Ma petite Lolo chérie, Je m’excuse de la peine immense que je vais te causer : je vais mourir. Otage des Allemands, dans quelques minutes, dans quelques heures au maximum, je vais être fusillé. Tu verras, hélas, dans la presse la longue liste des copains qui, innocents comme moi, vont donner bêtement leur vie. Du courage, j’en ai à revendre ! Mes amis aussi sont admirables devant la mort. C’est surtout à toi que je veux m’adresser pour les tourments, la douleur infinie que cette nouvelle va te causer. Sois forte, chérie. Tu es jeune encore, ne te laisse pas sombrer dans la tristesse, et le découragement. Refais ta vie en gardant au cœur le souvenir impérissable de celui qui t’a aimée jusqu’à son dernier souffle. Élève notre fils chéri dans l’esprit qui fut celui de toute ma vie, qu’il devienne un homme libre, épris de justice, attaché à la défense des faibles, ce sera la meilleure vengeance. Console mes parents chéris, ma maman et mon papa que j’ai aimés de mon mieux. Qu’ils soient forts devant l’adversité. Embrasse-les et mets tout ton cœur. Pauvre Marguerite, pauvre Jeanne, je regrette le chagrin que je vais leur causer ! Je les ai- mais bien et elles me le rendaient au mieux. À tous, adresse mon salut ; apporte-leur ma confiance inébranlable en la victoire prochaine. L’heure n’est plus aux pleurnicheries et à la passivité ; l’heure est à la lutte impitoyable pour la libération de la France et de son peuple glorieux. Jusqu’à ma mort, j’ai lutté. Je suis fier de ma vie et je ne doute pas que mon sacrifice, comme celui de mes camarades, ne soit pas vain. Excuse-moi, j’écris sur mes genoux ; mais ne crois pas que je tremble ! Chérie, encore une fois, si tu trouves un compagnon pour poursuivre ta vie, ton Jean n’hésite pas à te dire : « Prends-le ! » Essuie tes pleurs, ressaisis-toi, et poursuis ta vie courageusement. Que notre Claude sache comment son père est mort et qu’il poursuive la route que son père a tracée. Ma petite femme, je t’embrasse une dernière fois, que mes baisers soient les plus ardents, qu’ils soient le témoignage de mon attachement dernier. Embrasse encore papa, maman, Marguerite, Jeanne, notre pauvre chéri, ta brave et admirable maman ; embrasse René, Suzanne, Jacqueline, Lise et tous les amis qui nous sont chers. Adieu, pauvre petite, mais courage, courage. Ton mari tombera la tête haute, le cœur solide, confiant dans l’avenir de bonheur qui régnera sur le monde. Vive le Communisme ! Vive la France libre, forte et heureuse. Jean. 14H
Je vous envoie ces derniers mots pour vous dire adieu. Car nous sommes une trentaine qui viennent d’être remis aux autorités allemandes, nous savons ce que cela veut dire. Je mourrai courageusement, soyez en sûrs. C’était mon destin.
Adieux à tous. Je vous embrasse bien tendrement une dernière fois. J’espère que l’on vous enverra mes effets. Que les enfants se rappellent leur père. Je ne songeais guère, lorsque je vous ai envoyé les souvenirs, qu’ils seraient les derniers.
Adieu, chère femme. Sois courageuse ; continue à élever nos enfants pour en faire des hommes ; moi ma tâche est terminée. Embrasse bien les enfants pour moi. Ton époux et votre père.
E. Lefèbvre.
P.S. – Je te joins le reste de mon argent. Préviens mes frères et ma sœur.
Monsieur le Maire de Villepot, Mesdames et Messieurs les membres des familles des fusillés de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, Mesdames et Messieurs les membres de l’Amicale de Châteaubriant-Voves- Rouillé-Aincourt, Chers concitoyens, Nous sommes ici aujourd’hui pour rendre hommage à notre grand-père, Henri Pourchasse, à Jean Poulmarch et à Edmond Lefebvre, résistants, militants de la CGT et membres du PCF, fusillés parmi les 27 otages de Châteaubriant, dont les corps ont été jetés au cimetière de Villepot par les nazis. Nous ne devons pas oublier qu’ils ont sacrifié leur vie pour que nous vivions libres et en paix et parce qu’ils croyaient en un monde sans pauvreté et sans violence. Rappelons leur parcours. Notre grand-père Henri Pourchasse est métallurgiste, secrétaire adjoint de la CGT de la Ville de Paris, secrétaire de la Cellule communiste de l’usine des Eaux et membre du Bureau de la Section d’Ivry-sur- Seine, lorsqu’il est arrêté à son domicile d’Ivry-sur-Seine par la police française, livré aux nazis et incarcéré à la Santé avant d’être envoyé au Camp de Châteaubriant le 15/06/1941. Il y sera fusillé dans la fleur de l’âge le 22/10/1941 ; il avait 34 ans. Jean Poulmarch est membre du Comité central des Jeunesses communistes puis Secrétaire général de la CGT des industries chimiques de la région parisienne lorsqu’il est arrêté à son domicile d’Ivry-sur-Seine le 5/10/1940. Interné à Aincourt d’octobre à décembre 1940, emprisonné à Fontevraud jusqu’en janvier 1941 puis à Clairvaux et enfin à Châteaubriant le 15/05/1941 où il sera fusillé le 22/10/1041 ; il avait 31 ans. Edmond Lefebvre est métallurgiste puis employé communal, militant communiste à Athis-Mons, quand il est arrêté le 6/10/1940 et interné à Aincourt où il fut l’un des organisateurs de la grève de protestation contre l’insuffisance de nourriture et l’absence de visites en avril 1941. En représailles, il est envoyé à la Centrale de Poissy puis au camp de Châteaubriant le 5/05/1941 où il sera fusillé le 22/10/1941 ; il avait 38 ans. En cette période charnière où l’extrême-droite siège à l’Assemblée nationale, il est de notre devoir en tant que petits-enfants d’Henri Pourchasse et au nom des 27 otages, de mettre en garde tous ceux qui pensent que l’extrême-droite n’est plus un danger et que les temps ont changé, alors qu’elle attise toujours la haine et le racisme primaire qui aboutissent à l’oppression, voire au génocide, comme l’a fait Hitler, alors qu’il promettait pourtant du travail pour tous. N’oublions pas que des étrangers se sont également battus pour la France, comme notamment le Groupe Manouchian ou Joséphine Baker, ou enrôlés comme les combattants africains et maghrébins issus des colonies. Tous ces résistants ont fait leur la phrase : « tout homme a 2 patries, la sienne et la France ». N’oublions pas non plus que des Français ont dénoncé des résistants, des politiques, des étrangers, des gens de couleur, même leurs voisins pour les spolier ou par jalousie, et que cette situation pourrait se reproduire. Comme le disait Bertholt Brecht : « Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, mais son évolution par temps de crise » et cela n’a jamais été aussi actuel. Nous vous remercions pour votre écoute.
VILLEPOT Samedi 22 octobre 2022 à 14h00 Monsieur le Maire et conseiller départemental, Madame la Conseillière départementale, Mesdames et messieurs les maires, Mesdames et messieurs les élus, Mme la Présidente de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, M. le Président du comité du souvenir des héros de Châteaubriant, M. Le Président départemental du comité du souvenir, M. l’administrateur de l’UNC, Messieurs les officiers, Messieurs les Portes-Drapeaux, Mesdames et messieurs des familles des fusillés, Mesdames et messieurs, Nous voici réunis cette après-midi devant la plaque commémorative où sont inscrits les noms de 3 des 27 fusillés du 22 octobre 1941. Nous évoquons aujourd’hui la mémoire de M. Edmond LEFEBVRE, M. Henri POURCHASSE et M. Jean POULMARC’H, trois fusillés parmi 27, inhumés ici, à Villepot, dans ce cimetière, sur l’ordre des nazis. Ils sont morts à 38 ans, à 34 ans ou à 31 ans. Ils étaient métallurgiste, employé de préfecture ou chimiste. Ils étaient d’Athis-Mons ou d’Ivry sur Seine Ils étaient tous communistes. Ils se sont dressé pour défendre la dignité humaine. Ils nous laissent en héritage la fraternité, la liberté, la tolérance et la justice. Venant du camp de Choisel à Châteaubriant, ils ont été fusillés dans la Carrière de la Sablière par les allemands, sans scrupule, sans remords, sans pitié. Ils ont été fusillés ici, dans ce beau Pays de la Mée, parce que le Lieutenant-Colonel Karl HOTZ avait été abattu 2 jours plus tôt à Nantes. Pourquoi sommes nous réunis aujourd’hui. C’est pour crier notre rejet de la barbarie, du terrorisme et de l’intolérance. Assassiner un être humain pour ce qu’il est, pour son appartenance à un groupe, c’est la pire des abjections. Les nazis ont massacré, exécuté et torturé des français pour leur appartenance à une religion, à un groupe social ou à un parti politique. C’est l’une des plus grandes abominations de l’histoire. En cette journée de souvenir, nous avons le devoir d’honorer les 27 fusillés, assassinés dans le silence des profondeurs de la carrière, de rappeler que leur acte de bravoure et leurs valeurs les honorent à jamais. Se souvenir de ces victimes de la barbarie nazie est le premier devoir que nous avons à leur égard. Nous leur devons aussi un respect immuable, à eux qui ont traversé des souffrances si cruelles. Qui mieux que René Guy Cadou a décrit les sentiments indiscibles des fusillés :
« Les fusillés de Châteaubriant Ils sont appuyés contre le ciel Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel, Avec toute la vie derrière eux Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule Qui est un monument d’amour Ils n’ont pas de recommandation à se faire Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus L’un d’eux pense à un petit village Où il allait à l’école Un autre est assis à sa table Et ses amis tiennent ses mains Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent Ils sont bien au dessus de ces hommes Qui les regardent mourir Il y a entre eux la différence du martyre Parce que le vent est passé là où ils chantent Et leur seul regret est que ceux Qui vont les tuer n’entendent pas Le bruit énorme des paroles Ils sont exacts au rendez-vous Ils sont même en avance sur les autres Pourtant ils disent qu’ils ne sont plus des apôtres Et que tout est simple Et que la mort surtout est une chose simple Puisque toute liberté se survit. » N’oublions jamais que nous sommes et resterons leurs débiteurs, d’une dette de mémoire qui ne s’effacera jamais. Soyons ou efforçons nous d’être dignes d’eux. Je vous remercie
Cimetière de VILLEPOT Samedi 22 OCTOBRE 2022 – 14H00 Monsieur le Sous-Préfet, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les élu·e·s, Mesdames et Messieurs les représentants des familles des fusillés, Mesdames et Messieurs les représentants d’associations et organisations patriotiques, politiques et syndicales, Messieurs les Porte-Drapeaux. Mesdames, Messieurs, Cher·e·s ami·e·s, Au nom du Comité Local du Souvenir des Héros de Châteaubriant, je vous remercie pour votre présence à cette cérémonie. Le 22 octobre 1941, 27 Résistants tombèrent sous les balles Nazis, 81 ans après nous voilà aujourd’hui à inauguré cette plaque commémorative aux noms de : • Edmond Lefebvre • Henri Pourchasse • Jean Poulmarc’h L’histoire de ces hommes sera relatée à la suite de l’inauguration de la plaque commémorative en leur hommage, plus détaillées. Une blessure jamais oubliée, rien n’est plus vivant qu’un souvenir. Ces hommes nous ont laissé la liberté en héritage, et nous voyons aujourd’hui une fois de plus, nous sommes nombreux aujourd’hui pour cette inauguration de la 9ème plaque commémorative. Les années passent, mais les souvenirs restent. Depuis 81 années ont passé, le temps a effacé bien des blessures mais il n’a pas fait disparaître les cicatrices. Ces otages furent exécuté sur ordre d’Hitler mais désignés aux bourreaux par le régime de vichy suite à l’acte de Résistance, contre le représentant du régime Nazi, par de jeunes résistants communistes. Une mort cruelle et lâche qui leur fut réservée, car hélas ils n’ont pas eu à choisir, ils ont été assassinés. Mais nous savons qu’ils ont tous su mourir et quitter cette « terre » ce monde avec dignité. Tous méritent que l’on entretienne leur mémoire, aussi pour que pareil fait ne puissent se reproduire. Il nous semble indispensable de ne pas oublier et de sensibiliser les jeunes, de leur expliquer pourquoi ceux qui sont morts ont donné leur vie, alors qu’eux aussi étaient à cette époque en pleine jeunesse et que de toutes leurs forces ils aspiraient à vivre. Le meilleur hommage que nous pouvons rendre à ces hommes tombés sous les balles Nazis pour notre liberté est de poursuivre leur combat. Ces hommes ne sont pas un tout anonyme. Ils représentaient la France dans sa diversité sociale et politique, syndicalisme de grande fédération CGT, communiste… Notre rôle est aujourd’hui de défendre nos valeurs les plus précieuses LA LIBERTÉ, L’ÉGALITÉ ET LA FRATERNITÉ Transmettre ,sauvegarder les valeurs Républicaines qui les animaient aux heures les plus noires de l’occupation et du fascisme français incarné par Pétain. Les leçons de l’histoire n’ont pas été retenues et l’humanité est encore incapable de vivre en paix. 20221022_Plaque_cimetiere_Villepot_Allocution_Serge_ADRY_Comite_souvenir_Chateaubriant Mise en page de Patrice Morel – Page 1 sur 2 Oui ,nous avons un devoir de mémoire envers celles et ceux qui écrivirent de leur sang et eurent la lucidité de nous léguer, dans les pires conditions, le programme du Conseil National de la Résistance. Les réformes sociales et démocratiques qui en sont l’essence, nous démontrent qu’en luttant pour le rétablissement des libertés, ils voulaient vivre à en mourir, car ils rêvaient de liberté. Ils ont légué l’espoir en traçant les perspectives d’une vie libre,une vie d’égalités, de fraternités, et de solidarités. Notre génération a des devoirs, ce n’est pas seulement le devoir de perpétuer la mémoire des victimes du nazisme. C’est aussi celui de préparer un monde meilleur pour la jeunesse et ceux du reste du monde. Les jeunes auront à affronter des défis majeurs qui touche les relations entre les hommes et les peuples, sans oublier le pouvoir inadmissible des armes et celui de l’argent. Devoir de mémoire et devoir d’avenir se conjuguent donc au même temps, pour nous, le présent qui exige que l’on sache tenir compte des leçons parfois dramatiques de l’histoire. L’espoir existe bel et bien, même s’il est inquiétant de voir en ce moment dans les pays du monde, se répandre les idées racistes et xénophobes à nouveau. Que chaque passant se souvienne en découvrant ces 9 plaques à Saint Aubin des Chateaux, Sion les Mines, Lusanger, Moisdon la Rivière, Noyal sur Brutz, Petit Auverné, Erbray, Ruffigné, Villepot, ce qu’ils ont enduré en sacrifiant de leur vie, victoire sur le fascisme dont ils connaissaient la nature, victoire pour notre liberté. Combien de maquisards, de résistants, d’internés, de déportés, de fusillés n’ont pas connu cette libération, et pourtant ils en ont été des acteurs principaux. Non ! Il ne doit y avoir aucune place pour le fascisme, le racisme, la xénophobie. Ces cérémonies doivent être une occasion de porter un message d’ouverture, de respect et de fraternité entre les peuples, et revendiquer « Plus jamais ça » ! Pour une association comme le Comité local du souvenir des Héros de Châteaubriant, ainsi que pour le Comité départemental du Souvenir, l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, le musée de la Carrière des fusillés, le travail de mémoire constitue un droit essentiel pour les jeunes générations. Les associations mémorielles présentes aujourd’hui sont souvent trop seules à transmettre et faire vivre la mémoire de la Résistance et de la déportation, le message des combattants de l’ombre. À la suite de ces cérémonies,le comité locale du souvenir des héros de Châteaubriant avec l’office du tourisme de Châteaubriant élabora une plaquette du souvenir des 27 inhumés dans 9 cimetières cités précédemment, cette plaquette s’intitulera « parcours mémorielles ». Avant de remercier tous ceux qui ont permis ces commémorations je reprendrais une phrase d’Odette Nilès : « un présent sans passé n’a pas d’avenir » Je vous remercie de votre attention et vous appel à participer le dimanche 23 octobre à 10h00 à la Blisière et à la cérémonie officiel du 81ème anniversaire des fusillades de Châteaubriant à 14h00. Remerciement à la com-com Châteaubriant-Derval, à la Région, au Département, à l’UNC, aux donts recueillis par le comité local auprès de ces adhérents pour l’apport financier qui permet d’avoir réalisé ces initiatives dans les communes qui ont pour but de ne pas oublier cette période. Merci aux Maires d’avoir tout mis en œuvre pour la réussite de ces rendez vous pour la mémoire. Merci au groupement des associations d’anciens combattants et patriotiques de Châteaubriant par leur présence des portes drapeaux. Et ne pas oublié nos artistes ici présents « les gars à la remorque » qui part leur talent nous offre (pas que aujourd’hui, depuis de nombreuses années) une évocation très précise sur l’événement que l’on célèbre aujourd’hui, à l’ensemble « Vocal Adulte de pierre Olivier Bigot ». Merci de votre écoute Serge ADRY
Né le 31 décembre 1922 à Château-du-Loir (Sarthe), fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle de Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; coiffeur ; militant communiste ; membre de l’Organisation spéciale (OS) ; Procès des 42.
Robert Douineau
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Fils d’Henri Douineau, mécanicien, et de Jeanne, Arsène Gautronneau, sans profession, Robert Douineau était coiffeur et habitait à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). Militant du Parti communiste français (PCF) clandestin, en 1942, il fut membre du groupe de l’OS dirigée par Louis Le Paih et participa à plusieurs attentats et sabotages. Arrêté le 11 août 1942 par le Service de police anticommuniste, il fut torturé au commissariat central de Nantes puis incarcéré à la prison Lafayette avant d’être jugé par le tribunal militaire allemand de Nantes en janvier 1943 (« Procès des 42 »). À l’issue du procès, il dit regretter avoir fait partie de l’Organisation spéciale mais fut quand même condamné à mort et fusillé au terrain du Bêle de Nantes le 29 janvier 1943. Une cellule du PCF de Loire-Atlantique porte son nom ainsi qu’une rue de Saint-Sébastien-sur-Loire. La tombe de Robert Douineau est au cimetière de la Chauvinière à Nantes.
Sources
SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 4M1850, 305 J 3. – Le Phare, janvier 1943. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. — Acte de décès. — Notes d’Annie et Claude Pennetier.
Né le 14 mai 1907 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle à Nantes ; charpentier en fer ; militant communiste ; résistant ; Procès des 42.
Fils de Valentin, Aimé, Marie Cléro et de Victorine Jeanne Enters, Valentin Cléro se maria avec Marei-Louise Renée Houssais, puis, après divoce, se renaria avec Yvonne, Anna Lemaux, ménagère. Membre du Parti communiste avant guerre, dès septembre 1941, il fut membre de l’Organisation spéciale (OS) – embryon des futurs Francs-tireurs et partisans (FTP) – de Nantes, artificier du groupe et responsable du matériel. En 1942, avec les FTP de la région nantaise dirigés par Louis Le Paih, il participa à un grand nombre de coups de main mais, comme un grand nombre de ses camarades, il fut arrêté le 6 août par la Section de police anticommuniste (SPAC). Torturé à la prison Lafayette de Nantes, il fut jugé en janvier 1943 par le tribunal allemand de la ville qui lui reprocha dix attentats à la bombe et deux attaques contre des policiers ou indicateurs. À l’issue du procès, le procès des 42, il tenta d’innocenter deux de ses camarades puis déclara : « Je mourrai pour mon pays et mon parti. Vive la France ! » Condamné à mort, il a été fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle de Nantes. Il fut reconnu « Mort pour la France » le 12 février 1945.
Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20179, notice CLÉRO Valentin, Fernand, Marie, Victor par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 29 décembre 2021.
SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 305 J 3. — Le Phare, janvier 1943. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaraon, 1990. – Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, fusillés et exécutés, 2001. – Acte de décès. — Notes Jean-Pierre Besse, d’Annie Pennetier et de Claude Pennetier. .
Né le 16 juillet 1911 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle à Nantes ; chaudronnier ; militant communiste ; résistant FTPF., Procès des 42.
Fils d’Amélie Louise Chauvin, Eugène Chauvin, travailla à la Compagnie urbaine de Nantes puis en 1934 entra comme monteur tôlier à la LBC (Batignolles) d’où il fut renvoyé le 16 février 1942 pour raisons disciplinaires. Membre du Parti communiste français depuis 1938, fit partie du groupe de FTP (Francs-tireurs et partisans) de Nantes dirigé par Raymond Hervé et Louis Le Paih ; il fut arrêté fin 1942 pour reconstitution du PCF et emprisonné à Lafayette (Nantes). Il fut présenté par Le Phare comme un spécialiste de la bombe. Jugé par le tribunal allemand de Nantes dans le cadre du « Procès des 42 », Eugène Chauvin fut condamné à mort le 28 janvier 1943 et fusillé au terrain du Bêle le 29 janvier 1943 avec huit autres résistants : Raymond Hervé, Eugène Le Bris, André Pérocheau, André Rouault, Valentin Cléro, Maurice Lagathu, André Guinoiseau et Robert Douineau. Enterré à Sautron, commune limitrophe de Nantes, il fut inhumé le 28 juillet 1945 au cimetière de la Chauvinière à Nantes, après des obsèques solennelles organisées pour trente-huit Nantais fusillés par les Allemands pour acte de résistance. Il a été reconnu Mort pour la France le 14 février 1945. Une cellule nantaise (Chantenay) du PCF porte son nom. Il s’était marié en mars 1935 à Nantes avec Fernande Rallier de Rezé, couturière, le couple était domicilié rue Saint-Jacques. Elle fut membre du comité départemental de Libération en 1945 au titre de l’Assistance française et des femmes de fusillés et participa à la commission de recherche et d’étude des cas de collaboration. Au moment de la mort de son époux, elle était enceinte de son 5e enfant. Eugène Chauvin fut déclaré « Mort pour la France » en février 1945.
Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19711, notice CHAUVIN Eugène, Georges, Émile par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 11 mars 2020.