LA TRAQUE DES « TERRORISTES »
Dès les premiers sabotages, les polices et autorités françaises et allemandes en recherchent activement les auteurs, alliant les mesures vexatoires (amendes, gardes de voies, otages), les exécutions et les promesses de récompenses.
Après les arrestations du début 1941, les sabotages ont nettement diminué.
Un nouveau cap est franchi avec l’exécution du Feldkommandant Hotz (20 octobre 1941). Désormais, les attentats visent aussi les personnes.
La multiplication des actions au début 1942 amène les autorités françaises à intensifier les efforts dans la lutte « anti-terroriste ».
Grâce aux renseignements recueillis (types d’engins explosifs utilisés, procédures, objectifs visés), la police fait des recoupements et surveille de plus en plus étroitement les « milieux communistes ». Dès le printemps, les soupçons se portent sur Raymond Hervé dont le domicile est fouillé par la police française.
Les informations obtenues lors des interrogatoires des premiers inculpés permettent à la police française d’opérer un vaste coup de filet à partir de la fin juillet 1942 auxquels échappent plusieurs FTP de premier plan (Louis Le Paih, Jean Vignau-Balous, Marcel Brégeon, Raymond Hervé, par exemple).
Les méthodes utilisées vont des simples menaces à de violentes séances de torture menées par le SPAC au Commissariat central de Nantes, rue Garde-Dieu, contre ceux qui sont fortement soupçonnés d’appartenir au groupe des francs-tireurs. Le commissaire Fourcade se met entièrement au service du SPAC et répond si bien à ses attentes qu’il est nommé à la direction de l’une des deux sections de ce service en novembre 1942.
Les photos des militants évadés, publiées par Le Phare, sont assez édifiantes quant aux méthodes policières. Les juges allemands justifieront d’ailleurs la torture.