80ème anniversaire
La cérémonie commémorative des fusillades du 22 octobre 1941 a conduit 6 000 personnes, dont beaucoup de jeunes, dans la carrière de La Sablière, le 17 octobre 2021 pour rendre hommage, sur les lieux mêmes de leur supplice, aux 27 résistants, fusillés comme otages en représailles à l’exécution à Nantes du lieutenant-colonel Hotz, le 20 octobre 1941. Cette forte affluence dans le contexte des mesures sanitaires prescrites est un réel succès.
Les participants, venus de diverses régions (on a dénombré près d’une trentaine de cars), ont découvert un site rénové : parking, réhabilitation du monument de Rohal et une organisation améliorée grâce à un village d’accueil proposant notamment des expositions ainsi qu’une restauration rapide, à l’initiative du syndicat Mines-Energie CGT 44. De nombreuses personnalités étaient présentes à l’invitation de l’Amicale Châteaubriant-Voves- Rouillé-Aincourt, organisatrice de l’événement : Mme El Haïry, secrétaire d’Etat, le préfet de Région et de la Loire-Atlantique D. Martin et le sous-préfet de Châteaubriant Pierre Chauleur, du député Yves Daniel, Michèle Meunier, sénatrice, le maire de Châteaubriant Xavier Hunault et les élus du castelbriantais, du département et de la Région des Pays de la Loire. Parmi les représentants d’organisations politiques et syndicales, citons la présence de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, Laurent Brun, secrétaire général de la fédération des cheminots, Fabrice David, secrétaire général de l’UD CGT 44, Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, accompagné d’Aymeric Seassau et Véronique Mahé, secrétaires départementaux, Léon Deffontaines secrétaire national du Mouvement de la jeunesse communiste, Clémentine Autain, députée LFI. Après le dépôt de gerbes, à l’invitation de Carine Picard-Nilès, secrétaire générale de l’Amicale, Léon Defontaines, Fabien Roussel et Philippe Martinez ont rendu hommage aux martyrs et rappelé le sens de ces événements d’octobre 1941 et leur résonance avec l’actualité, dans le contexte d’une résurgence d’un climat nauséabond rappelant des heures sombres mais aussi de l’exigence de nouvelles conquêtes sociales. Des jeunes ont déposé dans les alvéoles sous le mémorial des terres de diverses provenances.
Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France, a lu une adresse au public avant de laisser le plateau à 200 enfants de Châteaubriant et Sevran pour une évocation artistique.
La matinée avait commencé par un rassemblement devant la stèle de la Blisière, en forêt de Juigné-des-Moutiers où 9 neufs otages extraits du camp de Choisel ont été fusillés le 15 décembre 1941 dans le cadre d’une opération répressive frappant 95 otages (voir www.resistance.44.fr). Marielle Arteaud a pris la parole au nom du Comité du souvenir devant 200 personnes. Un groupe conduit par Joël Busson, vice-président de l’Amicale, s’est rendu jusqu’à l’étang, lieu de l’exécution.
A 13h30, les porte-drapeaux suivis des personnalités civiles et militaires et de plusieurs milliers de commémorants se sont regroupés au rond-point Fernand Grenier, auquel Aymeric Seassau a rendu hommage, avant de défiler jusqu’à la carrière.
La veille, samedi 16 octobre plusieurs initiatives avaient ouvert ce programme commémoratif riche et dense : devant la stèle qui rappelle l’emplacement du camp d’internement de Choisel, dans la cour du château où les corps des fusillés furent entassés avant d’être inhumés dans 9 communes des environs. C’est précisément dans l’une d’elles, au Petit-Auverné que s’est déroulée en début d’après-midi une émouvante cérémonie à l’occasion de l’inauguration d’une plaque à l’entrée du cimetière où furent inhumés Jules Auffret, Marc Bourhis et Guy Môquet. Serge Adry, du comité local des héros de Châteaubriant puis les Gars à la remorque ont évoqué les parcours de ces trois héros avant que Anne-Marie Saffray-Môquet, sœur de Guy et Yves Quiniou, petit-fils de Jules Auffret s’expriment à leur tour.
La médiathèque de Châteaubriant accueillait ensuite plusieurs auteurs: Louis Poulhès, Gwenaëlle Abolivier, Didier Guyvarc’h, Loïc Le Gac pour une rencontre-dédicace avec les lecteurs.
En fin d’après-midi, les Amis du musée fêtaient ses 20 ans devant un public nombreux : inauguration de l’exposition temporaire, évocation artistique d’Alexis Chevalier et Kristine Maerel et présentation en plus de plusieurs objets prêtés par le Musée de la Résistance nationale de Champigny, d’une œuvre exceptionnelle de la sculptrice Monique Arradon, présente le dimanche, intitulée « Hommage aux fusillés de Châteaubriant ».
Le soir au Théâtre de Verre, un débat réunissait autour de Carine Picard-Nilès, Gilles Bontemps, président des Amis du musée, Thomas Fontaine, directeur du Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne et l’historien Louis Poulhès.
Le 20 octobre, le comité d’Indre organisait en bord de Loire en partenariat avec les élèves des classes de CM2 et leurs enseignants une déambulation historique sur le thème de la Résistance dans la commune. Les enfants ont apposé sur les platanes le long des quais des messages d’espoir et de paix en lien avec la période sombre que nos aînés de 1939-1945 ont connu. Puis vint le temps de l’évocation de la vie d’Eugène et Léoncie Kérivel en préambule au Chant des partisans et de L’Age d’or interprétés par les enfants, accompagnés par Pascal Gilet à l’orgue de barbarie. Cette déambulation a été rehaussée par un défilé de véhicules d’époque, prêtés par nos amis d’Ancenis. Ce travail de mémoire restera un moment inoubliable pour ces jeunes ainsi que pour le comité d’Indre. Une centaine de personnes ont assisté à cette matinée. Le dimanche suivant -24 octobre- le comité d’Indre a dédié la commémoration du 80e anniversaire des fusillades à ses membres récemment disparus Jean-Yves Le Floch et Thierry Diquelou. Après un rassemblement, en présence du maire d’Indre Anthony Berthelot et de la maire de Couëron Carole Grelaud, sur l’esplanade Odette Nilés, les participants, emmenés par l’Harmonie municipale se sont rendus au cimetière où des gerbes ont été déposées sur les tombes des résistants indrais avant la lecture par les petits-enfants de T. Diquelou du poème d’Eluard Liberté, puis vint l’apologie des martyrs, l’allocution du président Bruno Gourdon et l’interprétation d’un chant par Jean-René Kirion.
Cette manifestation clôturait une semaine dense dont un temps fort le 22 octobre à Nantes. L’après-midi en présence des personnalités Johanna Roland, maire de Nantes, Nadine Chaïb, sous-préfète, Vincent Danis, vice-président du Conseil départemental, Sandra Imperiale, vice-présidente du Conseil régional des Pays de la Loire et des autorités civiles et militaires, des hommages avec dépôts de gerbes des organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires, politiques PCF et mémorielles FNDIRP, ARAC ont eu lieu au Monument aux 50 Otages et à la Résistance puis au champ de tir du Bêle où la comédienne Martine Ritz a procédé à l’appel aux morts, accompagné avec beaucoup d’émotion de poèmes et de chants, la troisième cérémonie se déroulant au cimetière de la Chauvinière où sont inhumés de nombreux otages.
La Veillée du souvenir s’est exceptionnellement déroulée cette année sous chapiteau place Roger Salengro, à deux pas de la rue du Roi-Albert. Elle a été marquée par la présentation du jeune maître de cérémonie Clément Leparoux, les allocutions de Christian Retailleau, président du Comité départemental et membre du bureau national de l’Amicale, Johanna Roland et du préfet Didier Martin. Les 200 participants ont ensuite assisté à la talentueuse interprétation de la pièce Les 50, créée par le Théâtre d’ici et d’ailleurs avant de se retrouver dans les salons de l’Hôtel de ville à l’invitation de l’adjoint au maire Olivier Chateau pour le verre de l’amitié et la présentation du livre En vie, en joue, enjeux par leurs auteurs Didier Guyvarc’h et Loïc Le Gac.
La pièce Les 50 a connu un vif succès dès le soir de la première, le 15 octobre, salle Paul Fort puis le lendemain. Pendant un mois du 8 octobre au 5 novembre de nombreux visiteurs se sont attardés place Royale devant les panneaux de l’exposition réalisée par les Archives municipales. Les Archives départementales ont proposé une conférence d’Annie et Claude Pennetier ainsi que la projection du film de Marc Grangiens Un octobre 41, tandis que L’Huma-café© présentait le film méconnu de René Vautier Châteaubriant, mémoire vivante.