Châteaubriant, le 22 octobre 1941.
Chère femme et chers enfants,
Je vous envoie ces derniers mots pour vous dire adieu. Car nous sommes une trentaine qui viennent d’être remis aux autorités allemandes, nous savons ce que cela veut dire. Je mourrai courageusement, soyez en sûrs. C’était mon destin.
Adieux à tous. Je vous embrasse bien tendrement une dernière fois. J’espère que l’on vous enverra mes effets.
Que les enfants se rappellent leur père. Je ne songeais guère, lorsque je vous ai envoyé les souvenirs, qu’ils seraient les derniers.
Adieu, chère femme. Sois courageuse ; continue à élever nos enfants pour en faire des hommes ; moi ma tâche est terminée.
Embrasse bien les enfants pour moi.
Ton époux et votre père.
E. Lefèbvre.
P.S. – Je te joins le reste de mon argent. Préviens mes frères et ma sœur.