Discours de M. Pierre Chauleur Sous Préfet de Châteaubriant-Ancenis

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VILLEPOT
Samedi 22 octobre 2022 à 14h00
Monsieur le Maire et conseiller départemental,
Madame la Conseillière départementale,
Mesdames et messieurs les maires,
Mesdames et messieurs les élus,
Mme la Présidente de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt,
M. le Président du comité du souvenir des héros de Châteaubriant,
M. Le Président départemental du comité du souvenir,
M. l’administrateur de l’UNC,
Messieurs les officiers,
Messieurs les Portes-Drapeaux,
Mesdames et messieurs des familles des fusillés,
Mesdames et messieurs,
Nous voici réunis cette après-midi devant la plaque commémorative où
sont inscrits les noms de 3 des 27 fusillés du 22 octobre 1941.
Nous évoquons aujourd’hui la mémoire de M. Edmond LEFEBVRE, M.
Henri POURCHASSE et M. Jean POULMARC’H, trois fusillés parmi 27,
inhumés ici, à Villepot, dans ce cimetière, sur l’ordre des nazis.
Ils sont morts à 38 ans, à 34 ans ou à 31 ans.
Ils étaient métallurgiste, employé de préfecture ou chimiste.
Ils étaient d’Athis-Mons ou d’Ivry sur Seine
Ils étaient tous communistes.
Ils se sont dressé pour défendre la dignité humaine.
Ils nous laissent en héritage la fraternité, la liberté, la tolérance et la
justice.
Venant du camp de Choisel à Châteaubriant, ils ont été fusillés dans la
Carrière de la Sablière par les allemands, sans scrupule, sans remords, sans
pitié. Ils ont été fusillés ici, dans ce beau Pays de la Mée, parce que le
Lieutenant-Colonel Karl HOTZ avait été abattu 2 jours plus tôt à Nantes.
Pourquoi sommes nous réunis aujourd’hui. C’est pour crier notre rejet de
la barbarie, du terrorisme et de l’intolérance. Assassiner un être humain
pour ce qu’il est, pour son appartenance à un groupe, c’est la pire des
abjections. Les nazis ont massacré, exécuté et torturé des français pour leur
appartenance à une religion, à un groupe social ou à un parti politique.
C’est l’une des plus grandes abominations de l’histoire.
En cette journée de souvenir, nous avons le devoir d’honorer les 27
fusillés, assassinés dans le silence des profondeurs de la carrière, de
rappeler que leur acte de bravoure et leurs valeurs les honorent à jamais.
Se souvenir de ces victimes de la barbarie nazie est le premier devoir que
nous avons à leur égard. Nous leur devons aussi un respect immuable, à
eux qui ont traversé des souffrances si cruelles.
Qui mieux que René Guy Cadou a décrit les sentiments indiscibles des
fusillés :


« Les fusillés de Châteaubriant
Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel,
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule
Qui est un monument d’amour
Ils n’ont pas de recommandation à se faire
Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus
L’un d’eux pense à un petit village
Où il allait à l’école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là où ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n’entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu’ils ne sont plus des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit. »

N’oublions jamais que nous sommes et resterons leurs débiteurs, d’une
dette de mémoire qui ne s’effacera jamais. Soyons ou efforçons nous
d’être dignes d’eux.
Je vous remercie

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