Fils d’Armand Aubert, inspecteur principal adjoint à la SNCF, sous-chef de gare, et de Marie Josèphe Carer, sans profession, Charles Aubert, fut élève au lycée Clemenceau à Nantes ; il était titulaire du baccalauréat ès lettres. Il participa à la rédaction, au tirage et à la diffusion du journal clandestin L’Étudiant patriotique, organe du Front national des étudiants, créé en juillet 1941. Il devint responsable régional des Jeunesses communistes,
Charles Aubert faisait partie de l’OS (Organisation spéciale du PCF) et du groupe des FTP de Jean Fraix. Il fut un des réalisateurs du double attentat à l’explosif contre les installations ferroviaires du réseau de Nantes-Blottereau, le 16 janvier 1943.
_Embauché par la SNCF en tant qu’attaché en gare de Sillé-le-Guillaume (Sarthe) le 20 janvier 1943 pour échapper au STO, la gendarmerie française l’arrêta dans cette ville le 21 janvier 1943 , sur ordre du SPAC . Vingt-deux militants dont les principaux dirigeants FTP du département furent arrêtés, dont James Rogier, secrétaire régional du PCF qui avait été retourné par la police de Vichy et qui avait fourni l’organigramme de l’organisation clandestine. Remis à la Sipo-SD, il fut emprisonné à Nantes, puis à Angers et de nouveau à Nantes.
Charles Aubert fut jugé dans le cadre du « procès des 16 » par le tribunal allemand FK 518 de Nantes le 13 août 1943, condamné à mort pour « actes de franc-tireur », « attentats contre les troupes d’occupation » : attentat contre un cinéma allemand, contre une gare de triage, contre deux personnalités. Il était considéré comme membre du réseau Résistance-Fer depuis janvier 1943. Résistance-Fer ou FTP, il apparaît clairement qu’il était communiste et FTPF.
Il a été fusillé au champ de tir du Bêle (Nantes) le 25 août 1943 puis inhumé discrètement au cimetière du Cellier..
Il est enterré au carré militaire du cimetière de la Chauvinière. Son nom a été gravé sur la plaque commémorative des fusillés à Nantes et en gare de Sillé-le-Guillaume.
Son état civil porte la mention « Mort pour la France », en date du 19 février 1945.Il a obtenu le titre d’Interné résistant en 1960.
Selon MémorialGenWeb, il obtint la Légion d’honneur (cette information n’est pas confirmée par la base Léonore), la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance.
James Rogier a été condamné à mort le 22 mars 1945 puis fusillé le 22 mai 1945.
Charles Aubert écrivit une dernière lettre adressée à son amie, E. Voillet domiciliée à Saint-Philibert de Grand Lieu.
Ma petite fille chérie Je pars victime d’une trahison et je tombe pour la France. Ce que je veux te dire aujourd’hui c’est que je t’ai beaucoup aimé garde mon souvenir et soit heureuse avec celui que tu aimeras. Si un jour tu as un garçon, parmi ses noms de baptême donne-lui celui de Charles. Je t’embrasse mon seul amour. Charles. |
Sa tombe figure au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10349, notice AUBERT Charles, Gaston, André [Pseudonyme dans la clandestinité : Marc] par Guy Haudebourg, Annie Pennetier, version mise en ligne le 9 juillet 2014, dernière modification le 21 novembre 2021.
SOURCES : AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép Loire-Atlantique 305 J 3 . — Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. – Mémorial GenWeb. – Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, 2001. — Notes de Carlos Fernandez (Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1693W113, 1126W417, 1668W3). — Thomas Fontaine, Cheminots victimes de la répression, 1940-1945, Mémorial, Perrin/SNCF, 2017. — État civil.