Paulette,
Née le 6 juin 1922 à Paris 18eme, résistante, militante communiste, membre du conseil national de l’Union des Jeunes Filles de France, membre de la FNDIRP, ancienne internée du camp de Choisel et donc membre de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt.
Originaires du Morvan, les parents de Paulette Bouchoux s’installent à Paris lorsque son père devint cheminot. Sa mère fait des ménages. Après son certificat d’études, Paulette commence à travailler à quatorze ans comme couturière chez un patron dans le quartier de la Madeleine.
La dissolution des Syndicats par le Gouvernement de Vichy le 16 aout 1940, la fait passer dans le militantisme et la résistance active. Elle distribue donc tracts et papillons et participe à la manifestation du 11 novembre 1940.
Elle est arrêtée le 29 décembre 1940 à Paris 18eme et conduite au Dépôt du Palais de Justice le 30 décembre comme Margot, qu’elle va rencontrer.
Elle va être après transférée à la Prison de la Petite Roquette. Elle a alors 18 ans
Enfin, le 16 septembre, un convoi composé de 48 femmes venant de la Prison de la Petite Roquette va arriver à Châteaubriant, au camp de Choisel en Loire Atlantique. C’est le convoi, qui va unir nos futures Bistouillardes.
Lors de leur arrivée tard la nuit, les femmes sont placées dans la baraque comme elles arrivent. Margot se retrouve sur la même tablée que Jeanine et Evelyne. Odette, Paulette et Dédé sont, elles, à la première tablée en début de baraque. Margot ayant sympathisé à la Petite Roquette avec Paulette et Odette.
C’est ainsi que le noyau des Bistouillardes va se former. Ne me demander pas ce que veut dire Bistouillarde, c’est comme cela que les hommes du camp, les ont surnommées car elles étaient toujours ensemble.
Le 11 mai 1942 ce sont 60 femmes dont nos Bistouillardes qui quittent définitivement le camp de Choisel pour celui d’Aincourt.
Ce sont des détenues politiques résistantes et elles décident donc dans l’heure qui suit de Résister contre ces conditions inhumaines et dégradantes…Voilà nos Bistouillardes rebelles et insoumises.
Ainsi, à la fin août 1944, les Bistouillardes sont dans un état physique déplorable. Leurs défenses immunitaires sont très affaiblies par les privations. Et surtout des cauchemars récurrents reviennent chaque nuit.
Pourtant, toutes ses femmes, à peine le pied hors du camp, vont poursuivre leurs activités de salariées et de militantes.
Toute leur vie, elles ont tenté de maintenir et d’entretenir la flamme de la résistance et du militantisme.
Paulette a été décorée de la Légion d’Honneur en 2002.
Paulette, tu es partie, discrètement, le 20 avril 2019, à peine 2 mois avant tes 97 printemps.
Avec ton indéfectible sourire et toujours un joli chapeau, nous continuerons à penser à toi avec joie et amour, cet amour que tu as su prodiguer à ta famille de sang mais aussi à ta famille de cœur, les Bistouillardes, ces frangines qui se sont trouvées en camp et que seule la mort a séparé. Au revoir.