Allocution de Monsieur Serge Adry, Président du Comité Local du Souvenir des Héros de Châteaubriant


Cimetière de VILLEPOT
Samedi 22 OCTOBRE 2022 – 14H00
Monsieur le Sous-Préfet,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les élu·e·s,
Mesdames et Messieurs les représentants des familles des fusillés,
Mesdames et Messieurs les représentants d’associations et organisations patriotiques, politiques et
syndicales,
Messieurs les Porte-Drapeaux.
Mesdames, Messieurs, Cher·e·s ami·e·s,
Au nom du Comité Local du Souvenir des Héros de Châteaubriant, je vous remercie pour votre présence
à cette cérémonie.
Le 22 octobre 1941, 27 Résistants tombèrent sous les balles Nazis, 81 ans après nous voilà aujourd’hui à
inauguré cette plaque commémorative aux noms de :
• Edmond Lefebvre
• Henri Pourchasse
• Jean Poulmarc’h
L’histoire de ces hommes sera relatée à la suite de l’inauguration de la plaque commémorative en
leur hommage, plus détaillées.
Une blessure jamais oubliée, rien n’est plus vivant qu’un souvenir.
Ces hommes nous ont laissé la liberté en héritage, et nous voyons aujourd’hui une fois de plus, nous
sommes nombreux aujourd’hui pour cette inauguration de la 9ème plaque commémorative.
Les années passent, mais les souvenirs restent.
Depuis 81 années ont passé, le temps a effacé bien des blessures mais il n’a pas fait disparaître les
cicatrices.
Ces otages furent exécuté sur ordre d’Hitler mais désignés aux bourreaux par le régime de vichy suite à
l’acte de Résistance, contre le représentant du régime Nazi, par de jeunes résistants communistes.
Une mort cruelle et lâche qui leur fut réservée, car hélas ils n’ont pas eu à choisir, ils ont été assassinés.
Mais nous savons qu’ils ont tous su mourir et quitter cette « terre » ce monde avec dignité.
Tous méritent que l’on entretienne leur mémoire, aussi pour que pareil fait ne puissent se reproduire.
Il nous semble indispensable de ne pas oublier et de sensibiliser les jeunes, de leur expliquer pourquoi
ceux qui sont morts ont donné leur vie, alors qu’eux aussi étaient à cette époque en pleine jeunesse et que
de toutes leurs forces ils aspiraient à vivre.
Le meilleur hommage que nous pouvons rendre à ces hommes tombés sous les balles Nazis pour notre
liberté est de poursuivre leur combat.
Ces hommes ne sont pas un tout anonyme.
Ils représentaient la France dans sa diversité sociale et politique, syndicalisme de grande fédération CGT,
communiste…
Notre rôle est aujourd’hui de défendre nos valeurs les plus précieuses
LA LIBERTÉ, L’ÉGALITÉ ET LA FRATERNITÉ
Transmettre ,sauvegarder les valeurs Républicaines qui les animaient aux heures les plus noires de
l’occupation et du fascisme français incarné par Pétain.
Les leçons de l’histoire n’ont pas été retenues et l’humanité est encore incapable de vivre en paix.
20221022_Plaque_cimetiere_Villepot_Allocution_Serge_ADRY_Comite_souvenir_Chateaubriant Mise en page de Patrice Morel – Page 1 sur 2
Oui ,nous avons un devoir de mémoire envers celles et ceux qui écrivirent de leur sang et eurent la
lucidité de nous léguer, dans les pires conditions, le programme du Conseil National de la Résistance.
Les réformes sociales et démocratiques qui en sont l’essence, nous démontrent qu’en luttant pour le
rétablissement des libertés, ils voulaient vivre à en mourir, car ils rêvaient de liberté.
Ils ont légué l’espoir en traçant les perspectives d’une vie libre,une vie d’égalités, de fraternités, et de
solidarités.
Notre génération a des devoirs, ce n’est pas seulement le devoir de perpétuer la mémoire des victimes du
nazisme.
C’est aussi celui de préparer un monde meilleur pour la jeunesse et ceux du reste du monde.
Les jeunes auront à affronter des défis majeurs qui touche les relations entre les hommes et les peuples,
sans oublier le pouvoir inadmissible des armes et celui de l’argent.
Devoir de mémoire et devoir d’avenir se conjuguent donc au même temps, pour nous, le présent qui exige
que l’on sache tenir compte des leçons parfois dramatiques de l’histoire.
L’espoir existe bel et bien, même s’il est inquiétant de voir en ce moment dans les pays du monde, se
répandre les idées racistes et xénophobes à nouveau.
Que chaque passant se souvienne en découvrant ces 9 plaques à Saint Aubin des Chateaux, Sion les
Mines, Lusanger, Moisdon la Rivière, Noyal sur Brutz, Petit Auverné, Erbray, Ruffigné, Villepot, ce qu’ils
ont enduré en sacrifiant de leur vie, victoire sur le fascisme dont ils connaissaient la nature, victoire pour
notre liberté.
Combien de maquisards, de résistants, d’internés, de déportés, de fusillés n’ont pas connu cette libération,
et pourtant ils en ont été des acteurs principaux.
Non ! Il ne doit y avoir aucune place pour le fascisme, le racisme, la xénophobie.
Ces cérémonies doivent être une occasion de porter un message d’ouverture, de respect et de fraternité
entre les peuples, et revendiquer « Plus jamais ça » !
Pour une association comme le Comité local du souvenir des Héros de Châteaubriant, ainsi que pour le
Comité départemental du Souvenir, l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, le musée de la
Carrière des fusillés, le travail de mémoire constitue un droit essentiel pour les jeunes générations.
Les associations mémorielles présentes aujourd’hui sont souvent trop seules à transmettre et faire vivre la
mémoire de la Résistance et de la déportation, le message des combattants de l’ombre.
À la suite de ces cérémonies,le comité locale du souvenir des héros de Châteaubriant avec l’office du
tourisme de Châteaubriant élabora une plaquette du souvenir des 27 inhumés dans 9 cimetières cités
précédemment, cette plaquette s’intitulera « parcours mémorielles ».
Avant de remercier tous ceux qui ont permis ces commémorations je reprendrais une phrase d’Odette
Nilès : « un présent sans passé n’a pas d’avenir »
Je vous remercie de votre attention et vous appel à participer le dimanche 23 octobre à 10h00 à la Blisière
et à la cérémonie officiel du 81ème anniversaire des fusillades de Châteaubriant à 14h00.
Remerciement à la com-com Châteaubriant-Derval, à la Région, au Département, à l’UNC, aux donts
recueillis par le comité local auprès de ces adhérents pour l’apport financier qui permet d’avoir réalisé ces
initiatives dans les communes qui ont pour but de ne pas oublier cette période.
Merci aux Maires d’avoir tout mis en œuvre pour la réussite de ces rendez vous pour la mémoire.
Merci au groupement des associations d’anciens combattants et patriotiques de Châteaubriant par leur
présence des portes drapeaux.
Et ne pas oublié nos artistes ici présents « les gars à la remorque » qui part leur talent nous offre (pas que
aujourd’hui, depuis de nombreuses années) une évocation très précise sur l’événement que l’on célèbre
aujourd’hui, à l’ensemble « Vocal Adulte de pierre Olivier Bigot ».
Merci de votre écoute
Serge ADRY

80ème anniversaire

La cérémonie commémorative des fusillades du 22 octobre 1941 a conduit 6 000 personnes, dont beaucoup de jeunes, dans la carrière de La Sablière, le 17 octobre 2021 pour rendre hommage, sur les lieux mêmes de leur supplice, aux 27 résistants, fusillés comme otages en représailles à l’exécution à Nantes du lieutenant-colonel Hotz, le 20 octobre 1941. Cette forte affluence dans le contexte des mesures sanitaires prescrites est un réel succès.
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Les participants, venus de diverses régions (on a dénombré près d’une trentaine de cars), ont découvert un site rénové : parking, réhabilitation du monument de Rohal et une organisation améliorée grâce à un village d’accueil proposant notamment des expositions ainsi qu’une restauration rapide, à l’initiative du syndicat Mines-Energie CGT 44. De nombreuses personnalités étaient présentes à l’invitation de l’Amicale Châteaubriant-Voves- Rouillé-Aincourt, organisatrice de l’événement : Mme El Haïry, secrétaire d’Etat, le préfet de Région et de la Loire-Atlantique D. Martin et le sous-préfet de Châteaubriant Pierre Chauleur, du député Yves Daniel, Michèle Meunier, sénatrice, le maire de Châteaubriant Xavier Hunault et les élus du castelbriantais, du département et de la Région des Pays de la Loire. Parmi les représentants d’organisations politiques et syndicales, citons la présence de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, Laurent Brun, secrétaire général de la fédération des cheminots, Fabrice David, secrétaire général de l’UD CGT 44, Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, accompagné d’Aymeric Seassau et Véronique Mahé, secrétaires départementaux, Léon Deffontaines secrétaire national du Mouvement de la jeunesse communiste, Clémentine Autain, députée LFI. Après le dépôt de gerbes, à l’invitation de Carine Picard-Nilès, secrétaire générale de l’Amicale, Léon Defontaines, Fabien Roussel et Philippe Martinez ont rendu hommage aux martyrs et rappelé le sens de ces événements d’octobre 1941 et leur résonance avec l’actualité, dans le contexte d’une résurgence d’un climat nauséabond rappelant des heures sombres mais aussi de l’exigence de nouvelles conquêtes sociales. Des jeunes ont déposé dans les alvéoles sous le mémorial des terres de diverses provenances.

Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France, a lu une adresse au public avant de laisser le plateau à 200 enfants de Châteaubriant et Sevran pour une évocation artistique.
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La matinée avait commencé par un rassemblement devant la stèle de la Blisière, en forêt de Juigné-des-Moutiers où 9 neufs otages extraits du camp de Choisel ont été fusillés le 15 décembre 1941 dans le cadre d’une opération répressive frappant 95 otages (voir www.resistance.44.fr). Marielle Arteaud a pris la parole au nom du Comité du souvenir devant 200 personnes. Un groupe conduit par Joël Busson, vice-président de l’Amicale, s’est rendu jusqu’à l’étang, lieu de l’exécution.
A 13h30, les porte-drapeaux suivis des personnalités civiles et militaires et de plusieurs milliers de commémorants se sont regroupés au rond-point Fernand Grenier, auquel Aymeric Seassau a rendu hommage, avant de défiler jusqu’à la carrière.
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La veille, samedi 16 octobre plusieurs initiatives avaient ouvert ce programme commémoratif riche et dense : devant la stèle qui rappelle l’emplacement du camp d’internement de Choisel, dans la cour du château où les corps des fusillés furent entassés avant d’être inhumés dans 9 communes des environs. C’est précisément dans l’une d’elles, au Petit-Auverné que s’est déroulée en début d’après-midi une émouvante cérémonie à l’occasion de l’inauguration d’une plaque à l’entrée du cimetière où furent inhumés Jules Auffret, Marc Bourhis et Guy Môquet. Serge Adry, du comité local des héros de Châteaubriant puis les Gars à la remorque ont évoqué les parcours de ces trois héros avant que Anne-Marie Saffray-Môquet, sœur de Guy et Yves Quiniou, petit-fils de Jules Auffret s’expriment à leur tour.
La médiathèque de Châteaubriant accueillait ensuite plusieurs auteurs: Louis Poulhès, Gwenaëlle Abolivier, Didier Guyvarc’h, Loïc Le Gac pour une rencontre-dédicace avec les lecteurs.
En fin d’après-midi, les Amis du musée fêtaient ses 20 ans devant un public nombreux : inauguration de l’exposition temporaire, évocation artistique d’Alexis Chevalier et Kristine Maerel et présentation en plus de plusieurs objets prêtés par le Musée de la Résistance nationale de Champigny, d’une œuvre exceptionnelle de la sculptrice Monique Arradon, présente le dimanche, intitulée « Hommage aux fusillés de Châteaubriant ».

Le soir au Théâtre de Verre, un débat réunissait autour de Carine Picard-Nilès, Gilles Bontemps, président des Amis du musée, Thomas Fontaine, directeur du Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne et l’historien Louis Poulhès.
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Le 20 octobre, le comité d’Indre organisait en bord de Loire en partenariat avec les élèves des classes de CM2 et leurs enseignants une déambulation historique sur le thème de la Résistance dans la commune. Les enfants ont apposé sur les platanes le long des quais des messages d’espoir et de paix en lien avec la période sombre que nos aînés de 1939-1945 ont connu. Puis vint le temps de l’évocation de la vie d’Eugène et Léoncie Kérivel en préambule au Chant des partisans et de L’Age d’or interprétés par les enfants, accompagnés par Pascal Gilet à l’orgue de barbarie. Cette déambulation a été rehaussée par un défilé de véhicules d’époque, prêtés par nos amis d’Ancenis. Ce travail de mémoire restera un moment inoubliable pour ces jeunes ainsi que pour le comité d’Indre. Une centaine de personnes ont assisté à cette matinée. Le dimanche suivant -24 octobre- le comité d’Indre a dédié la commémoration du 80e anniversaire des fusillades à ses membres récemment disparus Jean-Yves Le Floch et Thierry Diquelou. Après un rassemblement, en présence du maire d’Indre Anthony Berthelot et de la maire de Couëron Carole Grelaud, sur l’esplanade Odette Nilés, les participants, emmenés par l’Harmonie municipale se sont rendus au cimetière où des gerbes ont été déposées sur les tombes des résistants indrais avant la lecture par les petits-enfants de T. Diquelou du poème d’Eluard Liberté, puis vint l’apologie des martyrs, l’allocution du président Bruno Gourdon et l’interprétation d’un chant par Jean-René Kirion.
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Cette manifestation clôturait une semaine dense dont un temps fort le 22 octobre à Nantes. L’après-midi en présence des personnalités Johanna Roland, maire de Nantes, Nadine Chaïb, sous-préfète, Vincent Danis, vice-président du Conseil départemental, Sandra Imperiale, vice-présidente du Conseil régional des Pays de la Loire et des autorités civiles et militaires, des hommages avec dépôts de gerbes des organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires, politiques PCF et mémorielles FNDIRP, ARAC ont eu lieu au Monument aux 50 Otages et à la Résistance puis au champ de tir du Bêle où la comédienne Martine Ritz a procédé à l’appel aux morts, accompagné avec beaucoup d’émotion de poèmes et de chants, la troisième cérémonie se déroulant au cimetière de la Chauvinière où sont inhumés de nombreux otages.
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La Veillée du souvenir s’est exceptionnellement déroulée cette année sous chapiteau place Roger Salengro, à deux pas de la rue du Roi-Albert. Elle a été marquée par la présentation du jeune maître de cérémonie Clément Leparoux, les allocutions de Christian Retailleau, président du Comité départemental et membre du bureau national de l’Amicale, Johanna Roland et du préfet Didier Martin. Les 200 participants ont ensuite assisté à la talentueuse interprétation de la pièce Les 50, créée par le Théâtre d’ici et d’ailleurs avant de se retrouver dans les salons de l’Hôtel de ville à l’invitation de l’adjoint au maire Olivier Chateau pour le verre de l’amitié et la présentation du livre En vie, en joue, enjeux par leurs auteurs Didier Guyvarc’h et Loïc Le Gac.
La pièce Les 50 a connu un vif succès dès le soir de la première, le 15 octobre, salle Paul Fort puis le lendemain. Pendant un mois du 8 octobre au 5 novembre de nombreux visiteurs se sont attardés place Royale devant les panneaux de l’exposition réalisée par les Archives municipales. Les Archives départementales ont proposé une conférence d’Annie et Claude Pennetier ainsi que la projection du film de Marc Grangiens Un octobre 41, tandis que L’Huma-café© présentait le film méconnu de René Vautier Châteaubriant, mémoire vivante.

Hommages aux résistants nantais fusillés à l’issue des « procès » des 42 et des 16 (1943)

Le « procès » des 42 est le plus important procès en zone occupée. Il dure deux semaines du 15 au 28 janvier. Les drapeaux nazis flottent à l’intérieur de la salle d’audience. Celle-ci se déroule à huis clos, en allemand. Seule la presse collaborationniste est admise. Les accusés n’ont pas pu choisir leurs avocats. Le commissaire Fourcade du SPAC de Nantes, le Service (vichyste) de police anti-communiste est le principal accusateur.
Après cette parodie de justice le verdict tombe: 37 sont condamnés à mort, 3 à la prison à vie, 3 sont « acquittés » (mais immédiatement arrêtés puis déportés). Parmi les accusés figurent 5 Républicains espagnols, « étrangers et nos frères pourtant », inhumés à La Chapelle-Basse-Mer.
Avant l’expiration du délai de recours, 9 condamnés sont fusillés dès le lendemain, le 29 janvier au champ de tir du Bêle à Nantes, 25 autres y seront exécutés le 13 février, puis 3 le 7mai. Le « procès »(en fait, un simulacre) des 42 a eu un retentissement important. Mais au lieu de faire peur à la population, c’est l’inverse qui s’est produit. Au point qu’un autre « procès » dit « des 16 « , à l’été 43 s’est déroulé dans la plus grande discrétion. Il s’est traduit par l’exécution de 13 FTP, le 20 août 1943.
Pour en savoir plus : : www.resistance-44.fr

En hommage aux fusillés des « procès » de 1943, plusieurs cérémonies sont organisées par le Comité du souvenir:
* le samedi 29 janvier2022 à 11 h au Monument du Bêle à Nantes, en partenariat avec la Ville de Nantes. Une évocation artistique sera présentée par les comédiennes Claudine Merceron et Martine Ritz, avec la participation d’élèves du collège Simone Veil.
puis à 15 h place Jean Losq à Sainte-Luce/Loire, en hommage à Jean et Renée Losq en partenariat avec l’ARAC et la Ville de Sainte-Luce-sur-Loire.

* le dimanche 30 janvier à 11 h au cimetière de La Chapelle-Basse-Mer en hommage aux 5 Républicains espagnols, avec la Ville de Divatte-sur-Loire. Un hommage sera également rendu à Christian de Mondragon, lequel – âgé de 16 ans – avait avec Michel Dabat – l’un des 50 otages, accroché le drapeau français au sommet de la cathédrale de Nantes le 11 novembre 1940 et à Madame Giraudet qui a longtemps entretenu le carré des Espagnols.

* le jeudi 10 février à 12 h à la Maison des syndicats, place de la Gare de l’Etat, Nantes en hommage aux syndicalistes résistants.
* le dimanche 27 février à 10 h 30 à Rezé, square Jean Moulin, puis cimetière Saint-Paul, avec la Ville de Rezé.
Cette cérémonie sera précédée à Bouguenais, d’un hommage à Louis Bâle et Guy Jamet, à la suite de la dégradation d’une plaque portant leurs noms. Rendez-vous à 9h30, place Louis Bâle-Guy Jamet avant de se rendre au cimetière. En partenariat avec la ville de Bouguenais et la FNDIRP.

DOUINEAU Robert, Joseph, Paul

Né le 31 décembre 1922 à Château-du-Loir (Sarthe), fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle de Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; coiffeur ; militant communiste ; membre de l’Organisation spéciale (OS) ; Procès des 42.

Robert Douineau

Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes

Fils d’Henri Douineau, mécanicien, et de Jeanne, Arsène Gautronneau, sans profession, Robert Douineau était coiffeur et habitait à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).
Militant du Parti communiste français (PCF) clandestin, en 1942, il fut membre du groupe de l’OS dirigée par Louis Le Paih et participa à plusieurs attentats et sabotages.
Arrêté le 11 août 1942 par le Service de police anticommuniste, il fut torturé au commissariat central de Nantes puis incarcéré à la prison Lafayette avant d’être jugé par le tribunal militaire allemand de Nantes en janvier 1943 (« Procès des 42 »). À l’issue du procès, il dit regretter avoir fait partie de l’Organisation spéciale mais fut quand même condamné à mort et fusillé au terrain du Bêle de Nantes le 29 janvier 1943.
Une cellule du PCF de Loire-Atlantique porte son nom ainsi qu’une rue de Saint-Sébastien-sur-Loire.
La tombe de Robert Douineau est au cimetière de la Chauvinière à Nantes.

Sources

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 4M1850, 305 J 3. – Le Phare, janvier 1943. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. — Acte de décès. — Notes d’Annie et Claude Pennetier.

Guy Haudebourg

Cléro Valentin, Fernand, Marie, Victor

Né le 14 mai 1907 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle à Nantes ; charpentier en fer ; militant communiste ; résistant ; Procès des 42.

Fils de Valentin, Aimé, Marie Cléro et de Victorine Jeanne Enters, Valentin Cléro se maria avec Marei-Louise Renée Houssais, puis, après divoce, se renaria avec Yvonne, Anna Lemaux, ménagère.
Membre du Parti communiste avant guerre, dès septembre 1941, il fut membre de l’Organisation spéciale (OS) – embryon des futurs Francs-tireurs et partisans (FTP) – de Nantes, artificier du groupe et responsable du matériel. En 1942, avec les FTP de la région nantaise dirigés par Louis Le Paih, il participa à un grand nombre de coups de main mais, comme un grand nombre de ses camarades, il fut arrêté le 6 août par la Section de police anticommuniste (SPAC). Torturé à la prison Lafayette de Nantes, il fut jugé en janvier 1943 par le tribunal allemand de la ville qui lui reprocha dix attentats à la bombe et deux attaques contre des policiers ou indicateurs. À l’issue du procès, le procès des 42, il tenta d’innocenter deux de ses camarades puis déclara : « Je mourrai pour mon pays et mon parti. Vive la France ! » Condamné à mort, il a été fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle de Nantes.
Il fut reconnu « Mort pour la France » le 12 février 1945.

Pour citer cet article :

https://maitron.fr/spip.php?article20179, notice CLÉRO Valentin, Fernand, Marie, Victor par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 29 décembre 2021.

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 305 J 3. — Le Phare, janvier 1943. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaraon, 1990. – Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, fusillés et exécutés, 2001. – Acte de décès. — Notes Jean-Pierre Besse, d’Annie Pennetier et de Claude Pennetier. .

CHAUVIN Eugène

Né le 16 juillet 1911 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé le 29 janvier 1943 au terrain du Bêle à Nantes ; chaudronnier ; militant communiste ; résistant FTPF., Procès des 42.

Fils d’Amélie Louise Chauvin, Eugène Chauvin, travailla à la Compagnie urbaine de Nantes puis en 1934 entra comme monteur tôlier à la LBC (Batignolles) d’où il fut renvoyé le 16 février 1942 pour raisons disciplinaires. Membre du Parti communiste français depuis 1938, fit partie du groupe de FTP (Francs-tireurs et partisans) de Nantes dirigé par Raymond Hervé et Louis Le Paih ; il fut arrêté fin 1942 pour reconstitution du PCF et emprisonné à Lafayette (Nantes). Il fut présenté par Le Phare comme un spécialiste de la bombe. Jugé par le tribunal allemand de Nantes dans le cadre du « Procès des 42 », Eugène Chauvin fut condamné à mort le 28 janvier 1943 et fusillé au terrain du Bêle le 29 janvier 1943 avec huit autres résistants : Raymond Hervé, Eugène Le Bris, André Pérocheau, André Rouault, Valentin Cléro, Maurice Lagathu, André Guinoiseau et Robert Douineau. Enterré à Sautron, commune limitrophe de Nantes, il fut inhumé le 28 juillet 1945 au cimetière de la Chauvinière à Nantes, après des obsèques solennelles organisées pour trente-huit Nantais fusillés par les Allemands pour acte de résistance.
Il a été reconnu Mort pour la France le 14 février 1945.
Une cellule nantaise (Chantenay) du PCF porte son nom.
Il s’était marié en mars 1935 à Nantes avec Fernande Rallier de Rezé, couturière, le couple était domicilié rue Saint-Jacques. Elle fut membre du comité départemental de Libération en 1945 au titre de l’Assistance française et des femmes de fusillés et participa à la commission de recherche et d’étude des cas de collaboration. Au moment de la mort de son époux, elle était enceinte de son 5e enfant. Eugène Chauvin fut déclaré « Mort pour la France » en février 1945.

Pour citer cet article :

https://maitron.fr/spip.php?article19711, notice CHAUVIN Eugène, Georges, Émile par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 11 mars 2020.

Joséphine Baker entre au Panthéon

Ce 30 novembre 2021, la danseuse, meneuse de revues, chanteuse populaire, citoyenne antiraciste et résistante de la première heure entre au Panthéon. Elle est le symbole d’une France ouverte et métissée.
Elle est née en 1906 à Saint-Louis, dans l’état du Missouri, et a grandi dans les quartiers noirs et pauvres, au cœur de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Le jour de ses 11 ans, 40 Noirs sont massacrés lors d’une émeute fomentée par le Ku Klux Klan. A 13 ans elle est mariée à un certain Baker, dont elle conservera le nom. Puis file à New York et joue dans Shuffle Along, la première comédie musicale écrite, mise en scène et jouée par des Noirs.
En 1925, elle est à Paris et en pleine « mode » exotique triomphe dans la Revue nègre. Elle déjoue le piège en retournant la banane qu’on lui fait porter. Elle côtoie les cubistes et surréalistes, a pour amis Picasso, Hemingway, popularise le jazz et devient la première star noire. Elle participe à des soupes populaires dans ces années de grave crise sociale et s’engage contre le racisme et l’antisémitisme dans le contexte de la montée du nazisme et du fascisme.
Durant la Seconde guerre mondiale, elle chante pour les soldats mobilisés sur la ligne Maginot pendant la « drôle de guerre ». Résistante de la première heure, elle met à profit son statut d’idole pour obtenir et transmettre des renseignements, dissimule des messages codés dans ses partitions. Elle cache des résistants chez elle et facilite des évasions. Sa référence est le général de Gaulle.
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Lieutenant de l’armée de l’Air, elle est à Buchenwald au lendemain de la libération du camp. Elle reçoit la Légion d’honneur et la croix de guerre en 1961 (ci-dessus).

Elle s’investit dans la lutte pour les droits civiques et le 28 août 1963 prend la parole à Washington devant une foule gigantesque, juste avant que le pasteur Martin Luther King ne prononce son célèbre discours « I have a dream ». Elle s’engage dans la lutte pour la paix, notamment contre la guerre du Vietnam. Militante antiraciste, elle est membre de la NAACP créée par W.E.B Du Bois aux Etats-Unis et de la LICRA en France et fait de Castelnaud-la-Chapelle en Dordogne, un village de la fraternité où elle s’installe avec sa « tribu arc-en-ciel », ses douze enfants adoptés aux quatre coins de la planète. Internationaliste et anticolonialiste, Joséphine Baker participe en 1966 à La Havane à la Conférence tricontinentale après un séjour à Cuba, à l’invitation de Fidel Castro à l’été 1965.
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Son fils Brian révèle que si sa mère a défilé en mai 1968 à l’appel du général de Gaulle, c’était « par fidélité à l’homme du 18 juin. En réalité ma mère était d’accord avec certaines idées de 68 et louchait sur les valeurs du parti communiste.» Le FBI la surveillait sous le maccarthysme, son passeport lui a été retiré.
81 personnes sont honorées dans le temple républicain qu’est le Panthéon. Joséphine Baker est la troisième personnalité noire après Félix Eboué, Alexandre Dumas et Aimé Césaire (enterré en Martinique il y dispose d’une plaque). Elle est la sixième femme à recevoir cet honneur après Marie Curie, Sophie Berthelot, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Simone Veil. Joséphine Baker restera inhumée à Monaco, mais son cénotaphe recueillera la terre de quatre lieux emblématiques où elle a vécu : Saint-Louis, Paris, Dordogne et Monaco.
Une école et une allée portent le nom de Joséphine Baker à Nantes.

FRAIX Jean, Roger, Robert [Pseudonyme dans la Résistance : Roger]

Fils de Jean Marie Fraix et d’Émelina Joséphine Murail, garde malade, Jean Fraix travaillait avant guerre comme soudeur aux Chantiers de la Loire (1936-1938) puis à la SNCAO jusqu’en novembre 1939, date à laquelle il fut mobilisé. Démobilisé, il reprit son travail à la SNCAO le 30 août 1940. Selon ses chefs, il fit preuve alors de mauvaise volonté dans son travail, s’absentant ou injuriant ses supérieurs. Membre du Parti communiste depuis 1938, militant actif, il renoua avec le Parti clandestin au début de 1941. Son domicile de Rezé (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) fut perquisitionné en février 1941. La gendarmerie n’ayant rien découvert, il ne fut pas inquiété, ce qui lui permit de participer à divers attentats avec le groupe de Franc-tireurs et partisans (FTP) nantais, tel le sabotage de la plaque tournante des machines du Grand-Blottereau à Nantes le 16 janvier 1943. Il était alors responsable militaire de la 4e région des FTP (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). Il avait le grade de sous-lieutenant FTP.
jean_fraix_et_son_epouse_en_1942.jpgIl fut arrêté le 18 janvier 1943 au soir, par le Service de police anticommuniste (SPAC) d’Angers, à son domicile où il était revenu, bien que traqué, pour voir sa famille. Il fut condamné à mort le 13 août 1943 par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur de Nantes (FK 518) pour « actes de terrorisme » et fusillé au terrain militaire du Bêle (Nantes) le 25 août 1943.
Divorcé, il s’était remarié avec Marie Bernadette Blais, sans profession, et était père de deux enfants, nés en 1936 et 1942.
Il fut reconnu Mort pour la France le 16 février 1945.
Son nom fut donné à une rue de Rezé (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), sa ville de résidence(16 rue Sadi-Carnot) où il fut inhumé.
Une cellule rezéenne du PCF porte aussi son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23983, notice FRAIX Jean, Roger, Robert [Pseudonyme dans la Résistance : Roger] par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 21 octobre 2015, dernière modification le 26 février 2019.

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 11W485, 270W488, 305 J 3 . – DAVCC, Caen. – Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Nantes, 1987. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. – Témoignage de Lucien Lemasson, cheminot résistant. – Notes Jean-Pierre Besse et Philippe Fraix. — État civil.
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DRÉAN Jean, Alfred, Guillaume [Pseudonyme : René]

Jean Dréan était le fils de Jean Louis Dréan électricien et d’Albertine Célestine Potiron. Il était électricien et demeurait au Pouliguen (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) comme ses parents, avec son épouse, Paulette Larzul, et son enfant.
En 1942, il fut responsable à l’organisation des Jeunesses communistes de la région nazairienne. Il participa d’abord à des attentats contre l’armée allemande dans cette région avec un groupe de Francs-tireurs et partisans. Sa spécialité était la confection d’explosifs.
À la suite des nombreuses arrestations du mois de juillet 1942, il passa dans l’illégalité (sous le pseudonyme de René), s’enfuit dans la région nantaise où il rejoignit le groupe de FTP dirigé par Jean Fraix et participa, par exemple, à un attentat au Grand-Blottereau à Nantes.
Arrêté à Rezé (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) le 4 février 1943, il fut jugé par le tribunal allemand le 13 août 1943, lors du « Procès des Seize » puis fusillé au Bêle le 25 août 1943.
Il a été reconnu Mort pour la France le 16 février 1945.
Une cellule communiste de Loire-Atlantique porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159977, notice DRÉAN Jean, Alfred, Guillaume [Pseudonyme : René] par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 18 juin 2014, dernière modification le 26 février 2019.

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique 270W488, 1693W58, 305 J 3 – Clarté (1945-1947). – Maxime, Raconte camarade, Saint-Nazaire, 1974. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. – Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Nantes, 1987.
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