Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant de Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure

Résistance en Pays Nantais

AUTEUR :

Madame Camille François a reçu en récompense de son travail méticuleux, une médaille de bronze décerné par l’Académie Française au titre de ses Prix d’ Histoire en 1986.

Points forts :

• Ce livre intéressera le simple curieux comme l’amateur d’histoire et plus particulièrement ceux qui se passionnent pour ces combattants de l’ombre, trop souvent laissés au second plan. Cette poignée d’hommes qui ont dit non à la collaboration et ont poursuivi le combat, certains donnant leur vie pour notre liberté !

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L'ORIBUS
Le gouvernement de Vichy et l’école primaire publique

L'ORIBUS
L’ORIBUS

Cet ouvrage présente l’école primaire mayennaise durant les sombres année du régime de Vichy et de l’occupation allemande.

Sous l’emprise de l’armée d’occupation, les Mayennais, comme l’ensemble des Français, sont alors confrontés aux difficultés de la vie quotidienne, à la répression d’un régime autoritaire. La République a laissé place à l’État français; «Travail, famille, patrie» a supplanté «Liberté, égalité, fraternité».

L’éducation des enfants est en première ligne. La reprise en main de l’Éducation nationale par le pouvoir est en marche. Page après page, apparaissent dans ce livre les conséquences de la fermeture des Écoles normales, de la publication des lois répressives contre les enseignants et la révolte progressive de ces derniers contre le traitement qu’on leur fait subir, révolte qui devait conduire certains à rejoindre les rangs de la Résistance.

La vie quotidienne des enfants à l’école est également évoquée tout autant que leur utilisation au service de la propagande vichyste ainsi que l’arrivée en Mayenne de jeunes réfugiés, fuyant les risques et les dangers de leur région d’origine.

L’étude d’archives publiques et privées, l’apport de témoignages et de photographies inédites, permettent de lever un coin du voile sur cette douloureuse période de l’histoire mayennaise.

L ‘ O R I B U S:
Bulletin du Groupe de Recherche sur le Mouvement Social en Mayenne

site: http://oribus.fr — Courriel: asso.oribus@wanadoo.fr

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Marguerite Joubert-Lermite

Née le 25 février 1910 à Vallet (Loire-Inférieure), morte le 18 mars 1943 en déportation à Auschwitz (Pologne) ; institutrice ; militante syndicale du SNI ; militante communiste en Loire-Inférieure ; résistante.

Marguerite Joubert naquit dans une famille ouvrière et catholique qui gagna Nantes durant la Première Guerre mondiale. Son père, maçon, malade, devint employé d’assurances, tandis que sa mère, couturière, trouvait de moins en moins facilement à travailler au cours des années 1920. Comme ses deux frères, elle fut scolarisée dans une école religieuse de la rue d’Allonville à Nantes. Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, elle entra en 1922 à l’école primaire supérieure de Nantes, place de la République. Durant ces années, se décrivant comme une catholique mystique, elle écrivit de nombreux poèmes. En 1926, elle entra à l’École normale d’institutrices de Nantes mais une vague de tuberculose frappa l’institution en avril 1927. Alitée pendant une année chez ses parents, elle gagna le sanatorium pour instituteurs de Sainte-Feyre, dans la Creuse, où elle demeura de 1928 à 1930 et où elle retourna en 1932-1933. Elle resta ensuite de santé fragile.

Le sanatorium de Sainte-Feyre lui ouvrit de nouvelles perspectives. D’abord centre de soin, c’était aussi un lieu d’une grande effervescence intellectuelle. Marguerite Joubert y fut encouragée à travailler son écriture poétique et y rencontra un instituteur de Portes-les-Valence (Drôme), M. Albert, qui l’initia au marxisme. Son évolution du christianisme au communisme se fit progressivement : d’abord par des lectures des classiques marxistes et des discussions au sanatorium, puis, une fois rentrée à Nantes pour y enseigner en 1930, par la rencontre de jeunes instituteurs et militants syndicaux du Syndicat national plutôt proches du Parti socialiste SFIO comme André Lermite et Alphonse Braud. Avec eux, elle noua des liens avec Jean Bruhat, nommé à Nantes comme professeur d’histoire, qui constitua un groupe d’instituteurs militants dont il assura la formation politique. Enfin, de nouveaux séjours dans le sud de la France, en vacances ou pour y être soignée, lui permirent d’assister à une conférence de Pierre Semard en 1931 et l’amenèrent à adhérer à l’Association des Artistes et Écrivains Révolutionnaires en 1932. Elle lia ainsi son activité d’écriture et sa volonté d’engagement politique. Elle décida de se ranger aux côtés du prolétariat et, après son retour à Nantes, adhéra au parti communiste en octobre 1933.

Les activités d’écriture de Marguerite Joubert ne cessèrent pas durant toute cette période de formation politique et sa poésie se fit sociale. Elle correspondit avec André Gide et chercha à se faire publier. En 1933, la Nouvelle Revue Française sélectionna un de ses poèmes pour le « Tableau de la poésie en France » qu’elle proposa à ses lecteurs dans deux livraisons. Les Humbles, revue littéraire des primaires, publia cinq de ses poèmes en janvier 1934. Cependant elle relégua ensuite cette pratique de l’écriture à son intimité, continuant à écrire et à publier ses poèmes dans Vouloir, Paix, Travail, Santé, revue d’action sociale et politique, sous le pseudonyme d’Yves Raquet.

Tout au long des années 1930, Marguerite Joubert vécut une grande partie de la semaine loin de Nantes où elle militait. Stagiaire à la rentrée 1930, elle enseigna successivement à Saint-Julien-de-Vouvantes (1931-1932), à Ancenis où elle fut titularisée (1933-1934), au Gâvre (1934-1937) et enfin à Bouaye (1937-1942) tandis que son mari occupait un poste d’instituteur à Nantes depuis 1936. Membre du SN, elle fit partie du Groupe des Jeunes, une tendance syndicale minoritaire que Jean Josnin relança en 1932 en Loire-Inférieure et dont le but principal était d’obtenir un rapprochement avec les Unitaires au sein desquels militait Jean Bruhat. En conflit avec leur syndicat, nombre de ces jeunes durent quitter le SN au début de 1935. Ils le réintégrèrent ensuite au moment de l’unité syndicale. En novembre 1935, pendant les négociations sur l’organisation du syndicat unifié des instituteurs, Marguerite Joubert défendit la spécificité des jeunes instituteurs et obtint la création d’une Commission des jeunes au sein du syndicat, commission que dirigea Jean Josnin et dont elle devint membre. En décembre 1935, elle participa aux débats sur l’unification des Fédérations enseignantes. Comme André Lermite, elle entra à la Commission exécutive de la nouvelle Fédération générale de l’Enseignement unifiée.

Au sein de la Commission des jeunes, Marguerite Joubert s’occupa de la rédaction de la « Page des jeunes », rubrique à la parution irrégulière créée en 1934 dans le Bulletin Mensuel du Syndicat des Institutrices et Instituteurs Publiques. Marguerite Joubert lui donna un nouveau souffle, y multipliant les initiatives durant l’année 1936 (enquête sur le sort des jeunes instituteurs qui rappelle celle de Paul Vaillant-Couturier parue dans l’Humanité au début de 1935, organisation du « Sou du soldat » dont elle prit la charge, propositions de sorties culturelles et de rencontres pédagogiques entre jeunes instituteurs…).

A la fin de 1937, plusieurs membres du Syndicat national des instituteurs mirent en cause Marguerite Joubert pour des propos tenus lors d’une conférence sur l’enseignement organisée par le Parti communiste. Conformes à la politique du parti de la main tendue aux catholiques, ses propos trop conciliants envers l’enseignement confessionnel suscitèrent des débats auxquels elle répondit par deux tribunes offensives dans le bulletin syndical en janvier puis décembre 1938. Marginalisée, elle resta membre du syndicat et de la Commission des jeunes jusqu’en septembre 1939. Mais le « Sou du soldat » et la « Page des jeunes » furent supprimés dès la fin 1937 tandis que sa candidature aux élections de 1938 pour le conseil syndical ne remporta pas l’adhésion.

Ses activités au sein du Parti communiste nantais furent celles qui occupèrent le plus Marguerite Joubert. En manque de cadres et plutôt en déclin au début des années 1930, le parti puisa parmi les jeunes instituteurs proches de Jean Bruhat, qui constituèrent une tendance intellectuelle qui vint s’associer aux ouvriers de la métallurgie, sa base traditionnelle dans la région. Bruhat, entré peu après son arrivée à Nantes au bureau de la fédération régionale Loire-Inférieure-Vendée, la poussa en avant et la présenta à la direction régionale. [Raymond Sémat-<130951] et Robert Cadiou lui confièrent la tâche de s’occuper des jeunes communistes. D’abord membre d’une cellule pour instituteurs éloignés de Nantes à partir d’octobre 1933, avant d’intégrer une cellule dans le quartier de Chantenay en 1937, elle adhéra également aux Jeunesses communistes en janvier 1934 et milita dans le Cercle des Jeunesses communistes de Chantenay. Promue au poste de secrétaire régionale des Jeunesses communistes, elle continua à s’occuper des questions de la jeunesse une fois élue au bureau de la fédération régionale du parti en 1936. Elle fut déléguée au congrès d’Arles en 1937.

Marguerite Joubert joua un rôle dans la rénovation du Parti communiste à Nantes, rénovation plusieurs fois demandée par les instances centrales du parti en raison des échecs électoraux locaux. Elle participa, à la fin de 1936, à la création de l’école régionale des cadres du parti dont les contours avaient été dessinés par Bruhat. Elle organisa également des cycles de formation pour les jeunes qu’elle encadrait dans le but d’en faire des militants avertis. Ses fonctions régionales l’amenèrent à organiser de nombreuses réunions publiques dans les café nantais, d’abord sous le pseudonyme de Jeanne Clément, puis sous son nom propre à partir de la fin 1935, afin de faire la promotion des actions des jeunes communistes à un moment où tous les partis cherchaient à développer leurs organisations de jeunesse. Ayant pour tâche de faire des Jeunesses communistes une organisation de masse, elle créa l’Union des Jeunes Filles de France dans la région Loire-Inférieure-Vendée et elle misa sur la culture pour attirer de nouveaux membres, suscitant parmi les jeunes communistes la création de chorales, de troupes de théâtre ou encore la rédaction de journaux. Elle-même écrivit dans La Bataille, l’organe régional des Jeunesses communistes.

Par ailleurs, intellectuelle engagée, Marguerite Joubert fit partie de l’association des Amis de l’URSS que Bruhat relança avec elle à Nantes en 1934. Militante du comité Amsterdam-Pleyel, elle fut également membre de la Commission exécutive et déléguée à la propagande de la section nantaise du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme créée en 1935, qui regroupa 400 membres dont 50 institutrices, parmi lesquelles Yvonne Bruhat et la mère d’André Lermite. Membre du Secours rouge international, elle adhéra également au centre d’aviation populaire de Nantes, émanation du projet de démocratisation de l’aviation de Pierre Cot. Elle fit enfin vraisemblablement partie de ce « Groupe d’instituteurs de Loire-Inférieure », qui fut l’auteur collectif du numéro 17 des Cahiers de contre-enseignement prolétarien sorti en mai 1935, dont le thème portait la marque d’un des centres d’intérêt de Bruhat, les conquêtes coloniales (Algérie et Maroc).

Marguerite Joubert épousa le 10 novembre 1938 à Nantes (section de Chantenay), l’instituteur communiste André Lermite qu’elle connaissait depuis plusieurs années. Ils s’installèrent à Chantenay dans la maison familiale des Lermite et eurent un fils, né le 22 août 1939.

Dès le début de la guerre, Marguerite Joubert et son époux continuèrent d’être, avec Alphonse Braud, des animateurs de la propagande communiste à Chantenay. Connus des habitants de leur quartier et des services de police comme militants communistes, ils firent l’objet d’enquêtes, de dénonciations et d’une perquisition. Marguerite Joubert resta seule à Chantenay après l’arrestation d’Alphonse Braud, le 23 juin 1941, puis de son mari, le 9 juillet 1941. Se sentant menacée, elle fut elle-même arrêtée à Mouzeil par la police judiciaire d’Angers le 5 septembre 1942. Malade, elle fut soignée à la prison de Nantes puis internée fin septembre 1942 à la prison de la Roche-sur-Yon, avant d’être transférée avec d’autres communistes à la prison de Fontenay-le-Comte à la fin du mois d’octobre 1942. Au milieu de janvier 1943, elle fut à nouveau déplacée, cette fois vers le camp de Romainville. Elle fit partie des 230 femmes sélectionnées pour constituer un convoi qui partit pour Auschwitz le 24 janvier 1943. Internée au camp de Birkenau, elle mourut sous le matricule 31 835 à la fin du mois de février, selon ses camarades du convoi, ou le 18 mars 1943, selon les registres du camp. Sa famille fut avertie de son décès en mai 1943.

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1660 W 25. — Arch. Nat., F60/ 1554. — RGASPI, 495 270 2988, 517 1 1864. — DBMOF, notice Lermite par Claude Geslin et René Lemarquis. — Texte autobiographique dans la Nouvelle Revue Française, novembre 1933. — Bulletin Mensuel du Syndicat des Institutrices et Instituteurs Publiques. — Notes de Jacques Girault.

Hommage à René TERRIERE: Chef de la Résistance

René TERRIERE, alias Xavier Dick, Chef de la Résistance en 1944 après avoir été un des premiers résistants de notre région, tombe dans les griffes de la gestapo et meurt en déportation. Un hommage lui a été rendu, le 7 mai 2011 à 11 h, chemin des Perrières à Orvault.

Bulletin trimestriel d’avril 2011

Nous commémorons cette année le 70ème
anniversaire des fusillades d’octobre
1941 à Châteaubriant, à Nantes, et au Mont
Valérien.

Le Comité déploie depuis le début de l’année une grande activité au service de la mémoire.

À la mi-février, nous avons rendu hommage aux
Résistants FTPF des «procès des 42 et des 16» fusillés
au terrain du Bêle en 1943.

Puis notre Assemblée Générale du 26 février à Indre
s’est fixée des objectifs tendant à développer notre
intervention, à enrichir l’organisation en nouveaux
moyens humains, à améliorer notre communication…

Le but être plus efficace encore pour transmettre la
mémoire de la Résistance et de ses martyrs.

Avec l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé, nous préparons
et bâtissons un grand rassemblement populaire
et de la jeunesse le 23 octobre 2011 à la Sablière.
Nous préparons avec nos partenaires de l’OCCE

Assemblée générale 2011

L’assemblée générale 2011 du Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire Inférieure, se tiendra le samedi 26 février 2011 à 9h00 au Centre J. Monet, 24 rue Aristide Briand à INDRE.

Ordre du jour

  1. Accueil par Mr Jean Luc Le Drenn : Maire d’Indre,
  2. Rapport d’activité et perspectives pour l’année,
  3. Débat et vote,
  4. Rapport financier bilan 2010, approbation des comptes,
  5. Propositions pour le budget 2011. Débat et Vote,
  6. Elections des organismes de direction,
  7. Conclusions.

Programme

De 8h30 à 8h55 : Rendez-vous et stationnement quai Besnard accueil sur place par les amis du comité dʼIndre et navette vers le centre J. Monet. Café

9h00 Assemblée générale

11h45 Cérémonie

Cérémonie au cimetière d’Indre en hommage à Eugène et Lucie KERIVEL et aux Résistants d’Indre

12h30 Réception

Verre de l’amitié offert par la municipalité en présence de nos invités .

13h15 Repas

Repas fraternel au Relais du Bac , face à la Loire. Participation 23€

S’inscrire en envoyant votre Chèque à établir à l’ordre du «Relais du Bac»
et à adresser à – Mme L Crossouard 18 rue Dufy 44100 Nantes – au plus tard le 20 février.

Au menu

  • Salade landaise,
  • Filet Mignon accompagné de ses frites maison,
  • Tarte Tatin,
  • Café,
  • Vin de Saint Nicolas de Bourgueil.

Si vous ne pouvez pas assister à l’Assemblée Générale

  • Vous pouvez envoyer par écrit vos suggestions et propositions.
  • Vous pouvez également remettre à un participant votre pouvoir sur papier libre ou l’envoyer par mail ou par courrier avant le 20 février.

    Modèle de procuration :

    Nom …………….. Prénom ………………Tél …./…/…/…/…/ donne pouvoir à Mr / Mme …………………… qui me représentera et agira en mon nom lors de l’Assemblée Générale du 26 février 2011 . Signez , datez et écrivez la mention « Bon pour pouvoir »
  • Toute candidature au Conseil d’Administration, que vous participiez ou pas à l’Assemblée Générale doit parvenir au secrétariat du comité avant le 10 février.
Germaine Henaff

Hommage

Germaine Hénaff, une grande dame disparaît

Communiste combattante et militante de la CGT, c’est elle qui mena la fameuse grève des midinettes de 1935. Elle participa ensuite à la Résistance avec son mari, Eugène Hénaff.

Germaine Hénaff vient de mourir le 15 février 2011, quelques mois avant son quatre-vingt-dix-neuvième anniversaire (1).

Née le 30 avril 1912 à Malakoff (Hauts-de-Seine) dans une famille de huit enfants, ce petit bout de femme aura été une communiste combattante et militante de la CGT durant la période la plus sombre de l’histoire contemporaine française et ce jusqu’à nos jours. Sa discrétion a probablement joué sur une certaine absence de reconnaissance ou de médiatisation, contrairement à d’autres grandes figures de la Résistance. Rendons-lui justice aujourd’hui.

En 1935, dans les locaux de la bourse du travail de la rue Charlot, du 3e arrondissement de Paris, Germaine Chaplain et Eugène Hénaff se rencontrent. De ce lien naîtra une épopée militante hors norme. Elle vient d’adhérer au PCF et entreprend la création d’un syndicat CGT au cœur de la maison Lanvin. Lui, militant CGT et communiste de premier ordre – qui deviendra beaucoup plus tard secrétaire général de l’union CGT des syndicats de la Seine et membre du comité central du PCF –, aidera Germaine à faire vivre la fameuse grève des midinettes de mai 1935. Germaine est à l’initiative.

La grève des midinettes, mai 1935

La grève, partie de chez Lanvin, se propage aux maisons Chanel, Worth, Paquin, Molyneux ou encore Nina Ricci jusqu’à un accord signé après plusieurs semaines de lutte avec la chambre patronale de la haute couture. Garantie des salaires, reconnaissance des sections syndicales, une semaine de congé payé et l’élection de déléguées d’atelier auront été au nombre des revendications gagnées. En janvier 1936, Germaine et Eugène se marient, ils auront trois enfants.

Pendant la guerre 1939-45, Germaine est aux côtés de son mari. Elle contribue à faire évader Eugène Hénaff, Léon Mauvais, Raymond Semat, Julien Raynaud et Fernand Grenier du camp de Choisel, près de Châteaubriant, où leurs 23 camarades de captivité seront fusillés par les soldats allemands.

Malgré une santé fragile, dès le lendemain de la guerre, Germaine assume la responsabilité des rubriques féminines et pratique au sein de la rédaction de la Vie ouvrière. Cette fonction de journaliste, elle l’avait déjà approchée en 1937, elle la poursuivra jusqu’en 1975, année de son départ en retraite.

Germaine Hénaff fut également membre actif de l’Association des anciens combattants de la Résistance (Anacr). Elle était vice-présidente de l’Amicale de Châteaubriant-Voves. Elle a vécu lucide sur le monde qui l’entourait et a toujours gardé une volonté militante pour une société plus juste. Nous pleurons aujourd’hui la disparition de cette grande dame qui n’avait pas son pareil pour s’indigner et démarrer une manifestation.

(1) Germaine Hénaff sera inhumée au côté 
de son mari, dans le carré du Parti communiste français au cimetière du Père-Lachaise à Paris. 
Un hommage solennel lui sera rendu ultérieurement par le PCF.

Olivier Perriraz (lu dans l’Humanité du 18.02.2011)

Germaine Henaff
Germaine Henaff

Maurice Gardette
Maurice Gardette

Maurice Gardette est né le 20 juin 1895 dans le 20e arrondissement de Paris. Il est le quatrième d’une famille de sept enfants. Sa mère est marchande des quatre saisons. Son père, ouvrier métallurgiste, meurt alors que le jeune Maurice n’a que 14 ans.

Maurice est reçu au Certificat d’Etudes Primaires et devient apprenti métallurgiste dès l’âge de 12 ans.

Il adhère au Syndicat des tourneurs en optique CGT en 1911 à 16 ans et cinq années plus tard il entre au Conseil du Syndicat en instruments de précision.

En 1917, membre du Comité pour la reprise des relations internationales, il dirige les grèves dans le 13e arrondissement.

En 1919, il siège au Comité d’entente de la Métallurgie de la Région Parisienne.

Au lendemain du Congrès de Tours (décembre 1920) il adhère au Parti Communiste.

En 1925, il est désigné comme Secrétaire de la 11e Section CGTU des Métaux.

Maurice Gardette
Maurice Gardette

En 1926, le 4 septembre il se marie et prend domicile au 113 rue du Chemin Vert dans le 11e arrondissement (une plaque lui rend hommage à cette adresse).

En 1928, Maurice Gardette s’installe comme artisan tourneur- repousseur dans le 11e arrondissement.

En 1932, il contribue à la création des comités Amsterdam-Pleyel (comités anti-fascisme) de son arrondissement et soutient le Secours rouge international.

En 1936, suite au décès d’Alfred Lallement qui l’avait battu au 2e tour des élections municipales de 1935, il est cette fois élu comme Conseiller Municipal Communiste du 11e arrondissement. Il siège à la 4ème commission du Conseil Municipal, Enseignement et Beaux-arts.

La Préfecture de Paris le déchoira de son mandat pour appartenance au Parti Communiste le 21 janvier 1940.

En 1938, il entre au Comité Régional Paris-Ville du Parti Communiste.
Il est arrêté le 5 octobre 1939, lI est interné à Baillet, l’île d’Yeu, la prison de la santé, Aincourt, la centrale de Clairvaux en février 1941 et arrive au Camp de Choisel à Châteaubriant le 15 mai 1941.

Le 20 octobre 1941, des résistants parisiens abattent à Nantes un officier allemand. En représailles, les nazis ordonnent l’exécution de cinquante otages.

Le 22 octobre 1941, vingt-sept internés du camp de Choisel, désignés par Pucheu, responsable du Comité des forges (UIMM), ministre de l’intérieur de Pétain, sur proposition de Chassagne, sont conduits à la Carrière de Châteaubriant, lis y sont fusillés.

Maurice Gardette est l’un d’entre eux. Ils sont allés le chercher à l’infirmerie du Camp en raison d’une santé gravement altérée. Il écrira sur une planche de la Baraque 6 des condamnés à mort
 » Je meurs courageux, plein de foi révolutionnaire ».

Le square de Paris

Squere Maurice Gardette
Squere Maurice Gardette

En 2010, le comité de Paris de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé a décidé d’honorer la mémoire de Maurice Gardette. Pour la première fois (c’est la quatrième année qu’une cérémonie a lieu à Paris) la Mairie du 11e arr. et la Mairie de Paris se sont associées à cet hommage.

Celui-ci a eu lieu dans le square qui porte le nom de Maurice Gardette dans le 11e arr. Une centaine de personnes étaient présentes pour écouter les allocutions entrecoupées de lecture de poèmes ou de chants de la Chorale Populaire de Paris. Y sont intervenus : M. Patrick Bloche, Maire du 11e arr., Mme Catherine Vieu Charier, adjointe représentant le Maire de Paris, Cédric Gournet au nom du Comité de Paris de l’Amicale, Yan Brossat pour la Fédération de Paris du Parti Communiste Français et Guy Hervi pour l’Union départementale CGT.

Le soir, le Comité de Paris avait organisé un débat dans la salle des mariages de la Mairie. 25 personnes y ont pris part et posé des questions à Paulette Capliez qui participait à ce débat.

Dans son allocution pour le Comité de Paris Cédric soulignait:

… En rendant hommage à Maurice Gardette, aux 27 fusillés de Châteaubriant, à l’ensemble des fusillés, c’est à toutes celles et ceux, qui d’une manière ou d’une autre, formèrent la Résistance, quelles que soient leurs convictions politiques et religieuses, leurs nationalités, qui bien souvent donnèrent leur vie pour que nous vivions dans un monde meilleur, que nous rendons hommage.

Elles, ils ont combattu au péril de leur vie, et le meilleur hommage que nous puissions leur rendre est contenu dans leurs dernières lettres.

Elles, ils voulaient un monde meilleur, sans guerre, où la technique et la technologie seraient mises à profit pour le besoin de tous les hommes et non pas, comme c’est encore le cas aujourd’hui, servir la puissance de quelque uns.

Ce monde dont ils rêvaient est loin d’être une utopie. En France, au sortir de cette guerre, la mise en oeuvre du programme du CNR (Conseil National de la Résistance) et notamment son plan social « les jours heureux » a permis la naissance de la Protection sociale, de la Retraite par répartition, la mise en place des Conventions collectives, le Code du Travail, toutes choses qui aujourd’hui, sous prétexte de mondialisation, devraient être remises en cause…

Aujourd’hui, le Gouvernement de M. Sarkozy, sous les applaudissements du Medef, remet de fait en cause notre système de retraite en faisant toujours payer aux même les soit-disant déficits…
Les luttes actuelles sont un bel hommage à toutes celles et ceux qui nous ont précédés et ont, dans cette période noire de notre histoire, donné leur vie »

Destinations inconnues

Souvenirs de la commémoration du 24 octobre 2010

Textes :

Journal La Mée

Photos :

http://www.messidor.ouest-atlantis.com/destinations-inconnues.html

http://chateaubriant-et-mee-daily-photo.blogspot.com/2010/10/loi.html