Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant de Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure

80ème anniversaire

La cérémonie commémorative des fusillades du 22 octobre 1941 a conduit 6 000 personnes, dont beaucoup de jeunes, dans la carrière de La Sablière, le 17 octobre 2021 pour rendre hommage, sur les lieux mêmes de leur supplice, aux 27 résistants, fusillés comme otages en représailles à l’exécution à Nantes du lieutenant-colonel Hotz, le 20 octobre 1941. Cette forte affluence dans le contexte des mesures sanitaires prescrites est un réel succès.
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Les participants, venus de diverses régions (on a dénombré près d’une trentaine de cars), ont découvert un site rénové : parking, réhabilitation du monument de Rohal et une organisation améliorée grâce à un village d’accueil proposant notamment des expositions ainsi qu’une restauration rapide, à l’initiative du syndicat Mines-Energie CGT 44. De nombreuses personnalités étaient présentes à l’invitation de l’Amicale Châteaubriant-Voves- Rouillé-Aincourt, organisatrice de l’événement : Mme El Haïry, secrétaire d’Etat, le préfet de Région et de la Loire-Atlantique D. Martin et le sous-préfet de Châteaubriant Pierre Chauleur, du député Yves Daniel, Michèle Meunier, sénatrice, le maire de Châteaubriant Xavier Hunault et les élus du castelbriantais, du département et de la Région des Pays de la Loire. Parmi les représentants d’organisations politiques et syndicales, citons la présence de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, Laurent Brun, secrétaire général de la fédération des cheminots, Fabrice David, secrétaire général de l’UD CGT 44, Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, accompagné d’Aymeric Seassau et Véronique Mahé, secrétaires départementaux, Léon Deffontaines secrétaire national du Mouvement de la jeunesse communiste, Clémentine Autain, députée LFI. Après le dépôt de gerbes, à l’invitation de Carine Picard-Nilès, secrétaire générale de l’Amicale, Léon Defontaines, Fabien Roussel et Philippe Martinez ont rendu hommage aux martyrs et rappelé le sens de ces événements d’octobre 1941 et leur résonance avec l’actualité, dans le contexte d’une résurgence d’un climat nauséabond rappelant des heures sombres mais aussi de l’exigence de nouvelles conquêtes sociales. Des jeunes ont déposé dans les alvéoles sous le mémorial des terres de diverses provenances.

Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France, a lu une adresse au public avant de laisser le plateau à 200 enfants de Châteaubriant et Sevran pour une évocation artistique.
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La matinée avait commencé par un rassemblement devant la stèle de la Blisière, en forêt de Juigné-des-Moutiers où 9 neufs otages extraits du camp de Choisel ont été fusillés le 15 décembre 1941 dans le cadre d’une opération répressive frappant 95 otages (voir www.resistance.44.fr). Marielle Arteaud a pris la parole au nom du Comité du souvenir devant 200 personnes. Un groupe conduit par Joël Busson, vice-président de l’Amicale, s’est rendu jusqu’à l’étang, lieu de l’exécution.
A 13h30, les porte-drapeaux suivis des personnalités civiles et militaires et de plusieurs milliers de commémorants se sont regroupés au rond-point Fernand Grenier, auquel Aymeric Seassau a rendu hommage, avant de défiler jusqu’à la carrière.
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La veille, samedi 16 octobre plusieurs initiatives avaient ouvert ce programme commémoratif riche et dense : devant la stèle qui rappelle l’emplacement du camp d’internement de Choisel, dans la cour du château où les corps des fusillés furent entassés avant d’être inhumés dans 9 communes des environs. C’est précisément dans l’une d’elles, au Petit-Auverné que s’est déroulée en début d’après-midi une émouvante cérémonie à l’occasion de l’inauguration d’une plaque à l’entrée du cimetière où furent inhumés Jules Auffret, Marc Bourhis et Guy Môquet. Serge Adry, du comité local des héros de Châteaubriant puis les Gars à la remorque ont évoqué les parcours de ces trois héros avant que Anne-Marie Saffray-Môquet, sœur de Guy et Yves Quiniou, petit-fils de Jules Auffret s’expriment à leur tour.
La médiathèque de Châteaubriant accueillait ensuite plusieurs auteurs: Louis Poulhès, Gwenaëlle Abolivier, Didier Guyvarc’h, Loïc Le Gac pour une rencontre-dédicace avec les lecteurs.
En fin d’après-midi, les Amis du musée fêtaient ses 20 ans devant un public nombreux : inauguration de l’exposition temporaire, évocation artistique d’Alexis Chevalier et Kristine Maerel et présentation en plus de plusieurs objets prêtés par le Musée de la Résistance nationale de Champigny, d’une œuvre exceptionnelle de la sculptrice Monique Arradon, présente le dimanche, intitulée « Hommage aux fusillés de Châteaubriant ».

Le soir au Théâtre de Verre, un débat réunissait autour de Carine Picard-Nilès, Gilles Bontemps, président des Amis du musée, Thomas Fontaine, directeur du Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne et l’historien Louis Poulhès.
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Le 20 octobre, le comité d’Indre organisait en bord de Loire en partenariat avec les élèves des classes de CM2 et leurs enseignants une déambulation historique sur le thème de la Résistance dans la commune. Les enfants ont apposé sur les platanes le long des quais des messages d’espoir et de paix en lien avec la période sombre que nos aînés de 1939-1945 ont connu. Puis vint le temps de l’évocation de la vie d’Eugène et Léoncie Kérivel en préambule au Chant des partisans et de L’Age d’or interprétés par les enfants, accompagnés par Pascal Gilet à l’orgue de barbarie. Cette déambulation a été rehaussée par un défilé de véhicules d’époque, prêtés par nos amis d’Ancenis. Ce travail de mémoire restera un moment inoubliable pour ces jeunes ainsi que pour le comité d’Indre. Une centaine de personnes ont assisté à cette matinée. Le dimanche suivant -24 octobre- le comité d’Indre a dédié la commémoration du 80e anniversaire des fusillades à ses membres récemment disparus Jean-Yves Le Floch et Thierry Diquelou. Après un rassemblement, en présence du maire d’Indre Anthony Berthelot et de la maire de Couëron Carole Grelaud, sur l’esplanade Odette Nilés, les participants, emmenés par l’Harmonie municipale se sont rendus au cimetière où des gerbes ont été déposées sur les tombes des résistants indrais avant la lecture par les petits-enfants de T. Diquelou du poème d’Eluard Liberté, puis vint l’apologie des martyrs, l’allocution du président Bruno Gourdon et l’interprétation d’un chant par Jean-René Kirion.
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Cette manifestation clôturait une semaine dense dont un temps fort le 22 octobre à Nantes. L’après-midi en présence des personnalités Johanna Roland, maire de Nantes, Nadine Chaïb, sous-préfète, Vincent Danis, vice-président du Conseil départemental, Sandra Imperiale, vice-présidente du Conseil régional des Pays de la Loire et des autorités civiles et militaires, des hommages avec dépôts de gerbes des organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires, politiques PCF et mémorielles FNDIRP, ARAC ont eu lieu au Monument aux 50 Otages et à la Résistance puis au champ de tir du Bêle où la comédienne Martine Ritz a procédé à l’appel aux morts, accompagné avec beaucoup d’émotion de poèmes et de chants, la troisième cérémonie se déroulant au cimetière de la Chauvinière où sont inhumés de nombreux otages.
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La Veillée du souvenir s’est exceptionnellement déroulée cette année sous chapiteau place Roger Salengro, à deux pas de la rue du Roi-Albert. Elle a été marquée par la présentation du jeune maître de cérémonie Clément Leparoux, les allocutions de Christian Retailleau, président du Comité départemental et membre du bureau national de l’Amicale, Johanna Roland et du préfet Didier Martin. Les 200 participants ont ensuite assisté à la talentueuse interprétation de la pièce Les 50, créée par le Théâtre d’ici et d’ailleurs avant de se retrouver dans les salons de l’Hôtel de ville à l’invitation de l’adjoint au maire Olivier Chateau pour le verre de l’amitié et la présentation du livre En vie, en joue, enjeux par leurs auteurs Didier Guyvarc’h et Loïc Le Gac.
La pièce Les 50 a connu un vif succès dès le soir de la première, le 15 octobre, salle Paul Fort puis le lendemain. Pendant un mois du 8 octobre au 5 novembre de nombreux visiteurs se sont attardés place Royale devant les panneaux de l’exposition réalisée par les Archives municipales. Les Archives départementales ont proposé une conférence d’Annie et Claude Pennetier ainsi que la projection du film de Marc Grangiens Un octobre 41, tandis que L’Huma-café© présentait le film méconnu de René Vautier Châteaubriant, mémoire vivante.

Hommages aux résistants nantais fusillés à l’issue des « procès » des 42 et des 16 (1943)

Le « procès » des 42 est le plus important procès en zone occupée. Il dure deux semaines du 15 au 28 janvier. Les drapeaux nazis flottent à l’intérieur de la salle d’audience. Celle-ci se déroule à huis clos, en allemand. Seule la presse collaborationniste est admise. Les accusés n’ont pas pu choisir leurs avocats. Le commissaire Fourcade du SPAC de Nantes, le Service (vichyste) de police anti-communiste est le principal accusateur.
Après cette parodie de justice le verdict tombe: 37 sont condamnés à mort, 3 à la prison à vie, 3 sont « acquittés » (mais immédiatement arrêtés puis déportés). Parmi les accusés figurent 5 Républicains espagnols, « étrangers et nos frères pourtant », inhumés à La Chapelle-Basse-Mer.
Avant l’expiration du délai de recours, 9 condamnés sont fusillés dès le lendemain, le 29 janvier au champ de tir du Bêle à Nantes, 25 autres y seront exécutés le 13 février, puis 3 le 7mai. Le « procès »(en fait, un simulacre) des 42 a eu un retentissement important. Mais au lieu de faire peur à la population, c’est l’inverse qui s’est produit. Au point qu’un autre « procès » dit « des 16 « , à l’été 43 s’est déroulé dans la plus grande discrétion. Il s’est traduit par l’exécution de 13 FTP, le 20 août 1943.
Pour en savoir plus : : www.resistance-44.fr

En hommage aux fusillés des « procès » de 1943, plusieurs cérémonies sont organisées par le Comité du souvenir:
* le samedi 29 janvier2022 à 11 h au Monument du Bêle à Nantes, en partenariat avec la Ville de Nantes. Une évocation artistique sera présentée par les comédiennes Claudine Merceron et Martine Ritz, avec la participation d’élèves du collège Simone Veil.
puis à 15 h place Jean Losq à Sainte-Luce/Loire, en hommage à Jean et Renée Losq en partenariat avec l’ARAC et la Ville de Sainte-Luce-sur-Loire.

* le dimanche 30 janvier à 11 h au cimetière de La Chapelle-Basse-Mer en hommage aux 5 Républicains espagnols, avec la Ville de Divatte-sur-Loire. Un hommage sera également rendu à Christian de Mondragon, lequel – âgé de 16 ans – avait avec Michel Dabat – l’un des 50 otages, accroché le drapeau français au sommet de la cathédrale de Nantes le 11 novembre 1940 et à Madame Giraudet qui a longtemps entretenu le carré des Espagnols.

* le jeudi 10 février à 12 h à la Maison des syndicats, place de la Gare de l’Etat, Nantes en hommage aux syndicalistes résistants.
* le dimanche 27 février à 10 h 30 à Rezé, square Jean Moulin, puis cimetière Saint-Paul, avec la Ville de Rezé.
Cette cérémonie sera précédée à Bouguenais, d’un hommage à Louis Bâle et Guy Jamet, à la suite de la dégradation d’une plaque portant leurs noms. Rendez-vous à 9h30, place Louis Bâle-Guy Jamet avant de se rendre au cimetière. En partenariat avec la ville de Bouguenais et la FNDIRP.

Joséphine Baker entre au Panthéon

Ce 30 novembre 2021, la danseuse, meneuse de revues, chanteuse populaire, citoyenne antiraciste et résistante de la première heure entre au Panthéon. Elle est le symbole d’une France ouverte et métissée.
Elle est née en 1906 à Saint-Louis, dans l’état du Missouri, et a grandi dans les quartiers noirs et pauvres, au cœur de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Le jour de ses 11 ans, 40 Noirs sont massacrés lors d’une émeute fomentée par le Ku Klux Klan. A 13 ans elle est mariée à un certain Baker, dont elle conservera le nom. Puis file à New York et joue dans Shuffle Along, la première comédie musicale écrite, mise en scène et jouée par des Noirs.
En 1925, elle est à Paris et en pleine « mode » exotique triomphe dans la Revue nègre. Elle déjoue le piège en retournant la banane qu’on lui fait porter. Elle côtoie les cubistes et surréalistes, a pour amis Picasso, Hemingway, popularise le jazz et devient la première star noire. Elle participe à des soupes populaires dans ces années de grave crise sociale et s’engage contre le racisme et l’antisémitisme dans le contexte de la montée du nazisme et du fascisme.
Durant la Seconde guerre mondiale, elle chante pour les soldats mobilisés sur la ligne Maginot pendant la « drôle de guerre ». Résistante de la première heure, elle met à profit son statut d’idole pour obtenir et transmettre des renseignements, dissimule des messages codés dans ses partitions. Elle cache des résistants chez elle et facilite des évasions. Sa référence est le général de Gaulle.
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Lieutenant de l’armée de l’Air, elle est à Buchenwald au lendemain de la libération du camp. Elle reçoit la Légion d’honneur et la croix de guerre en 1961 (ci-dessus).

Elle s’investit dans la lutte pour les droits civiques et le 28 août 1963 prend la parole à Washington devant une foule gigantesque, juste avant que le pasteur Martin Luther King ne prononce son célèbre discours « I have a dream ». Elle s’engage dans la lutte pour la paix, notamment contre la guerre du Vietnam. Militante antiraciste, elle est membre de la NAACP créée par W.E.B Du Bois aux Etats-Unis et de la LICRA en France et fait de Castelnaud-la-Chapelle en Dordogne, un village de la fraternité où elle s’installe avec sa « tribu arc-en-ciel », ses douze enfants adoptés aux quatre coins de la planète. Internationaliste et anticolonialiste, Joséphine Baker participe en 1966 à La Havane à la Conférence tricontinentale après un séjour à Cuba, à l’invitation de Fidel Castro à l’été 1965.
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Son fils Brian révèle que si sa mère a défilé en mai 1968 à l’appel du général de Gaulle, c’était « par fidélité à l’homme du 18 juin. En réalité ma mère était d’accord avec certaines idées de 68 et louchait sur les valeurs du parti communiste.» Le FBI la surveillait sous le maccarthysme, son passeport lui a été retiré.
81 personnes sont honorées dans le temple républicain qu’est le Panthéon. Joséphine Baker est la troisième personnalité noire après Félix Eboué, Alexandre Dumas et Aimé Césaire (enterré en Martinique il y dispose d’une plaque). Elle est la sixième femme à recevoir cet honneur après Marie Curie, Sophie Berthelot, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Simone Veil. Joséphine Baker restera inhumée à Monaco, mais son cénotaphe recueillera la terre de quatre lieux emblématiques où elle a vécu : Saint-Louis, Paris, Dordogne et Monaco.
Une école et une allée portent le nom de Joséphine Baker à Nantes.

FRAIX Jean, Roger, Robert [Pseudonyme dans la Résistance : Roger]

Fils de Jean Marie Fraix et d’Émelina Joséphine Murail, garde malade, Jean Fraix travaillait avant guerre comme soudeur aux Chantiers de la Loire (1936-1938) puis à la SNCAO jusqu’en novembre 1939, date à laquelle il fut mobilisé. Démobilisé, il reprit son travail à la SNCAO le 30 août 1940. Selon ses chefs, il fit preuve alors de mauvaise volonté dans son travail, s’absentant ou injuriant ses supérieurs. Membre du Parti communiste depuis 1938, militant actif, il renoua avec le Parti clandestin au début de 1941. Son domicile de Rezé (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) fut perquisitionné en février 1941. La gendarmerie n’ayant rien découvert, il ne fut pas inquiété, ce qui lui permit de participer à divers attentats avec le groupe de Franc-tireurs et partisans (FTP) nantais, tel le sabotage de la plaque tournante des machines du Grand-Blottereau à Nantes le 16 janvier 1943. Il était alors responsable militaire de la 4e région des FTP (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). Il avait le grade de sous-lieutenant FTP.
jean_fraix_et_son_epouse_en_1942.jpgIl fut arrêté le 18 janvier 1943 au soir, par le Service de police anticommuniste (SPAC) d’Angers, à son domicile où il était revenu, bien que traqué, pour voir sa famille. Il fut condamné à mort le 13 août 1943 par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur de Nantes (FK 518) pour « actes de terrorisme » et fusillé au terrain militaire du Bêle (Nantes) le 25 août 1943.
Divorcé, il s’était remarié avec Marie Bernadette Blais, sans profession, et était père de deux enfants, nés en 1936 et 1942.
Il fut reconnu Mort pour la France le 16 février 1945.
Son nom fut donné à une rue de Rezé (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), sa ville de résidence(16 rue Sadi-Carnot) où il fut inhumé.
Une cellule rezéenne du PCF porte aussi son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23983, notice FRAIX Jean, Roger, Robert [Pseudonyme dans la Résistance : Roger] par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 21 octobre 2015, dernière modification le 26 février 2019.

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 11W485, 270W488, 305 J 3 . – DAVCC, Caen. – Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Nantes, 1987. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. – Témoignage de Lucien Lemasson, cheminot résistant. – Notes Jean-Pierre Besse et Philippe Fraix. — État civil.
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DRÉAN Jean, Alfred, Guillaume [Pseudonyme : René]

Jean Dréan était le fils de Jean Louis Dréan électricien et d’Albertine Célestine Potiron. Il était électricien et demeurait au Pouliguen (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) comme ses parents, avec son épouse, Paulette Larzul, et son enfant.
En 1942, il fut responsable à l’organisation des Jeunesses communistes de la région nazairienne. Il participa d’abord à des attentats contre l’armée allemande dans cette région avec un groupe de Francs-tireurs et partisans. Sa spécialité était la confection d’explosifs.
À la suite des nombreuses arrestations du mois de juillet 1942, il passa dans l’illégalité (sous le pseudonyme de René), s’enfuit dans la région nantaise où il rejoignit le groupe de FTP dirigé par Jean Fraix et participa, par exemple, à un attentat au Grand-Blottereau à Nantes.
Arrêté à Rezé (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) le 4 février 1943, il fut jugé par le tribunal allemand le 13 août 1943, lors du « Procès des Seize » puis fusillé au Bêle le 25 août 1943.
Il a été reconnu Mort pour la France le 16 février 1945.
Une cellule communiste de Loire-Atlantique porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159977, notice DRÉAN Jean, Alfred, Guillaume [Pseudonyme : René] par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 18 juin 2014, dernière modification le 26 février 2019.

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique 270W488, 1693W58, 305 J 3 – Clarté (1945-1947). – Maxime, Raconte camarade, Saint-Nazaire, 1974. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. – Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Nantes, 1987.
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COLAS Joseph, Léon, Pierre

Fils de Joseph Colas et de Marie Julienne Perrine Massot, Joseph Colas se maria à Marie Sillard. Ils n’eurent pas d’enfant. Avant guerre, il travaillait dans une usine de chaussures de Fougères.
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Joseph et de Marie Colas, étaient Fougerais d’origine. Joseph naquit le 11 janvier 1905 et Marie le 1er septembre 1906. Mobilisé en avril 1940, Joseph Colas fut démobilisé le 25 août et travailla dans la même usine jusqu’au 15 novembre 1942,
Domiciliés 13 bis rue de L’Échange, à Fougères, ils rejoignirent le groupe de Résistance du Front National, à la fin de l’année 1940. Ils diffusèrent des tracts anti-allemands et anti-vichyssois ainsi que des journaux clandestins édités par le Front National de Paris. Ils exerçaient la fonction d’agents de liaison entre le Front National de Fougères et différents groupes de Résistance de la région, notamment celui de Saint-Brice-en-Coglès.
À la date du 16 novembre 1942, Joseph Colas fut requis pour le STO (Service du Travail Obligatoire). À l’instar des 189 requis selon les Archives municipales de Fougères, Joseph Colas fut contraint d’aller travailler pour le compte de l’économie allemande. Il n’était pas le seul de son quartier, ainsi René Lamiré, de la rue de Rillé, Clément-Louis Chabot et Joseph-Louis Quinton, de la rue de la Pinterie et bien d’autres encore de la rue des Fontaines ou de la rue du Nançon. Il rencontra alors à Rennes (Ille-et-Vilaine) un ami communiste qui lui conseilla de rester, lui remit une fausse carte d’identité et lui conseilla d’aller chercher du travail à Nantes.
Arrivé dans cette ville, Joseph Colas entra en contact avec Jean Fraix qui l’intégra à son groupe de Francs-tireurs et partisans sous le pseudonyme de Georges Brats. Mais Joseph Colas rejoignit l’illégalité et le groupe FN et les FTP de la Loire-Inférieure (le secteur de Nantes), au début de décembre 1942. Dans ce cadre, il participa aux sabotages des voies ferrées, aux attentats contre l’armée d’occupation, entre autres, à l’attentat contre la plaque tournante du Grand-Blottereau.
Marie, pour sa part, mit un terme à toutes ses activités, étant surveillée par la police à Fougères.
Joseph Colas fut arrêté le 29 (d’autres disent le 26) janvier 1943 par la SPAC (Service de police anti-communiste d’Angers), puis livré aux Allemands le 16 février 1943. À partir de cette date, le détenu n’avait pas le droit d’écrire, ni le droit de recevoir des colis, simplement la possibilité d’avoir du linge le mercredi.

D’après le courrier envoyé à Germaine Guenée par Marie Colas, la prison Lafayette était toujours entourée d’Allemands avec la mitraillette prête à tirer dessus. Les détenus subissaient des tortures, afin de les faire parler. La preuve est cachée dans le linge rapporté par les familles : des lambeaux de chair et des marques de sang. Marie Colas bénéficia des services rendus par la mère d’un codétenu, instituteur, qui accepte de laver le linge de Joseph. Par elle, Marie put arracher des nouvelles, des bouts de papier à cigarettes ; de même, Marie glissa des mots dans les ourlets des gants de toilette.

À partir du 16 février 1943, Joseph Colas quitta le quartier français pour rejoindre le quartier allemand jusqu’au 25 août, date de son exécution.

Dans une de ses lettres, conservées par Germaine Guenée, Joseph ne décrit pas ses gardiens sous le plus mauvais jour : ils étaient tous les deux assez âgés et avaient fait la Première Guerre mondiale. Marie pense avoir eu les lettres ainsi que son alliance grâce à leur bonne volonté.
Joseph Colas fut jugé, à Nantes, par le tribunal allemand FK 518 de Nantes le 13 août 1943 (« Procès des Seize ») ; le procès dura trois jours. Il fut condamné à mort le 15 août 1943, puis fusillé au terrain du Bêle, à Nantes le 25 août 1943. Il fut enterré au Cellier sous le numéro 5.

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Lettres adressées à sa femme Marie, 13 bis rue de l’Echange à Fougères (Ille et Vilaine)
Joseph et Marie COLAS

Nantes le 15 août 1943

Ma chère Marie,

Je t’envoie ce petit mot pour te dire qu’aujourd’hui jour de ta fête, je pense beaucoup à toi et je suis surtout bien content d’avoir pu t’apercevoir mercredi dernier le jour du procès si tel on peut l’appeler. Dans leur jugement sur les 16 que nous passions, il n’y a que Roger Astie qui a été acquitté, à part lui nous avons tous été condamnés à la peine de mort. Nous avons tous tous été bien courageux. Il faut que toi aussi tu restes bien courageuse car nous gardiens allemands qui, eux, sont bien gentils nous affirment que nous ne serons pas acquittés, qu’ils vont nous déporter ainsi tu vois qu’il ne faut pas t’en faire, enfin pour moi le moral est toujours bon et je t’assure que je ne m’en fais pas trop car je sais que cette guerre qui nous a fait tant de mal surtout à toi, chère petite Marie, mais sois comme moi, reste courageuse et je sais que tu le seras car je sais que tu ne m’ oublies pas et que tu m’aimes comme je t’aime moi-même, enfin qu’est- ce que tu veux c’est la vie, mais je pense que l’avenir sera plus belle car tu sais, ce n’est qu’un mauvais moment à passer mais j’espère qu’il ne sera pas long maintenant car tu sais j’ai toujours un bon moral et suis courageux ainsi que tous mes camarades . Je termine cette petite lettre en t’embrassant bien fort de tout mon cœur et surtout reste bien courageuse.

Joseph Colas

Nantes, le 21 août 1943

Ma chère petite Marie,

Je profite d’une petite occasion pour pouvoir t’écrire ce petit mot et en même temps te donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes et je souhaite qu’il en soit de même pour toi et surtout ne te fais pas de bile pour moi, car tu sais tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir comme on dit. Je sais que cela a dû te faire bien du mal d’apprendre le verdict mais comme je t’ai déjà écrit il y a de grandes chances que l’on restera comme cela car il faut que je te dise qu’ils se plaisent à nous faire souffrir moralement quoique nous ne nous faisons pas du tout car l’on a tous bon espoir de s’en sortir car il paraîtrait que nos dossiers sont partis en Allemagne et que cela demande encore aux environs de trois mois et j’espère bien que d’ici là tout sera fini. Enfin j’espère que tu es toujours bien courageuse comme je le suis moi-même. Comme je te l’ai déjà écrit ce n’était pas un jugement puisque c’était un tribunal militaire et par conséquent des Allemands et nous n’avons pu se défendre mais tout cela est de la mise en scène. Pour nous nous sommes aux fers c’est-à-dire attachés une chaine au pied par deux. Pour notre arrestation c’est un nommé Jacques de son vrai nom Jean Rogier qui est passé depuis dans la police qui nous a livrés à la police française. J’espère qu’il paiera cela un jour en attendant il continue son triste métier. Si tu as vu je serais fusillé chose que je ne crois pas je te donne tout ce que nous avons et si tu me laisses revenir à Fougères je ne veux pas de prêtres mais pour cela … car encore une fois je n’y crois pas. Pour les colis maintenant nous en avions trois mais il ne faut pas pour cela te prive car l’on en reçoit beaucoup et si l’on en a trois, on est obligé d’en jeter … et c’est bien dommage. Comme je te l’ai écrit j’étais bien content de te voir quelque instant le premier jour du jugement et je sais que toi aussi tu pouvais être bien heureuse enfin et bien courageuse et sache que je t’aime beaucoup ma chère petite Marie. Je t’embrasse bien fort et à bientôt j’espère.

Joseph Colas

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20302, notice COLAS Joseph, Léon, Pierre par Guy Haudebourg, Daniel Heudré, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 16 octobre 2021.

SOURCES : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 217W15. – Arch. Dép. Maine-et-Loire. – Jean Bourgeon (dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’occupation, Thonon-les-Bains, Éd. de l’Albaraon, 1990. — Témoignage et lettres de Germaine Guenée.
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BOSQUET Marcel, Pierre, Adolphe

Fils de Marcel Bosquet et d’Alexia Le Gall, Marcel Bosquet, célibataire, était chaudronnier et fut membre actif du groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP) nantais dirigé par Jean Fraix en 1942-1943.
Sous le pseudonyme d’Alphonse Fauvel ou encore Pierre dit « Petit Jo », il participa, entre autres, aux attentats contre Barbière et Bosc – impliqués dans les opérations de relève aux Batignolles et à la SNCASO – contre lequel il tira deux balles.
Arrêté le 28 janvier 1943 par la police de sûreté de Nantes, détenu à Nantes, il fut jugé par le tribunal allemand FK 518 le 13 août 1943 (« Procès des 16 ») et fusillé au Bêle (Nantes) le 25 août 1943.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159975, notice BOSQUET Marcel, Pierre, Adolphe par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 18 juin 2014, dernière modification le 26 février 2019.

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII, Boîte 5 ; Liste S 1744. – Arch. Dép. Maine-et-Loire, 18W70. – Arch. Dép. Loire-Atlantique 305 J 3 . — Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990.
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BÂLE Louis, Auguste, Léon

Fils d’Émile Bâle et d’Augustine Lemaux, Louis Bâle était marié à Marie Anne Camille Bernery avec qui il eut trois enfants. Habitant Bouguenais (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), sous l’Occupation, il travaillait comme ajusteur à la Société nationale des constructions aéronautiques de l’Ouest (SNCAO). Il adhéra au Parti communiste en février 1942 et fut d’abord chargé de distribuer des tracts. À l’été 1942, le PCF départemental subit un grand nombre d’arrestations et l’OS (Organisation spéciale) fut totalement démantelée par les polices françaises. La réorganisation de la branche armée du PCF – devenue FTP – par Jean Fraix amena celui-ci à contacter Louis Bâle en octobre 1942 pour qu’il recherche des renseignements sur les carrières et les explosifs.
Arrêté le 21 janvier 1943 à la suite de la trahison du secrétaire régional du PCF, Louis Bâle fut jugé par le tribunal allemand de Nantes le 13 août 1943 (lors du « Procès des 16 ») et fusillé au Bêle le 25 août 1943.
Une place de Bouguenais porte le nom de Louis Bâle et Guy Jamet.
Une cellule du Parti communiste de Loire-Atlantique porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159974, notice BÂLE Louis, Auguste, Léon par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 18 juin 2014, dernière modification le 27 novembre 2021.

SOURCES : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 217W15. – Arch. Dép. Loire-Atlantique 305 J 3 . — Arch. PCF Loire-Atlantique. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990.
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AUBERT Charles, Gaston, André [Pseudonyme dans la clandestinité : Marc]

Fils d’Armand Aubert, inspecteur principal adjoint à la SNCF, sous-chef de gare, et de Marie Josèphe Carer, sans profession, Charles Aubert, fut élève au lycée Clemenceau à Nantes ; il était titulaire du baccalauréat ès lettres. Il participa à la rédaction, au tirage et à la diffusion du journal clandestin L’Étudiant patriotique, organe du Front national des étudiants, créé en juillet 1941. Il devint responsable régional des Jeunesses communistes,
Charles Aubert faisait partie de l’OS (Organisation spéciale du PCF) et du groupe des FTP de Jean Fraix. Il fut un des réalisateurs du double attentat à l’explosif contre les installations ferroviaires du réseau de Nantes-Blottereau, le 16 janvier 1943.
_Embauché par la SNCF en tant qu’attaché en gare de Sillé-le-Guillaume (Sarthe) le 20 janvier 1943 pour échapper au STO, la gendarmerie française l’arrêta dans cette ville le 21 janvier 1943 , sur ordre du SPAC . Vingt-deux militants dont les principaux dirigeants FTP du département furent arrêtés, dont James Rogier, secrétaire régional du PCF qui avait été retourné par la police de Vichy et qui avait fourni l’organigramme de l’organisation clandestine. Remis à la Sipo-SD, il fut emprisonné à Nantes, puis à Angers et de nouveau à Nantes.
Charles Aubert fut jugé dans le cadre du « procès des 16 » par le tribunal allemand FK 518 de Nantes le 13 août 1943, condamné à mort pour « actes de franc-tireur », « attentats contre les troupes d’occupation » : attentat contre un cinéma allemand, contre une gare de triage, contre deux personnalités. Il était considéré comme membre du réseau Résistance-Fer depuis janvier 1943. Résistance-Fer ou FTP, il apparaît clairement qu’il était communiste et FTPF.

Il a été fusillé au champ de tir du Bêle (Nantes) le 25 août 1943 puis inhumé discrètement au cimetière du Cellier..

Il est enterré au carré militaire du cimetière de la Chauvinière. Son nom a été gravé sur la plaque commémorative des fusillés à Nantes et en gare de Sillé-le-Guillaume.

Son état civil porte la mention « Mort pour la France », en date du 19 février 1945.Il a obtenu le titre d’Interné résistant en 1960.

Selon MémorialGenWeb, il obtint la Légion d’honneur (cette information n’est pas confirmée par la base Léonore), la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance.

James Rogier a été condamné à mort le 22 mars 1945 puis fusillé le 22 mai 1945.

Charles Aubert écrivit une dernière lettre adressée à son amie, E. Voillet domiciliée à Saint-Philibert de Grand Lieu.

Ma petite fille chérie
Je pars victime d’une trahison et je tombe pour la France. Ce que je veux te dire aujourd’hui c’est que je t’ai beaucoup aimé garde mon souvenir et soit heureuse avec celui que tu aimeras. Si un jour tu as un garçon, parmi ses noms de baptême donne-lui celui de Charles.
Je t’embrasse mon seul amour.
Charles.

Sa tombe figure au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10349, notice AUBERT Charles, Gaston, André [Pseudonyme dans la clandestinité : Marc] par Guy Haudebourg, Annie Pennetier, version mise en ligne le 9 juillet 2014, dernière modification le 21 novembre 2021.

SOURCES : AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép Loire-Atlantique 305 J 3 . — Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. – Mémorial GenWeb. – Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, 2001. — Notes de Carlos Fernandez (Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1693W113, 1126W417, 1668W3). — Thomas Fontaine, Cheminots victimes de la répression, 1940-1945, Mémorial, Perrin/SNCF, 2017. — État civil.
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TEMPLÉ Alexandre, Élie, Félix, Jean

temple_jean.jpgOuvrier métallurgiste, Alexandre Templé, fils d’Alexandre Templé, boulanger, et d’Hélène Leduc, tailleuse, vivait à La Meilleraye-de-Bretagne (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) et était célibataire.
Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il avait rejoint les Forces françaises de l’intérieur (FFI) et était membre du maquis de Saffré.
Ce maquis, qui regroupait environ trois cents hommes, fut attaqué le 28 juin 1944 au matin par plus de mille cinq cents soldats allemands aidés d’auxiliaires français. Lors de cet assaut, Alexandre Templé fut arrêté pour « actes de franc-tireur ». Il fut interné à la prison Lafayette à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).
Le lendemain 29 juin 1944, Alexandre Templé fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 518 de Nantes et fusillé le jour même, avec vingt-six de ses compagnons, au château de La Bouvardière.
Pour la date et le lieu d’exécution, il y a parfois confusion avec celle de son frère Jean Templé, fusillé le 13 juillet 1944 à la prison Lafayette à Nantes.
Alexandre Templé fut reconnu « Mort pour la France », il fut homologué interné résistant (DIR) et FFI ; il reçut la Médaille de la Résistance par décret du 18 novembre 1959, JO du 13 décembre 1959.
Son nom figure sur le monument aux morts de La Meilleraye-de-Bretagne et sur la plaque commémorative du maquis à Saffré, dans l’oratoire construit auprès du monument commémoratif.
SAFFRÉ- SAINT-HERBLAIN (Loire-Atlantique) : 28-29 juin 1944
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 543226. — SHD Vincennes GR 16 P 564700. — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 305 J 3. — État civil. — Étienne Gasche, Saffré, 28 juin 1944 : la mémoire des maquisards, Coiffard Édition, 2012. — Mémorial GenWeb. — Site Internet Mémoire des Hommes.
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