Hommage aux syndicalistes

Chers Camarades,

Au nom de l’Union Locale Cgt de Nantes, je vous remercie de votre présence.

Nous sommes rassemblés ce soir à l’occasion d’un triste anniversaire, celui du Procès dit « des 42 ».
Il y a 67 ans, le 15 janvier 1943 s’ouvre à Nantes le procès qui sera probablement le plus meurtrier de toute l’occupation nazie de la seconde guerre mondiale au vu du nombre de condamnations à mort prononcées.

L’enjeu, alors, pour l’occupant nazi (avec la complicité de Vichy) est de terroriser la population, frapper les esprits, disqualifier les hommes et les femmes de la résistance et surtout réprimer sévèrement les Francs tireurs et partisans nantais qui avaient fait le choix de la lutte armée et de la guérilla contre l’occupant.

On se souvient d’ailleurs des fortes représailles allemandes de 1941 qui suivirent après l’exécution d’un colonel allemand à Nantes par un commando de la Résistance. L’ordre de fusiller 50 otages immédiatement s’était soldé par l’exécution de 48 résistants et notamment des militants syndicaux.

C’est dans ce contexte de forte répression que le 15 Janvier 1943, le tribunal militaire de la Feldkommandantur inculpe 45 hommes et femmes pour assassinat, complicité d’assassinat, activité communiste, intelligence avec l’ennemi de l’Allemagne, …

Le 28 janvier , 37 de ces résistants sont condamnés à mort : ils seront fusillés les jours qui suivirent 9 seront exécutés le 30 janvier, 25 tombèrent sous les balles nazis le 13 février 1943 et «les 3 derniers furent exécutés le 7 mai.

La répression impitoyable s’abat sur le département avec ses fusillés : ce sont près de 900 déportés de répression dont à peine la moitié reviendra des camps.

Derrière moi, 2 plaques, initialement posées en 1948 sur les murs de la Bourse du Travail, viennent de trouver leur place logique sur les murs de l’actuelle Maison des Syndicats.

On peut y lire sur ces plaques: L’Union Locale des syndicats confédérés de Nantes en hommage à ses martyrs victimes de la barbarie nazie
181 noms d’hommes et femme sont ici rassemblés.

Est inscrit parmi eux : Vincent MAZAN, grand-père de Jean-Philippe MAZAN, notre camarade secrétaire de l’Union Locale de Nantes.

Qui étaient ces résistants : Des hommes et des femmes de tous âges mais souvent jeunes voire très jeunes, la grande majorité sont mariés, ont un métier, une qualification et une vie de famille.

D’une façon générale, en tant que syndicalistes ils sont souvent bien placés pour créer des réseaux de renseignement ou de sabotage dans les nombreuses usines qui travaillent pour l’armement allemand. Leurs réseaux relationnels servent à drainer un certain nombre de militants vers les mouvements de résistance.

Souvent, La prison, la torture par la Gestapo, l’exécution par fusillade ou décapitation, ou la déportation souvent sans retour dans les camps de concentration nazis sont le terme de leur action de résistant.
Certains se suicident pour ne pas parler sous la torture.

Gageons que leur lutte n’a pas été vaine.

L’héritage de leur Résistance marquera durablement la vie politique française. Le programme du Conseil National de la Résistance se réalisera notamment par le vote des femmes, la nationalisation des secteurs clés de l’économie et la création de la Sécurité sociale.

A la Libération, la Résistance qui devait beaucoup aux salariés et à leurs organisations, permet l’application de l’essentiel du programme du Conseil National de la Résistance :
Tout cela fut possible dans une France ruinée en pleine reconstruction. Aujourd’hui alors que les profits n’ont jamais été aussi importants, nos gouvernants répondent aux exigences du patronat « en défaisant méthodiquement le programme du Conseil National de la résistance  ».

Que la bourse flambe ou chute, nous faisons la terrible expérience que ce sont toujours les mêmes qui trinquent.
Les déréglementations du travail et la privatisation des services publics ont fait flamber les bourses. C’est le cœur même du système capitaliste qui est en cause.

Comme dans les années 30 qui a vu la montée du fascisme en Europe, le monde étouffe d’un excès de spéculation et d’une insuffisance de rémunération du travail, d’insécurité de l’emploi, terrain fertile du nationalisme.

Nous sommes aujourd’hui confrontés, comme à la reconstruction en 1945, à un choix de société.

Oui résister se conjugue au présent

A l’image des luttes des sans papiers, et tant d’autres actuelles et à venir. Luttes légitimes pour que dans le pays des droits de l’homme, ceux-ci soient appliqués.

  •  Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat 
  • Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays 
  •  Tout individu a droit à une nationalité 
  •  Tout individu à droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. 
  •  Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants 
  •  Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu, ni exilé 
  •  Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage »« Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal. 
  •   Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la Sécurité Sociale

Ce combat d’hier dans la résistance est celui de la Liberté, des Droits de l’homme, de la dignité. Aujourd’hui nous y puisons bien des raisons de continuer l’action pour rassembler notre peuple, afin que la France reste la France : libre, solidaire, terre d’accueil et de fraternité..

Merci pour votre attention

Benedicto Blanco Dobarro
Fusillés du 13 février 1943
Fusillés du 13 février 1943
Benedicto Blanco Dobarro
Benedicto Blanco Dobarro
Georges Barbeau
Georges Barbeau
Henri Adam
Henri Adam
Marcel Boissard
Marcel Boissard
Jean_Bouvier
Jean_Bouvier
Basilio Blasco Martin
Basilio Blasco Martin
Marcel Duguy
Marcel Duguy
Auguste Chauvin
Auguste Chauvin
Alfredo Gomez Ollero
Alfredo Gomez Ollero
Albret Brégeon
Albret Brégeon
Clément Fougeard
Clément Fougeard
Henri Lefièvre
Henri Lefièvre
Maurice Jouaud
Maurice Jouaud
Jacques Guilloux
Jacques Guilloux
Marcel Michel
Marcel Michel
Marcel Duguy
Marcel Duguy
Eugène Le Parc
Eugène Le Parc
Miguel Sanchez Tolosa
Miguel Sanchez Tolosa
Ernesto Prieto Hidalgo
Ernesto Prieto Hidalgo
Claude Millot
Claude Millot
Gaston Turpin
Gaston Turpin
Felicien Thomazeau
Felicien Thomazeau
Joseph Serot
Joseph Serot
Marcel Viaud
Marcel Viaud
Pierre Greleau
Pierre Greleau
Jean Losq
Jean Losq
Robert Douineau
Fusillés du 29 janvier 1943
Fusillés du 29 janvier 1943
Robert Douineau
Robert Douineau
Valentin Clero
Valentin Clero
Eugène Chauvin
Eugène Chauvin
Maurice Lagathu
Maurice Lagathu
Raymond Hervé
Raymond Hervé
André Guinoiseau
André Guinoiseau
André Perocheau
André Perocheau
Eugène Lebris
Eugène Lebris
André Rouault
André Rouault
Musée de la Résistance

Le Musée de la Sablière, à Châteaubriant, est un Musée de la Résistance. Il se développe dans trois directions :

– les 50 Otages et notamment les 27 de Châteaubriant
– Les Camps d’internement sous Vichy, à commencer par Choisel, Moisdon, Compiègne, Voves, Rouillé, Aincourt
– La Résistance à Châteaubriant et dans les environs.

– Adresse du musée : http://www.musee-resistance-chateaubriant.fr

– Catalogue de l’exposition LES VOIX DE LA LIBERTE (octobre 2009) :
http://www.musee-resistance-chateaubriant.fr/IMG/pdf/24P_VOIX_DE_LA_LIBERTE.pdf

– Exposition : l’appel du 18 juin

– Exposition : Répression-Résistances-Répression

saunier.jpg
Hommage à Victor Saunier

Hommage à Victor Saunier

… fusillé le 20 octobre 1941 au mont Valérien avec quatre autres Résistants Nantais.

Le 8 Mai au nom de l’Amicale, Joël Busson: Vice Président de l’Amicale Châteaubriant – Voves – Rouillé et Président du Comité départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire Inférieure, déclarait devant la plaque rappelant le martyr de Victor Saunier :

Monsieur Le Maire

Monsieur Le Conseiller Général

Mesdames Messieurs les représentants de la Famille de Victor Saunier

Mesdames Messieurs les élus

Mesdames Messieurs

saunier.jpg

La Commune de St SULIAC en rendant hommage à Victor SAUNIER s’honore. Acte symbolique, elle le fait en ce jour anniversaire du 8 MAI 1945 marquant la victoire des forces alliées et des peuples sur le fascisme hitlérien.

Victor Saunier était de ceux qui se levèrent les premiers, courageusement dans les heures les plus sombres de l’Occupation, pour organiser la Résistance.

Cette cérémonie constitue un moment important, elle permet aux nouvelles générations de connaître l’Histoire, de comprendre que la lutte pour les libertés, la paix, la démocratie est nécessaire pour éviter le retour à de telles périodes.

La crise qui atteint le monde est porteuse de dangers que Victor Saunier et ses Camarades Résistants ont combattus pour que nous puissions vivre libres. Pour cela, ils ont mis leur sécurité, leurs vies en jeux, nous devons nous souvenir, passer le témoin de leur mémoire à nos enfants et petits enfants afin de les préserver « de la bête immonde » qui pourrait resurgir.

Victor Saunier, extrait des geôles du fort de Romainville, anti-chambre des camps d’extermination et réserve d’otages, promis des poteaux d’exécution, tombe au Mont Valérien sous les balles nazies le 20 octobre 1941 aux côtés de Marcel Hévin, Hubert Caldecott, Philippe Labrousse, André Ribourdouille.

Nous savons que Victor SAUNIER est interné depuis le 5 avril 1941, fusillé pour « Action en faveur de l’ennemi », il partage ce 20 octobre, le martyre des Nantais incarcérés au fort de Romainville. Depuis août 1941, une ordonnance transforme les Français arrêtés en otages.

Tous les cinq sont assassinés le jour même de l’exécution à Nantes du Feldkommandant Holtz par un groupe de jeunes résistants de l’OS organisation armée du PCF.

Les cinq compteront parmi les 48 otages dont 27 tomberont dans la sablière à Châteaubriant et 16 au terrain du Bêle à Nantes, le 22 octobre 1941.

Certes, les 27 de Châteaubriant avec Guy Moquet sont plus connus du grand public, mais notre Amicale oeuvre à mieux faire connaître l’histoire de chacun des fusillés. Travail important de recherches, de collecte d’archives, de témoignages… mais combien nécessaire pour l’avenir, pour comprendre la réalité de la Résistance dans sa diversité et son unité contre l’occupant le ses complices de Vichy.

Il importe de faire connaître la réalité de cette période dramatique et complexe, de refuser la falsification de celle-ci, de combattre les négationnismes et amalgames qui ne visent qu’à banaliser la nature du nazisme, la responsabilité de ceux qui menèrent la collaboration, l’horreur de cette idéologie fondée sur la haine, le racisme, la xénophobie…

Contre l’oubli, il ne faut pas réduire ou supprimer des programme scolaires l’enseignement de l’Histoire comme le fait le gouvernement de Mr Sarkozy.
Au contraire, nous disons avec Ferrat « s’il le fallait, je twisterai ces mots, pour que les enfants sachent qui vous étiez »

Tous les 20 octobre en venant vous recueillir et fleurir cette plaque avec les enfants de St Suliac, vous œuvrerez à l’indispensable travail de mémoire, vous rappellerez que des Victor Saunier nous ont léguer cet héritage dont le programme du Conseil National de la Résistance qui permit au Pays de se libérer et de bâtir des jours plus heureux, souvenons-nous-en.

Merci aux auteurs de cette cérémonie.

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Témoignages de femmes

Héroïnes des Cités en bois

(Texte extrait de l’exposition « Saint Jo, la Révolution, les guerres »,
organisée par la Commune Libre de Saint Joseph de Porterie en 1997)

Elles n’ont pas leur nom sur les plaques bleues des rues, elles n’ont jamais recherché les honneurs ; les quelques médailles ou pensions méritées, il a fallu les obliger à les accepter. Pour l’exposition « Saint Jo, la Révolution, les guerres », nous en avons rencontré trois, seulement trois : il aurait fallu commencer l’enquête plus tôt. Elles ont bien voulu parler de cette période terrible, mais, chacune, à une condition : « qu’on parle aussi des autres camarades ».

Ce sont aujourd’hui (1997) des grands-mères, des arrière-grands-mères, très dignes, très discrètes, très seules aussi, souvent. Plusieurs ont dépassé 80 ans. Elles avaient de 18 à 35 ans, pendant l’occupation. Les injustices de la société les indignent toujours autant qu’autrefois ; l’indignation, c’est un signe de jeunesse, a dit un philosophe.

Elles ont toutes trois un autre point commun : elles ont habité la Halvêque, les « cités en bois » des Batignolles, car leurs maris étaient ouvriers à la grande usine.

Souvenirs de Madame Marcelle BARON

Dès 1940, des réseaux de résistance s’organisent à Nantes, les femmes y participent activement. Madame BARON est l’une d’elles. Elle travaille alors chez Brissonneau. Le 4 novembre 1941, lorsque le jeune Christian de MONTDRAGON hisse le drapeau français sur une des tours de la cathédrale, à la barbe de l’occupant, elle participe à la manifestation, place Saint Pierre. Son domicile, rue de Pressensé, sert de cache à de nombreux résistants :
-Fernand GRENIER, avant son départ pour Londres, qui faisait la liaison entre le P.C.F. et le général de Gaulle ;
– Gaston TURPIN, F.T.P.F., qui sera fusillé au Bèle ;
– Georges GOASNAT, responsable de la résistance communiste pour la Bretagne ….

MMmes René JACQUET (l’épouse du secrétaire départemental de la C.G.T.), Zabeth LE GUYADER et Marcelle BARON deviennent responsables du mouvement des femmes communistes en Loire-Inférieure. Elles organisent la collecte de secours pour les familles de prisonniers, de déportés, de résistants. Mme BARON devient l’adjointe de Georges GOASNAT, lorsqu’elle est arrêtée.

Elle passe dans les caves de la Gestapo, place Louis XVI, où elle est tabassée, torturée. Comme la Gestapo ne peut rien obtenir d’elle (son opiniâtreté arrive même à provoquer une certaine admiration chez ses bourreaux), elle est déportée. A Ravensbrück, elle fait la connaissance de Geneviève de Gaulle, la nièce du général. Elle est envoyée dans un camp près de Karlovy Vary (Karlsbad), dans les Sudètes (Tchécoslovaquie), où les prisonniers doivent participer à la construction de fusées : le sabotage des pièces va bon train !

Au bout d’un an, c’est la libération, elle est ramenée en France, à bout de force. Elle retrouve sa famille, son mari Alfred BARON qui travaille aux Batignolles où il est responsable syndical. Ils viennent s’installer dans la cité en bois de la Halvêque, où ils resteront jusqu’en 1960.

« Surtout, dit Madame BARON (Ginette, dans la Résistance), n’oubliez pas de parler des autres camarades : Mme VAILLANT, Mme CHAUVIN, Mme LOSQ, Margot RIVET !» (dont le fils a été déporté avec elle).

Souvenirs de Madame Renée LOSQ

Madame Renée LOSQ : une alerte dame de 84 ans. Qu’a-t-elle fait, pendant la guerre ? Elle habitait la Halvêque. « On a constitué très tôt des réseaux autour des Batignolles. Et pour cause : le P.C.F. était déjà hors-la-loi avant le début de la guerre. Je cachais des copains F.T.P. dans l’illégalité, des gens de passage, le plus souvent inconnus. Je distribuais des tracts, je procurais des tickets de ravitaillement (volés) aux familles des copains en difficulté. »

« Nous formions des petits groupes très cloisonnés, question de sécurité. J’ai pourtant eu des contacts avec Raymond HERVE, avec TOUSSAINT …. » (Ce dernier, condamné à la prison dès avant la guerre pour avoir distribué des tracts anti-allemands).

Août – septembre 1942 – La résistance à l’occupant se développe, la répression aussi. Raymond HERVE est arrêté et comparaît devant le juge LE BRAS. Un commando pénètre dans le palais de justice pour le délivrer. Mme LOSQ est dans le jardin du palais pour protéger la fuite de ses camarades. Que s’est-il passé dans le bureau ?

« Ils m’ont raconté que le juge avait ouvert un tiroir, peut-être pour sortir une arme ? Un résistant a tiré, abattant le juge. Lequel ? Je ne l’ai pas su, sûrement pas HERVE, il n’était pas armé. »

Madame LOSQ accompagne P. HERVE à Concarneau où elle se fait arrêter, tandis que HERVE est repris à Lanester. Elle est envoyée en prison en Allemagne (Aix-la-Chapelle, Breslau, Cologne), condamnée à 12 ans de travaux forcés. Elle connaît les camps : Ravensbrück en Allemagne de l’Est, Mauthausen en Autriche….

Au bout de trois ans, c’est la Libération, elle rentre en France. Pendant ce temps, M. LOSQ, ouvrier aux Batignolles, a été arrêté, condamné à mort, fusillé au Bèle. Leur beau-frère Jacques GUILLOU, ouvrier aux Batignolles lui aussi, a été aussi fusillé au Bèle : on avait trouvé chez lui des tickets de pain volés….

Souvenirs de Madame Paule VAILLANT

Madame Paule VAILLANT est la fille de Marguerite RIVET, dite « Margot », pontonnière aux Batignolles (elle conduisait ces énormes ponts roulants que l’on aperçoit de la route de Paris), et la sœur de René RIVET dont on parlera plus loin.

En 1941, elle a 18 ans, elle est mariée, elle a un enfant. Elle participe au groupe de femmes résistantes de la Halvêque avec Marie CHAUVIN, Renée LOSQ …. Les réunions du groupe se tiennent en plein air, chemin du Perray, près d’une tenue maraîchère (magasin Décathlon actuel). C’est Madame BARON qui anime ces réunions.

On distribuait des tracts dans les files d’attente, en particulier chez L.U., rue Boileau, à l’angle de la rue du Chapeau Rouge. Au retour, on se regroupait dans les jardins du Palais de Justice. On distribuait aussi des tracts et on collait des affiches dans les trois cités en bois (Halvêque, Baratte, Ranzay).

« Un de nos exploits, c’est d’avoir réussi à coller une affiche sur le portail de l’usine Brandt, malgré les rondes de la garde allemande ». L’usine Brandt, aujourd’hui Saulnier-Duval, fabriquait des armes. « Une autre nuit, nous faisions une distribution de tracts dans la cité Baratte. Les chiens n’arrêtaient pas d’aboyer, à la Halvêque. C’est cette nuit-là que la Gestapo est venue arrêter Renée LOSQ, son mari et Jacques GUILLOU. »

Le groupe de Madame VAILLANT militait avec le Front National, organisation de la Résistance n’ayant pas la moindre ressemblance avec le parti qui porte ce nom aujourd’hui. Le responsable était le jeune Libertaire RUTIGLIANO, fils d’un émigré italien, qui mourut en déportation.

« Mon frère René RIVET était lui aussi membre du Front National. Ayant été dénoncé, il a été arrêté en avril 1944 à Trans sur Erdre, emprisonné à Lafayette, torturé place Louis XVI. Il a eu 20 ans en prison. Déporté à Buchenwald, il a été délivré par les Américains. Rapatrié sanitaire, il est décédé à l’Hôpital Bichat en juin 1945. Il avait 21 ans. »

« Nous organisions la solidarité : tous les mois, nous versions une certaine somme, suivant nos disponibilités, pour aider les familles des camarades en prison ou en fuite. »

Une anecdote parmi tant d’autres : « Marie CHAUVIN, qui était enceinte, a obtenu de se marier, à la prison Lafayette, avec Auguste CHAUVIN qui a été fusillé peu après. Courage ou inconscience du danger ? Margot RIVET, ma mère, et moi-même avons été témoins du mariage. Nous sommes allées à la prison avec ma petite fille Denise qui avait alors 2 ans, début septembre 1942. Jean CHAUVIN est né à la fin de septembre. »


Ceci n’est qu’un trop rapide aperçu de la Résistance dans le quartier. Seulement trois femmes ont témoigné pour l’exposition ; il y en a eu tant d’autres !

Il y a eu les hommes : quelques-uns ont leur nom sur la plaque des fusillés, à l’ancien stand de tir du Bèle. Mesdames BARON, LOSQ et VAILLANT nous en ont cité quelques-uns : MM. BOURSIER, MAISONNEUVE, LE PRIM, RAYNAUD, Ange VAILLANT, Marius HONNET, Rémy GACHE, Henri LEFIEVRE …, M. ASTIC qui tenait la droguerie près de la Poste des Batignolles….

Source : http://www.archives.nantes.fr/PAGES/HISTOIRE_QUARTIERS/saint_jo/saint_jo.htm

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