrit une dernière lettre à ses parents, dans laquelle il disait : « Je viens d’apprendre que je vais être fusillé. Ma vie a été courte, je n’ai que vingt ans, j’ai défendu une cause, je m’en honore car j’y ai cru. »
Son nom figure sur des plaques commémoratives de Nantes (à l’école Eugène-Livet, et sur le monument des cinquante otages), ainsi qu’à Saint-Julien-de-Concelles (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).

Chers parents,
Je viens d’apprendre à l’instant que je quitte la prison des Rochettes. Pourquoi ! Je ne le sais nullement. J’ai entendu dire que L. le général Feldkommandant a été assassiné avant-hier matin. Serait-ce rapport à cela ?Je n’y fait aucun doute. Peut-être serai-je fusillé demain matin, personne ne le sait ou tout au moins on ne veut pas nous le dire. Ce que je veux vous dire avant de disparaitre, c’est que je suis innocent de toutes les calomnies dont on m’accuse. je n’ai jamais fait quoi que ce soit qui soit nuisible aux Allemands. Je viens d’apprendre que je vais être fusillé. ma vie a été courte, je n’ai que vingt ans, j’ai défendu une cause, je m’en honore, car j’y ai cru. Je suis avec Michel à faire mes dernières écrits. Je pense à vous, à tout ce que j’ai aimé, à ma petite Nenette, à toute la famille. J’ai aimé Nette. Tu sais comment je pouvais l’aimer, la mort seule m’en séparera. les moments pressent, j’ai fait quelques mémoires qui, comme je l’espère, vous seront rendus. Je vous ai tous aimés. Je vous quitte à vingt ans. C’est bien pénible, jusqu’à la fin, j’ai été courageux. Sachez que mourir ne m’a rien fait. M. l’abbé vous le dira.
Je vous quitte pour toujours. Adieu. Je voudrais être enterré à Miséricorde, si cela est possible. Mettez-moi ma pochette tricolore.
Adieu pour toujours, je vous aime. Adieu.
 
Votre fils,
 
Frédéric.
 
Vive Dieu ! Vive la France !
 
Il écrivit également à sa fiancée (texte conforme à la lettre d’origine).
 
Ma petite Nette chérie,
Je t’écris ces dernières lignes. Je sais combien tu m’aimes je t’aime moi aussi tu sais. Jusqu’à la pointe des fusils j’aurai ton image sous les yeux. Ce que je demande c’est que tu m’oublies après ma mort non pas moralement mais que tu aies un foyer. Je charge Monsieur l’abbé de te rendre ma bague. Mr l’abbé te parlera de moi de mes derniers moments. Je vais mourir bien que je suis innocent du crime qui a été commis.
J’ai eu des sympathies pour l’Angleterre, je l’ai défendue mais j’aime ma France avant tout il me reste peu de temps. Ma vie en prison m’a beaucoup appris à t’aimer. Je te quitte pour toujours, penses toujours à moi. Adieu ma petite chérie. Je meurs pour la France pour une cause juste.
Adieu ma petite Nette Chérie.
Vive la France et Vive l’Angleterre.


SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – La vie à en mourir, Paris, Tallandier, 2003. – A. Perraud-Charmantier, La guerre en Bretagne, Récits et portraits tome I, Aux portes du large, 1947 . — Dominique Bloyet, Étienne Gasche, Jeunes résistants en Loire-Atlantique, Coiffard Libraire éditeur, 2014. — Mémorial GenWeb. – État civil.
Julien Lucchini, Annie Pennetier
Allocution de M. Thierry Agasse, maire

M. le Président du Comité départemental du souvenir,

Mesdames et Messieurs,

Au nom de la municipalité concelloise, je vous remercie de nous avoir rejoints aujourd’hui.

Nous sommes réunis pour honorer la mémoire des 50 otages fusillés le 22 octobre 1941 dont 16 au champ de tir du Bêle et inhumés dans le Sud Loire jusqu’à la Libération. Parmi eux, quatre l’ont été à Saint Julien de Concelles :

Maurice Allano, Frédéric Creusé, Michel Dabat, Jean-Pierre Glou fusillés par les nazis le 22 octobre 1941 à Nantes.

Marin Poirier n’était pas otage, il a été condamné à mort par un tribunal militaire allemand et fusillé le 30 août 1941 à Nantes.

Cette inauguration de la plaque commémorative est pour nous un devoir de mémoire. Pour ça, je tiens à remercier profondément toutes les personnes qui s’investissent. Le souvenir collectif doit être entretenu, notamment à l’occasion de commémorations comme celles-ci. C’est là le rôle des institutions publiques. Elles sont accompagnées par les associations d’Anciens combattants dont l’action est indispensable pour que perdure la mémoire de l’Histoire.

GLOU Jean-Pierre, Louis, Raymond

Né le 25 octobre 1922 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé comme otage le 22 octobre 1941 à Nantes ; étudiant ; résistant gaulliste.

Fils de Pierre Glou, négociant en vins, et de Marie Louise Obéniche, Jean-Pierre Glou avait perdu sa mère jeune et fut élevé par sa grand-mère et la nouvelle femme de son père, Jeannette. Il fit ses études secondaires à l’École Saint-Joseph du Loquidy à Nantes. Titulaire de la première partie du baccalauréat à 15 ans et demi, il entra comme étudiant à l’École polytechnique de l’Ouest dans la section des Travaux publics. A l’approche de l’armée allemande, il gagna le Midi de la France avec l’intention de se rendre à Dakar. A la demande de son père, il revint à Nantes poursuivre ses études. Célibataire,iI entra alors dans le groupe de résistance Vandernotte avec Michel Dabat, Frédéric Creusé et Jean Grolleau et dans le groupe commandé par Mademoiselle Henriette Le Belzic qui collectait des renseignements sur les déplacements ferroviaires et maritimes des troupes allemandes à Nantes. Il aidait à l’évasion des prisonniers de guerre de Châteaubriant et de Savenay et à la fabrique de fausses cartes d’identité.
Le 12 mai 1941, il fut arrêté à Nantes par l’Abwehr pour « trafic de lettres, non-déposition de tracts germanophobes ». Lors de son interpellation, il était porteur d’une lettre adressée en zone libre.

Incarcéré à la prison Lafayette de Nantes, il fut jugé par le tribunal militaire allemand FK 518 de Nantes qui, faute de preuves, le condamna à six semaines de prison. Néanmoins, Jean-Pierre Glou fut désigné comme otage par les autorités allemandes, qui le maintinrent en détention et le fusillèrent comme tel le mercredi 22 octobre 1941 à 17h au champ de tir du Bêle, à Nantes, en représailles à la mort à Nantes du lieutenant-colonel Karl Hotz.
Ce sont 48 otages, 5 au Mont-Valérien, 27 à la carrière de la Sablière à Châteaubriant et 16 à Nantes, dont trois membres de son groupe, Michel Dabat, Frédéric Creusé , Jean Grolleau qui tombèrent sous les balles allemandes.
Son nom figure sur la plaque commémorative des fusillés et sur celle des cinquante otages, à Nantes, ainsi que sur la stèle commémorative de Saint-Julien-de-Concelles, commune où il avait été inhumé anonymement.

Dernière lettre, 22 octobre 1941
 
Mon cher petit Papa,
Ma chère Jeannette,
 
Quand cette dernière lettre te parviendra, ton fils chéri aura rejoint sa mère, ses dernières pensées seront pour toi et pour Jeannette et les deux petites, qui grandiront, je l’espère, en ignorant les affres de la guerre.
Je te demande pardon pour toutes les fautes que j’ai pu commettre envers toi et ma pauvre grand’mère. Tu lui annonceras bien doucement que son petit-fils, qui l’a beaucoup aimée, pense à elle à ses derniers instants.
Je lègue tout ce qui peut m’appartenir à toi, je sais que tu sauras en faire le meilleur usage que quiconque.
Avant de passer, je demande pardon à Dieu de toutes mes fautes et lui offre ma vie pour que tu sois heureux avec Jeannette longtemps encore, ainsi que Jeannie et Jacqueline, pour que plus tard elles soient des jeunes filles, puis des femmes modèles.
Cette épreuve sera dure pour vous tous, et pour toi, qui m’aimait tant.
Je te demanderai une dernière chose, celle de faire dire des messes, pour le repos de mon âme et pour que Dieu me pardonne toutes mes fautes, pour que, bientôt, je puisse goûter aux joies éternelles dans son Paradis.
Je prierai pour toi, mon petit père, et je m’acquitterai ainsi de la grande dette de reconnaissance que je te dois pour l’éducation et les soins que tu m’as prodigués depuis toujours.
Je prie Dieu pour qu’il donne à grand’rnère, qui m’a élevé de toute son âme, le courage de supporter cette dernière épreuve et je lui demande de reporter sur les deux petites l’affection qu’elle avait pour moi.
Je voudrais que tu dises mon dernier bonjour à tous mes camarades d’école et de sport.
C’est l’âme en paix avec Dieu que je quitte cette terre, j’offre ma vie pour tous, pour notre famille, pour la France, pour qu’elle redevienne florissante et calme comme aux beaux jours.
Gros baisers à toute la famille, tonton Georges, Auguste, leurs femmes et leurs enfants.
Je te demanderai mon petit père d’aller voir la petite Ginette, tu lui diras mon affection. Je forme des vœux pour qu’elle soit heureuse toute sa vie.
Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait quelque tort.
Vive la France
Que la volonté de Dieu soit faite
Votre fils qui vous aime.
Jean-Pierre

L’exécution des 50 otages provoqua à Nantes la stupéfaction ; neuf hommes et femmes se proposèrent comme otages en remplacement, dont le maire de Nantes Gaëtan Rondeau, le commissaire central Lemoine, les abbés Chauvat et Py, le résistant Henri Adam, Mlle Landois et Benoit, Mme Matou et l’ancien combattant Bodard de la Jacobière. Certains avaient offert leur vie le mardi 21, d’autres après l’exécution en vue de sauver les 50 autres en péril, en effet le nombre de cent avait été exigé par Hitler. Cette menace s’accompagnait de la destruction d’un quartier de Nantes. Son père Pierre Glou prit l’initiative d’une pétition demandant aux autorités allemandes pour les 50 autres otages, une grâce qui avait été refusée aux leurs ; une quinzaine de parents signa. Il organisa des visites clandestines aux trois cimetières de Saint-Julien, Basse et Haute-Goulaine où avaient été inhumés les 16 otages. Il eut beaucoup de mal à obtenir des Allemands la remise des lettres d’adieu ainsi que leurs effets personnels. Dans le cadre de ses protestations contre la présentation des otages comme des condamnés de droit commun, il envoya la biographie des fusillés au maréchal Pétain, courrier qui resta sans réponse. Il collecta des secours pour venir en aide aux familles devenues nécessiteuses, aidé par le maire de Nantes. Ces actions provoquèrent son arrestation par la Gestapo et son internement au camp de détention du fort de Romainville du 24 mars 1942 au 5 février 1943.
Il fut homologué comme Interné résistant (DIR) et RIF.

Pour citer cet article :

https://maitron.fr/spip.php?article167046, notice GLOU Jean-Pierre, Louis, Raymond par Julien Lucchini, Annie Pennetier, version mise en ligne le 16 décembre 2014, dernière modification le 12 octobre 2021.

Allocution de Christian Retailleau,

au cimetière de Saint-Julien-de-Concelles

                                                           19 novembre 2022

président du Comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant, Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs les élus,

Chères familles des fusillés,

Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’anciens combattants et patriotiques, des organisations syndicales et politiques,

Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux,

Mesdames et Messieurs, Chers amis,

11 novembre 1940 : Nantes vit à l’heure allemande depuis six mois.

Ce 11 novembre, le premier depuis l’Occupation, n’est pas comme les autres. Ce jour n’est pas férié, tout rassemblement est interdit. Comme à Paris, les lycéens et étudiants nantais désobéissent. Au lycée Clémenceau, plusieurs dizaines se regroupent et déposent une gerbe au Monument aux morts du lycée avant de partir en cortège vers celui de la ville, rejoints par des étudiants de l’Institut polytechnique de l’ouest, de l’école d’Hydro, des élèves de Guisth’au, de l’école professionnelle Launay. Ils sont dispersés par la police « française » et les Feldgendarmes, certains sont arrêtés.

Plus tôt dans la journée, la surprise est venue du ciel : au petit matin, le drapeau tricolore flotte au sommet de la cathédrale. La foule qui se masse sur la place Saint-Pierre grâce au bouche-à-oreille apprécie l’exploit dont les auteurs seront connus plus tard. Ce sont deux jeunes : le lycéen Christian de Mondragon a tout juste 16 ans, Michel Dabat qui en a 19, est un ancien étudiant des Beaux-arts.

Ces premières manifestations publiques de l’occupation vont faire grandir l’esprit de résistance, et encourager un certain nombre des participants à rejoindre les réseaux ou mouvement de résistance.

C’est le cas de Michel Dabat, Frédéric Creusé, Jean-Pierre Glou, honorés aujourd’hui, qui vont agir au péril de leur vie dans des groupes de résistants gaullistes nantais.

Ils sont fusillés le 22 octobre 1941 au champ de tir du Bêle à Nantes parmi les 48 Otages. Avec eux, Maurice Allano, un jeune chaudronnier intervenu contre des soldats allemands pour défendre un vieil homme. Ils vont être inhumés anonymement dans la journée dans ce cimetière de Saint-Julien-de-Concelles, en même temps que les 12 autres fusillés du Bêle inhumés à Basse-Goulaine et Haute-Goulaine.

Marin Poirier a été lui fusillé quelques semaines auparavant, le 30 août 1941, au champ de tir du Bêle à Nantes. Inhumé sur place, il est inhumé à nouveau le 13 novembre ici-même.

Le parcours et l’engagement de ces cinq hommes vont être retracés tout à l’heure par les comédiennes et comédiens du Théâtre d’ici ou d’ailleurs.

81 ans après, souvenons-nous de leur héroïsme, de leur patriotisme, de leur engagement et contribuons à ce que leurs noms continuent de vivre.

Par leur sacrifice, les 48 ont su insuffler le refus de la défaite et de la servitude et cette volonté de résister à tout prix. Ils ont porté l’espoir de jours meilleurs aux pires heures de l’Occupation.

20 octobre 1941 à Nantes, trois jeunes résistants communistes venus de Paris, « trois courageux garçons » a dit le général de Gaulle, accomplissent une des premières actions armées contre l’occupant nazi en abattant le Feldkommandant Hotz.

Les représailles exigées par Hitler, en application d’un « code des otages » récemment promulgué, vont être terribles.

Le 22 octobre, 48 otages sont fusillés : 27 à Châteaubriant, 16 à Nantes et 5 au Mont-Valérien.

Ces exécutions de masse ont été précédées par celles d’Honoré d’Estienne d’Orves, Maurice Barlier et Jan Doornik fusillés au Mont-Valérien le 29 août, et celle le 30 août de Marin Poirier.

Le choix des otages par les nazis, avec la participation active du régime de Vichy, ne doit rien au hasard.

A Châteaubriant, les 27 sont communistes et cégétistes. Leurs noms ont été donnés aux autorités militaires allemandes par le ministre de l’intérieur Pucheu, dans l’intention de faire éliminer des adversaires de classe.

A Nantes, ce sont des anciens combattants de la Première guerre mondiale qui sont désignés, au premier rang desquels Léon Jost, grand mutilé de guerre. Ils animent, comme Alexandre Fourny élu municipal SFIO, le Comité d’entente qui organise des filières d’évasion de prisonniers de guerre vers la zone sud et l’Angleterre. Des jeunes catholiques aussi, investis dans des activités de renseignements. Ils appartiennent aux groupes Bouvron, George-France 31 ou Hévin.

Pourtant, au contraire de ce que les nazis escomptaient, installer la terreur dans la population et annihiler toute volonté de résistance, cet assassinat collectif va constituer un tournant dans la construction en cours de la résistance intérieure.

Les fusillés deviennent un exemple.

Rien ne sera comme avant !

Ces hommes, si divers dans leurs opinions et croyances, dans leurs origines sociales préfigurent l’unité de la Résistance à venir, concrétisée par la création du Conseil National de la Résistance, dont le programme novateur Les jours heureux a façonné à la Libération notre modèle démocratique et social – la Sécurité sociale, le régime général des retraites, les services publics – où la solidarité remplace la vieille loi du « chacun pour soi ».

L’esprit du CNR – le vrai et non la contrefaçon actuelle – doit continuer de nous animer : pour une société humaine, ouverte, tolérante et juste.

Car « le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde », comme le montre l’inquiétante progression de l’extrême-droite en France, en Italie, en Suède et dans de nombreuses parties du monde.

Ne laissons pas prospérer les idées les plus nauséabondes : nationalistes, xénophobes, racistes et antisémites.

Et, alors que la guerre fait rage en Ukraine et ailleurs sur la planète, que le réarmement est massif, continuons d’agir pour un monde en paix.

Le Comité du Souvenir – Résistance 44 et les comités locaux de Châteaubriant et d’Indre oeuvrent à ne pas laisser s’effacer la mémoire de la Résistance

La bande dessinée Immortels !, le livre d’histoire sur les 50 Otages En vie, en joue, enjeux et la pièce de théâtre Les 50, déjà jouée une vingtaine de fois depuis un an, participent à ce travail de mémoire et de connaissance de l’histoire de la Résistance.

C’est aussi, bien sûr, le sens de l’inauguration aujourd’hui de cette plaque mémorielle, qui s’inscrit dans un parcours de la mémoire initié dans les neuf communes du castelbriantais où avaient été inhumés les 27 de Châteaubriant, et qui se poursuivra à Basse-Goulaine et Haute Goulaine.

Au début de l’année prochaine, le dimanche 29 janvier c’est à La Chapelle-Basse-Mer que nous honorerons 5 Républicains espagnols inhumés depuis 1943 dans le cimetière communal.

Je tiens à remercier chaleureusement la municipalité de Saint-Julien-de-Concelles, et particulièrement Monsieur le Maire, d’avoir permis la réalisation de ce projet, dans la continuité du travail de la commune pour entretenir le souvenir des fusillés.

Je remercie également le personnel de mairie qui a grandement contribué à la réussite de cette journée.

La stèle dans le cimetière et maintenant la plaque nous le rappellent :

Ne les oublions pas

Je vous remercie de votre attention.