Une plaque entretient la mémoire des Otages

à Saint-Julien-de-Concelles

Une plaque a été dévoilée le samedi 19 novembre 2022 devant le cimetière de Saint-Julien-de-Concelles (44)  en présence d’une centaine de personnes, du maire Thierry Agasse, du représentant de l’UNC et du conseiller départemental Jean-Pierre Marchais.

La pose de cette plaque s’inscrit dans le parcours de la mémoire initié dans neuf communes du  castelbriantais où avaient été inhumés les 27 de Châteaubriant le 23 octobre 1941 après leur exécution dans la carrière de la Sablière. Ce parcours se prolonge  aujourd’hui dans le vignoble nantais et des plaques seront inaugurées à Basse-Goulaine – dont le maire Alain Vey était présent à la cérémonie- et à Haute-Goulaine.

Cette initiative du Comité départemental du souvenir  a été réalisée grâce au soutien de la municipalité et particulièrement du maire « très attaché au devoir de mémoire ». Ce projet est dans la continuité du travail de la commune pour entretenir le souvenir des fusillés, déjà présent dans le cimetière où une stèle a été édifiée.

A la suite du maire, Christian Retailleau, président du Conseil départemental du souvenir  a rappelé le contexte de l’époque. Le 11 novembre 1940, la première manifestation publique depuis l’entrée des Allemands dans Nantes le 19 juin 1940 est celle de lycéens nantais, bravant l’interdiction. Il a  évoqué l’audace de Christian de Mondragon (16 ans) – dont la fille était présente dans l’assistance – et Michel Dabat (19 ans) qui, la nuit précédente, avaient hissé le drapeau tricolore au sommet de la cathédrale. «  Ces premières manifestations publiques sous l’Occupation ont fait grandir l’esprit de résistance », a -t-il poursuivi  citant les noms de Maurice Allano, Frédéric Creusé, Michel Dabat, Jean-Pierre Glou fusillés le 22 octobre 1941 au stand de tir du Bêle avec 12 autres Nantais, à l’heure où 27 autres otages étaient fusillés à Châteaubriant et 5 au Mont-Valérien. Inhumés anonymement dans la soirée à St Julien-de-Concelles, ils ont été rejoints le 13 novembre 1941par Marin Poirier qui avait été fusillé le 30 août 1941.

Creusé, Dabat, Glou, jeunes catholiques investis dans des activités de renseignement, Allano, jeune ouvrier et Marin Poirier, cheminot lié au groupe des anciens combattants présidés par Léon Jost représentaient la diversité de la Résistance naissante

« 81 ans après, souvenons-nous de leur héroïsme, de leur patriotisme, de leur engagement et contribuons à ce que leurs noms continuent de vivre. Par leur sacrifice, les 48 ont su insuffler le refus de la défaite et de la servitude et cette volonté de résister à tout prix. Ils ont porté l’espoir de jours meilleurs aux pires heures de l’Occupation » a ajouté C. Retailleauavant d’évoquer « la création du Conseil national de la Résistance dont le programme novateur a façonné à la Libération notre modèle démocratique et social » et faisant écho à l’actualité : « Ne laissons pas prospérer les idées nauséabondes (…) continuons d’agir pour un monde en paix. »

Théâtre d’ici ou d’ailleur

Après La Marseillaise et le Chant des partisans interprétés par le groupe Cancelli musique, une évocation artistique et historique très émouvante a été proposée par le Théâtre d’ici ou d’ailleurs. Claudine Merceron, Elodie Retière et Pascal Gillet ont retracé les parcours de vie des fusillés, lu avec sensibilité des extraits de leurs dernières lettres ponctuées de poèmes d’Aragon et Desnos. Les membres du conseil municipal des enfants ont eu le dernier mot et ont interprété la chanson d’Aldebert  Aux âmes citoyens, « Allons enfants de toutes les patries/ Que les armées désertent nos chansons… »

Des membre du conseil municipal des enfants

Les commémorants se sont retrouvés à l’Hôtel de ville à l’invitation de la municipalité autour du verre de l’amitié. Le président du Comité du souvenir a offert à Thierry Agasse le livre En vie, en joue, enjeux. Les 50 Otages écrit par D. Guyvarc’h et L. Le Gac

« 81 ans après, souvenons-nous de leur héroïsme, de leur patriotisme, de leur engagement et contribuons à ce que leurs noms continuent de vivre. Par leur sacrifice, les 48 ont su insuffler le refus de la défaite et de la servitude et cette volonté de résister à tout prix. Ils ont porté l’espoir de jours meilleurs aux pires heures de l’Occupation » a ajouté Christian Retailleauavant d’évoquer « la création du Conseil national de la Résistance dont le programme novateur a façonné à la Libération notre modèle démocratique et social » et faisant écho à l’actualité : « Ne laissons pas prospérer les idées nauséabondes (…) continuons d’agir pour un monde en paix. »

  • Merci au Service Animation de la mairie de Saint-Julien-de-Concelles et à Alexandra Dubois pour le reportage photo.

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