Fils de Henri Kérivel, marin, et de Marie Anne Quéau, ménagère, Eugène Kérivel, capitaine côtier dans le service des Ponts et Chaussées, s’était marié le 6 avril 1920 dans sa ville natale avec Léoncie Le Doaré. Il militait, dès 1930, au Parti communiste et à la CGTU dans sa ville natale. Peu avant la guerre il fut muté à Basse-Indre, près de Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), où il était domicilié 8 quai Jeanne d’Arc. Il participa avec sa femme à la constitution du Parti communiste clandestin et organisa la résistance locale. Il fut arrêté le 24 juillet 1941 à Saint-Nazaire, pour propagande antinazie et diffusion de tracts. Il fut un des premiers internés politiques du camp de Châteaubriant (camp de Choisel) et fit partie, le 22 octobre 1941, des « vingt-sept fusillés » comme otage, en représailles à l’exécution du commandant Karl Hotz à Nantes, du 22 octobre 1942.
Sa femme, qui avait été arrêtée quatre jours avant lui, le vit partir pour le poteau d’exécution et proposa aux Allemands de mourir aux côtés de son mari à la place de Guy Môquet. On le lui refusa et elle fut déportée en Allemagne. En 1945, elle revint à Douarnenez, fut désignée comme membre du comité local de Libération et devint adjointe au maire après les élections de mars 1945. Elle mourut le 24 septembre 1976 à Nantes.
Le nom d’ Eugène Kérivel figure à Châteaubriant sur le Mémorial de la « Carrière des Fusillés » , à Indre sur le monument aux morts, à Nantes sur le monument commémoratif des 50 otages, à Bagneux sur la stèle « aux 27 héros fusillés le 22 octobre 1941 à Châteaubriant » et à Montreuil sur le Monument des Martyrs -.
|Léoncie,
Un dernier mot. C’est à toi que je pense. J’espère que tu sauras te débrouiller.
J’ai vu que tu étais courageuse. Je m’en vais avec moins de regret…|
La lettre a été censurée par ses geôliers allemands qui ont coupé la feuille.
Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114759, notice KÉRIVEL Eugène par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 avril 2016, dernière modification le 18 février 2019.
SOURCES : Lettres des fusillés de Châteaubriant, éditées par l’Amicale des anciens internés patriotes de Châteaubriant-Voves, 1954, 80 p. – Fernand Grenier, Ceux de Châteaubriant, préface de Jean Marcenac, 3e éd., Paris, Éd. Sociales, 1967, 238 p. – Eugène Kerbaul, Militants du Finistère, op. cit..— MemorialGenweb.
ICONOGRAPHIE : Fernand Grenier*, Ceux de Châteaubriant, op. cit., p. 92-93. — Lettres des fusillés de Châteaubriant, op. cit. — Alain Guérin, La Résistance, chronique illustrée, 1930-1950, Paris, 1972-1976, t. 3, p. 297.