Ce discours, fut l’occasion d’adresser des remerciements à un Rezéen qui fait honneur à la ville de Rezé. Il sagit évidemment de Michel Doisneau, personnalité connue et reconnue de tous pour ses travaux de recherche sur la Résistance, et sa ténacité à faire connaître ce devoir de commémorations célébrés aujourd’hui.
Grâce à son action persévérante depuis tant d’années, il a su donner
une leçon de courage par ses actions, aussi bien au sein de la FNDIRP que par le témoignage qu’ il a su transmettre aux élèves des collèges et lycées dans lesquels il a apporté, et apporte toujours sa contribution bénévole.
Cette attitude responsable fut couronnée de reconnaissance, puisque en récompense à ses actes, il fut décoré des Palmes Académiques.
Voici le cas d’un Résistant « ordinaire », resté anonyme, comme beaucoup car militant modeste, Marcel Charrier n’était pas de ceux dont le nombre de décorations exhibées est inversement proportionnel à leur engagement et à la date de celui-ci … Des document retrouvés dans sa famille laisseront une modeste trace, mais combien importante, de son appartenance à La Résistance .
Si vous disposez de tels documents faites nous les connaitre, vous contribuerez à l’Histoire de la Résistance.
Le 28 janvier 1943, au palais de justice de Nantes, quarante-deux
résistants considérés comme des terroristes font face à un tribunal
militaire allemand. Trente-sept sont condamnés à la peine de mort
par le conseil de guerre. Leur faute : avoir résisté au nazisme en
combattant avec des armes et des explosifs les membres de l’armée
allemande et des collaborateurs. C’est le jugement du « procès des
42 », comme l’appelle la presse vichyste et collaborationniste de
l’époque, qui titre : « La civilisation occidentale épure ».
En effet, au terme des onze audiences, le verdict tombe, implacable :
deux femmes et trois hommes sont déportés, les trente-sept autres
résistants seront fusillés sur le terrain du Bêle près de la Beaujoire.
Neuf, dès le lendemain, vingt-cinq le 13 février et trois le 7 mai.
Présentés comme des assassins et des bandits au cours de cette
parodie de justice, ces ouvriers et intellectuels de la région, ainsi que
cinq républicains espagnols, ont surtout rejoint, dès 1941,
l’Organisation spéciale du PCF puis les FTP.
En un an et demi, ils commettent ainsi de nombreux sabotages et
attentats à Nantes, contre le local du Parti populaire français de
Doriot, dans des hôtels fréquentés par l’armée allemande, dans des
usines tenues par les occupants nazis, contre des installations
ferroviaires, des fils télégraphiques, des ponts roulants…
Un hommage officiel a eu lieu pour la première fois à
l’occasion du 60e anniversaire, le 13 février 2003.!
« II y a eu une guérilla urbaine à Nantes. II n’y a pas cinquante
exemples en France de combats armés en ville. Les résistants
vivaient dans une semi-clandestinité, ils risquaient leur vie en
permanence. Nantes a vraiment été le lieu d’une lutte acharnée. Un
hommage officiel a eu lieu pour la première fois à l’occasion du 60e
anniversaire, le 13 février 2003, avec les autorités sur le terrain du
Bêle », explique Joël Busson, président du comité départemental du
souvenir des fusillés de Châteaubriant et de Nantes et de la
Résistance en Loire-Inférieure.
Depuis, le collectif n’a pas relâché ses efforts, il a produit une
exposition qui retrace la lutte de ces jeunes résistants et un
documentaire de vingt minutes comprenant le témoignage des
derniers survivants du procès, dont Renée Losq, qui a été déportée,
et s’achève sur une lettre d’Auguste Chauvin, l’un des fusillés.
Durant toutes ces années, des cérémonies se sont succédé avec
l’inauguration de rues, l’érection d’un monument sur le carré des
républicains espagnols dans le cimetière de La Chapelle-Basse-Mer,
la tenue de colloques et débats, évocations et soirées ou l’édition de
publications… Le 70e anniversaire, l’année dernière, a été un grand
moment pour cette mémoire, et à la rentrée 2014 un livre de
l’historien Guy Haudebourg sur le « procès des 42 » et celui des « 16
» (1) sortira des presses.
Le 13 février prochain à 17 h 15 à la maison des syndicats à Nantes,
devant les plaques en hommage à plus de 110 militants syndicalistes
tombés dans la lutte contre l’occupant, le samedi 15 à 11 heures, au
terrain du Bêle, et ensuite au cimetière de la Chauvinière, puis
l’aprèsmidi à 15 heures à Sainte-Luce-sur-Loire, et dimanche 16 dès
11 heures au cimetière de La Chapelle-Basse-Mer, le comité
départemental organise avec son collectif « du procès des 42 et des
16 » de nouvelles cérémonies, celles du 71e anniversaire.
Pour un travail historique nous recherchons ces affiches.
Si vous possédez au moins une de ces affiches . Merci, de prendre contact avec le Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire Inférieure. Tél . 02 40 12 16 12 ou comitesouvenir@orange.fr
2ÈME GUERRE MONDIALERÉSISTANCENANTESJOËL BUSSONRENÉE LOSQAUGUSTE CHAUVINALAIN GARNIER
ALAIN GARNIER
MARDI, 11 FÉVRIER, 2014
L’HUMANITÉ
Le 28 janvier 1943, au palais de justice de Nantes, quarante-deux résistants considérés comme des terroristes font face à un tribunal militaire allemand. Trente-sept sont condamnés à la peine de mort par le conseil de guerre. Leur faute : avoir résisté au nazisme en combattant avec des armes et des explosifs les membres de l’armée allemande et des collaborateurs. C’est le jugement du « procès des 42 », comme l’appelle la presse vichyste et collaborationniste de l’époque, qui titre : « La civilisation occidentale épure ».
En effet, au terme des onze audiences, le verdict tombe, implacable : deux femmes et trois hommes sont déportés, les trente-sept autres résistants seront fusillés sur le terrain du Bêle près de la Beaujoire. Neuf, dès le lendemain, vingt-cinq le 13 février et trois le 7 mai.
Présentés comme des assassins et des bandits au cours de cette parodie de justice, ces ouvriers et intellectuels de la région, ainsi que cinq républicains espagnols, ont surtout rejoint, dès 1941, l’Organisation spéciale du PCF puis les FTP.
En un an et demi, ils commettent ainsi de nombreux sabotages et attentats à Nantes, contre le local du Parti populaire français de Doriot, dans des hôtels fréquentés par l’armée allemande, dans des usines tenues par les occupants nazis, contre des installations ferroviaires, des fils télégraphiques, des ponts roulants…
« II y a eu une guérilla urbaine à Nantes. II n’y a pas cinquante exemples en France de combats armés en ville. Les résistants vivaient dans une semi-clandestinité, ils risquaient leur vie en permanence. Nantes a vraiment été le lieu d’une lutte acharnée. Un hommage officiel a eu lieu pour la première fois à l’occasion du 60e anniversaire, le 13 février 2003, avec les autorités sur le terrain du Bêle », explique Joël Busson, président du comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant et de Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure.
Depuis, le collectif n’a pas relâché ses efforts, il a produit une exposition qui retrace la lutte de ces jeunes résistants et un documentaire de vingt minutes comprenant le témoignage des derniers survivants du procès, dont Renée Losq, qui a été déportée, et s’achève sur une lettre d’Auguste Chauvin, l’un des fusillés.
Durant toutes ces années, des cérémonies se sont succédé avec l’inauguration de rues, l’érection d’un monument sur le carré des républicains espagnols dans le cimetière de La Chapelle-Basse-Mer, la tenue de colloques et débats, évocations et soirées ou l’édition de publications… Le 70e anniversaire, l’année dernière, a été un grand moment pour cette mémoire, et à la rentrée 2014 un livre de l’historien Guy Haudebourg sur le « procès des 42 » et celui des « 16 » (1) sortira des presses.
Le 13 février prochain à 17 h 15 à la maison des syndicats à Nantes, devant les plaques en hommage à plus de 110 militants syndicalistes tombés dans la lutte contre l’occupant, le samedi 15 à 11 heures, au terrain du Bêle, et ensuite au cimetière de la Chauvinière, puis l’après-midi à 15 heures à Sainte-Luce-sur-Loire, et dimanche 16 dès 11 heures au cimetière de La Chapelle-Basse-Mer, le comité départemental organise avec son collectif « du procès des 42 et des 16 » de nouvelles cérémonies, celles du 71e anniversaire.
(1) Un second procès se déroule à huis clos l’été 1943, seize nouveaux FTP sont impliqués, ils seront fusillés le 13 aoûtau Bêle ou déportés et guillotinés en Allemagne.
Le 13 février 17 h 15: Maison des syndicats hall d’accueil du bâtiment central devant les plaques mémorielles
Le 15 février 11 h: Monument de l’ex champ de tirs du Bêle .
12 h: Cimetière de La Chauvinière carré des fusillés
Le 15 février 15 h: Place Jean et Renée Losq devant la statue à J et R Losq
à Sainte Luce sur loire. Hommage à J et R Losq
Le 16 février 11 h: Cimetière de La Chapelle Basse Mer carré des
Républicains Espagnols: Hommage aux Espagnols
morts pour la France et l’Espagne Républicaine
Le 23 février 10h30 à Rezé Place J Moulin et Cimetière St Paul
Les discours et photos des différentes cérémonies.
La Chapelle Basse-Mer le dimanche 16 février 2014
Allocution de Christine FERNANDEZ , Secrétaire du Comité du Souvenir au nom du “ Collectif du Procès des 42 ”
Hommage aux 5 républicains
espagnols fusillés à Nantes
le 13 février 1943
Monsieur Le Maire de La Chapelle Basse-Mer,
Mesdames et Messieurs les Elus
Mesdames et Messieurs les Représentants des Associations des Anciens
Combattants et Organisations Syndicales et Politiques,
Chers amis,
Voilà plus de dix ans que notre Comité du Souvenir avec son « Collectif du Procès des 42 » poursuit inlassablement ce travail de mémoire en hommage aux martyrs des « Procès des 42 et des 16 » et en l’occurrence aux cinq républicains qui reposent ici.
Leurs familles n’ont pas été en mesure, cette année, de se joindre à nous. Mais nous avons reçu des messages où elles s’associent par la pensée et le cœur à cette cérémonie. Ces familles qui, il n’y a pas si longtemps encore, ignoraient tout, du père, du frère ou de l’oncle enterré en toute discrétion, à l’abri des regards en fin de journée du samedi 13 février 1943.
Rien ne prédestinait ces hommes que nous honorons à se rencontrer un jour, encore moins à vivre ces moments ultimes et dramatiques, devant un peloton d’exécution sur le sol français, en tant que guerilleros espagnols.
Ils étaient tous issus de familles modestes.
Mais l’histoire, leur histoire bascule en 1936. Le 17 juillet une rébellion éclate au Maroc espagnol. Elle est fomentée par les Généraux Franco et Mola. Le lendemain le message suivant est diffusé sur les ondes de la péninsule “ dans toute l’Espagne, le ciel est sans nuage ”. C’est le signal adressé à tous les officiers pour le soulèvement fasciste.
Il est suivi par la majorité des cadres et cadres supérieurs de l’armée, par la bourgeoisie et le haut clergé. C’est d’un très mauvais œil qu’ils avaient vu le résultat des élections du 14 avril 1931 donnant majoritairement et démocratiquement la victoire aux partis du Front Populaire.
La république issue de ces élections est pour les humbles et les pauvres des villes et des campagnes et pour nombre d’intellectuels synonyme d’espoir, l’espoir de sortir de cette époque moyenâgeuse. Combien de villes, de villages, de contrées ne possèdent ni électricité ni eau courante. Ce sont eux qui répondent majoritairement présents pour défendre la seconde et jeune République espagnole confrontée à un conflit majeur.
Longuement préparés, avec l’aide d’Hitler et Mussolini, les rebelles gagnent rapidement du terrain.
Entre le 18 et 20 juillet 1936 toute la péninsule est embrasée.
Le 28 juillet c’est l’arrivée des premiers avions livrés par Hitler et Mussolini à Franco.
Au terme de vifs débats et dissensions au sein du gouvernement français, présidé par Léon Blum, c’est le “ pacte de non intervention ” qui est définitivement adopté le 8 août. Ce qui signifie l’embargo sur les armes à destination de l’armée régulière espagnole.
Le coup est terrible pour les républicains. Il marquera un tournant d
De leur côté les états fascistes n’ont pas d’état d’âme, ils expédient via le Portugal et le sud du pays des avions, des tanks et des canons très sophistiqués. Les Italiens envoient des troupes et les nazis expédient des milliers d’hommes hyper entraînés. C’est la terrible légion Condor. Elle va s’illustrer en bombardant un petit village, paisible, situé au Pays Basque du nom de Guernica auquel le peintre Pablo Picasso rendra hommage.
Le 20 septembre lors d’un meeting grandiose une voix ferme et pathétique s’enflamme. Celle d’une femme. Une voix qui résonne dans toute l’Espagne : “ Mieux vaut mourir debout que de vivre à genoux ”.
Dolores Ibarruri, La Pasionaria, lancera aussi le fameux « No Pasaran » (« Ils ne passeront pas »).
L’arrivée de brigades internationales en octobre 1936, ne suffira pas, à venir à bout de la rébellion. Ils iront mourir à Madrid, mourir pour Madrid.
Sur les 35000 brigadistes des milliers reposent en terre d’Espagne parmi eux les nantais Roger Bertho et Marcel Brossaud. Qui se souvient aujourd’hui de ces hommes ?
Ce fut aussi le temps des solidarités, celle du cœur et de la raison. Combien d’affiches et de tracts ont inondé Nantes, St Nazaire et leur banlieue en soutien aux républicains espagnols.
Cela ne suffira pas.
A la lumière des évènements qui ont suivi la chute de la république, tout le monde s’accorde, aujourd’hui, à reconnaître que la guerre d’Espagne fut le terrain d’essais et d’expérimentation militaire pour les puissances fascistes. Toutes les techniques nouvelles qui ont été soigneusement mises au point en Espagne contre l’armée républicaine ont été utilisées victorieusement contre les alliés en 1940 et plus tard sur les fronts de l’Est.
La chute de la république espagnole a bien été le prélude de la seconde guerre mondiale.
Quand Madrid puis Barcelone tombent, ce sont des centaines de milliers de réfugiés qui franchissent la frontière au sud-est de la France.
L’accueil ne fut pas à la hauteur de leurs espoirs. Ils furent parqués dans des conditions lamentables et inhumaines dans des camps d’internement construits à la hâte.
Argelès, Barcarès, St Cyprien, Gurs etc …. sont des lieux encore trop méconnus où des milliers de morts, surtout des enfants et des vieillards seront enterrés sur place.
Les cinq espagnols que nous honorons ont tous connu l’horreur de ces camps.
Pour échapper à ces misérables conditions ils se sont engagés dans les Compagnies de Travailleurs Etrangers créées pour palier au manque de main d’œuvre.
C’est par cet intermédiaire qu’ils sont arrivés dans notre département. Entre temps une autre page douloureuse de notre histoire venait de se tourner avec la capitulation, l’armistice signée par le Maréchal Pétain et l’occupation nazie.
C’est au sein du Parti Communiste Espagnol clandestin structuré au sein des F.T.P. – M.O.I. que plus de 80 guerilleros lutteront dans notre département contre l’occupant et les collaborateurs, avec cette idée force :
“ On se libère des fascistes pour mieux se libérer de Franco ”.
Mais la répression est féroce. Entre les mois de juin et décembre 1942, 89 républicains espagnols sont arrêtés. La majorité est envoyée à Paris pour y être jugés puis déportés à Dachau et Mathausen. D’autres seront enfermés dans les camps de Voves ou Rouillé et cinq d’entre eux resteront à la prison Lafayette à Nantes.
C’est ainsi qu’Alfredo Gomez-Ollero et Bénedicto Blanco-Dobarro en tant que chefs de l’Organisation Special du P.C.E., Miguel Sanchez-Tolosa, Ernesto Prieto-Hidalgo et Basilio Blasco – Martin en tant que membre du groupe clandestin que dirige Benedicto Blanco-Dobarro se retrouvent ensemble au banc des accusés du « Procès dit des 42 » en janvier 1943.
Le Tribunal de guerre nazi n’hésite pas à les envoyer à la mort au côté de 32 résistants francs tireurs et partisans français.
Mesdames et Messieurs,
Dans quelques mois nous allons célébrer le 70ème anniversaire de la libération d’une grande partie de notre territoire dont Nantes et le Sud Loire. Cette libération n’aurait jamais pu avoir lieu sans toutes ces résistances, disons cette sédimentation de tous les actes de résistance dont l’unification des différentes organisations au sein du Conseil National de la Résistance sous l’égide de Jean Moulin fut un acte majeur. Son programme toujours aussi malmené demeure, à nos yeux un repère essentiel.
Aujourd’hui,
Il nous apparaît particulièrement important d’alerter nos concitoyens sur les dangers qui à nouveau surgissent en Europe. Des groupes d’extrême droite aux idéologies racistes, xénophobes, antisémites sont de plus en plus décomplexés et gangrènent les sociétés. Ils parviennent à peser dans nombre d’institutions, de parlements et même à se hisser au pouvoir.
La crise engendre des replis, favorise les populismes avec lesquels les idées les plus nauséabondes trouvent malheureusement un terreau favorable.
Ces idées fascisantes, favorisées par les politiques qui accablent les plus vulnérables et plongent dans l’incertitude des couches de plus en plus larges, sont porteuses de graves dangers pour la démocratie.
La perte de repères, l’apologie de l’individualisme, le dénigrement systématique de l’action collective et de la solidarité nourrissent les réflexes les plus vifs. Des entreprises de négation, d’instrumentalisation et de falsification de l’Histoire concourent à masquer les causes et responsabilités qui menèrent au désastre.
Aussi, restons tous vigilants.
Je vous remercie de votre attention et votre présence.