Marchons contre le racisme

Le Conseil d’Administration du Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire Inférieure, réuni le 16 novembre, constate que depuis plusieurs semaines les déclarations , les comportements, les actes racistes et xénophobes se multiplient en France mais aussi dans de nombreux pays d’ Europe.
En France Christiane TAUBIRA, Ministre de la République , est victime d’une abjecte campagne raciste menée par des journaux d’extrême droite et par des militants et élus la droite extrême .
La République est salie par des groupuscules d’extrême droite qui le 11 novembre à l’occasion des commémorations s’en sont pris au Président de la République.
L’extrême droite en France et en Europe mène une campagne ignoble sur fond de crise économique sociale qui entraine chômage et pauvreté pour rendre l’immigré, les roms, boucs émissaires de cette situation dont la responsabilité incombe aux politiques d’austérité dictées par la commission Européenne aux ordres des oligarchies financiers et du grand capital.
Cette situation n’est pas sans rappeler les années qui ont précédées la deuxième guerre mondiale avec la montée du fascisme, de l’hitlérisme qui a conduit aux camps de concentration et d’extermination.
Cette situation appelle au rassemblement de tous les républicains pour s’opposer à ces attaques et déclarations ignobles dont sont victimes des personnes , des communautés.
Le Comité du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et de Nantes et de la Résistance en Loire Inférieure, fidèles à l’esprit de la Résistance , aux valeurs universelles de la République de Liberté, d’Egalité, de Fraternité condamnent avec la plus grande fermeté ces actes et déclarations racistes et xénophobes et apportent leur soutien aux victimes.
Elles appellent à une réaction ferme de tous ceux attachés à ces valeurs universelles pour que cela cesse et que les autorités de la République prennent toutes les dispositions pour mettre fin à une situation dangereuse pour la France.
Nantes, le 16/11/2013.

VOIR l’APPEL des organisations ci-dessous.

Pascal Convert

Dans le cadre de l’exposition En Guerre(s) et de sa programmation actuelle sur les deux guerres mondiales, le Cinématographe associé au Musée d’histoire de Nantes invite Pascal Convert à présenter l’ensemble de ses films sur la Résistance, la transmission mémorielle et l’engagement politique.

Ancien pensionnaire de la Villa Médicis à Rome, artiste lui-même engagé, Pascal Convert a d’abord gagné une reconnaissance hexagonale et internationale pour son travail sculptural et de plasticien utilisant des matériaux aussi divers que le verre, le cristal ou la cire. Au travers de commandes publiques, comme celle du Monument des résistants fusillés au mont Valérien, à Paris entre 1941 et 1944 ou, en 2008, celle de vitraux pour l’Abbatiale de Saint-Gildas-des-Bois en Loire-Atlantique. Mais aussi pour des œuvres sur support, commandes du Fond National d’Art Contemporain, du Musée d’Art Moderne du Luxembourg, inspirées d’icônes de presse, comme la Piéta du Kosovo, la mort de Mohammed Al Dura à Gaza, de photographies d’enfants ou de corps souffrants. Elles se présentent sérigraphiées sur verre et tain ou sous forme d’empreintes gelées dans le cristal et ont été exposées au Grand Palais dans le cadre de la Force de l’art, à la Galerie Dupont à Paris, à l’étranger, en particulier à l’ONU et à Montréal. Actuellement P. Convert finalise l’installation pérenne, en très grand format, pour la gare de Bègles, d’une phrase de Roland Barthes « Commence alors la grande lumière du Sud-Ouest ». Et il vient d’être choisi lauréat du 1% artistique du nouveau bâtiment des Archives Nationales.

Rien d’étonnant à ce choix ! Depuis une dizaine d’années, son travail est aussi orienté vers l’historiographie, l’archive et le cinéma documentaire. Il réalise, en 2002, en même temps qu’une imposante cloche sur laquelle sont gravés les noms des fusillés, un film : « Mont-Valérien, au nom des fusillés » qui sort de l’anonymat ces résistants et rend publique leur histoire. 80% était communistes, juifs ou étrangers, parfois les trois à la fois. Une manière « d’ouvrir le silence » de son mystérieux grand-père, Léon, fondateur dès 1940 du maquis des Landes. Retour ligne automatique
Ce faisant, il découvre parmi les fusillés, Joseph Epstein, juif polonais, communiste, responsable Francs-Tireurs et Partisans d’Île de France, de la MOI, héros escamoté par l’histoire officielle, tombé avec Missak Manouchian. La vie douloureuse de son fils confronté à la mémoire de son père, inspire à Pascal Convert deux statues, l’une de cire, l’autre, acquise par le Musée national d’art moderne, faite d’un bloc de verre enfermant leurs images, un film, en 2007, « Joseph Epstein, Bon pour la légende », dont le titre est emprunté à une séquence des Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard et un livre. Retour ligne automatique
Pendant trois années, Pascal Convert va alors recueillir les souvenirs de Raymond Aubrac. D’une centaine d’heures d’entretiens sont nés deux films dans lesquels le grand résistant revient sur ses engagements pendant et après la seconde guerre mondiale, « autoportraits d’un voyageur immobile dans les remous d’un passé tourmenté ». Le premier, Les années de Guerre, sur son action, le procès de Klaus Barbie, l’utopie dont il rêvait avec sa compagne Lucie et avec ses amis Emmanuel D’Astier, Serge Ravanel, Jean-Pierre Vernant, son travail d’unification de la résistance autour de Jean Moulin et du Général de Gaulle, la tragédie de Caluire. Le second a pour titre Reconstuire, car la résistance de Raymond Aubrac ne s’arrête pas en 1945. Elle prend la forme de la reconstruction, du développement des rapports est/ouest, de la décolonisation du monde. Il va servir de passeur en devenant un homme clé des négociations sur le Vietnam entre Hô-Chi-Minh, l’oncle Hô son ami, et les présidents américains Johnson et Nixon.

Comment oublie-t-on et quand on se souvient, comment se souvient-on ? Ces questions de l’oubli, des territoires mémoriels et archéologiques, sont au cœur du travail plastique, cinématographique, historique mais aussi maintenant littéraire de P. Convert. Après avoir publié deux récits historiques : Joseph Epstein, Bon pour la légende (Séguier, 2007) et Raymond Aubrac : Résister, reconstruire, transmettre (Seuil, 2011), il franchit ces jours-ci le pas de l’écriture romanesque avec La Constellation du Lion (chez Grasset).De quelle histoire est-on le dépositaire, de quels choix l’héritier ? Une mère, écrasée par l’ombre de son père, grand résistant, le Lion des Landes qui ressemble beaucoup au grand-père de Pascal Convert.

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Extrême droite

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Comme le précise Pierre-Louis Basse dans son avant-propos, La tentation du pire, c’est ce voyage (en textes et en images) au coeur du fascisme à la française, qui façonne depuis 140 ans le paysage politique et la société dans son ensemble, qu’il nous invite à entreprendre, pour ne pas baisser la garde. « Trop lâches et distraits, nous avons oublié d’être vigilants ». C’est tout le sens de ce livre. Un appel vibrant à la vigilance, avant qu’il ne soit trop tard !

PIERRE-LOUIS BASSE

GRÉGORY MARIN

1935. Défilé du Front national des Jeunesses patriotes de Taittinger devant la statue de Jeanne d’Arc à Paris…

La boxe, comme l’histoire, nous enseigne de ne pas baisser la garde. Pierre- Louis Basse (1) a retenu la leçon. Dans la Tentation du pire, il cultive la mémoire d’une « France brutale » livrée à l’extrême droite. Face aux bégaiements de l’histoire, un appel à la vigilance.

La Tentation du pire est loin du mode d’emploi antifasciste classique. N’est-ce pas pour autant un livre de combat ?

PIERRE-LOUIS BASSE. Dès le départ, je ne souhaitais pas faire un énième livre d’histoire sur le sujet. J’avais déjà un peu travaillé de cette manière pour Aux armes citoyens, qui était une histoire de la France à travers ses manifestations. J’ai beaucoup relu, de Jean-Pierre Azéma à Zeev Sternhell, pendant deux ans. Il fallait constituer un fonds… J’y ai mis tout mon coeur, mais même s’il s’agissait d’un travail engagé, je ne voulais pas faire quelque chose de lourd. Le sujet l’est suffisamment. Nous avons emprunté un double chemin, avec Caroline Kalmi. Cette jeune historienne a fait son mémoire de thèse sur Gringoire (journal anticommuniste et antiparlementariste proche de l’Action française). Il y a donc une narration classique, d’un côté, et, de l’autre, mon engagement et mon écriture.

Il y a une grande cohérence entre vous et les contributeurs. Comment l’avez vous travaillée ?

PIERRE-LOUIS BASSE. Je suis entré en contact avec des gens que je respecte profondément. Chacun y a apporté son regard, sans avoir lu le livre avant. Il y a une cohérence parce qu’on se connaît, chacun connaît le travail des autres. Je voulais qu’il y ait une résonance historique, mais aussi extrêmement contemporaine, avec des supports nouveaux, le cinéma par exemple. Si on devait évoquer la renaissance du nationalisme à travers la décolonisation, je ne pouvais pas mettre de côté le film Dupont Lajoie, mais j’aurais pu mettre le Bal, d’Ettore Scola. L’histoire, ce n’est pas seulement les textes de Barrès ou la France juive de Drumont. Ce sont aussi des images… De la même manière, pourquoi mettre une photo de Pier Paolo Pasolini pour ouvrir la partie sur l’étranger ? Parce que c’est un des premiers, avec les Écrits corsaires, à nous dire : « Attention ! Ce n’est pas le fascisme mais ça peut revenir, différemment… »

Vous vous êtes fait plaisir sur l’écriture et cela se sent. Mais la littérature est-elle compatible avec un sujet aussi lourd ?

PIERRE-LOUIS BASSE. Je voulais que ce livre soit chevillé au mouvement des idées. Pas seulement Georges Vacher de Lapouge et Édouard Drumont, la Libre Parole et la Ligue des patriotes, mais aussi Pierre Drieu La Rochelle, Robert Brasillach, Paul Morand, et aujourd’hui Richard Millet. Des hommes que j’ai découverts au cours de mes études et que j’ai aimés, d’un point de vue littéraire.

« Je voulais qu’il y ait dans ce livre une résonance historique, mais aussi extrêmement contemporaine. »

Selon vous, les choses ne sont pas si simples qu’on puisse tout rejeter en bloc, les hommes et leur oeuvre.

PIERRE-LOUIS BASSE. Ce livre devait être suffisamment « élégant » et honnête pour qu’on puisse en discuter. Quand un Gérard Longuet fait l’éloge de Brasillach, duquel parle-t-il ? Je peux moi aussi faire l’éloge des Sept Couleurs ou de Notre avant-guerre. Mais qui parle des lettres où il demande que dans les rafles de juifs on prenne aussi les « petits » ? Même chose pour Drieu La Rochelle. Je l’ai lu jusqu’à vingt-cinq ans, et j’aime encore ses romans. Ça ne m’empêche pas de dire qui est ce type. Je voulais être suffisamment clair de ce point de vue pour tout mettre sur la table.

Vous étiez intellectuellement armé pour accepter l’attirance littéraire et rejeter leurs idées, mais tous les lecteurs ne le sont pas. Ne seront-ils pas mal à l’aise à la lecture de leurs portraits ? Vous cultivez à l’égard de Drieu La Rochelle, par exemple, une certaine idée du romantisme…

PIERRE-LOUIS BASSE. Il y a une très grande perversité dans l’appareil nationaliste, une grande séduction… C’est aussi pour cette raison que la double page sur Drieu est accompagnée de cette belle photo des Damnés, de Visconti. Visuellement, le fascisme s’appuie sur l’esthétisme. Mais j’ai quand même essayé de donner quelques clés. Je suis très clair sur son parcours, en parlant d’un « roman au noir », de son rapport ambigu à l’existence, à l’individualité, aux femmes, à la décadence… Il est l’expression d’une peur de l’époque. Il y a une belle expression de Gide, dans l’Immoraliste, où il compare un personnage à « une coloquinte du désert ». C’est un fruit qui paraît désaltérer, mais c’est le contraire. C’est cela, ces écrivains. Politiquement, ils ont été des lâches ou des criminels. Mais je n’ai pas le même mépris pour Morand que pour Brasillach ou Drieu, parce qu’ils ont affronté la mort.

« Bien des printemps se tiennent encore dans les sillons et dans les arbres ; à nous de savoir les préparer à travers de nouvelles luttes et de nouvelles épreuves. » VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, PHILOSOPHE.

En tournant les pages, on fait sans cesse l’aller-retour entre le passé et le présent. N’est-ce pas un peu « facile » d’établir un parallèle historique ?

PIERRE-LOUIS BASSE. C’est tout à fait volontaire. Les surréalistes parleraient d’une résonance magnétique. J’exprime ce que des historiens ou sociologues de renom ont exprimé bien avant moi, je pense à Gérard Noiriel, par exemple, c’est-à-dire qu’on est dans une mécanique. Celle qui a fait produire à la France les lois raciales les plus drastiques, juste après celles des nazis. La même escroquerie se déroule sous nos yeux : hier, les juifs ; aujourd’hui, les Roms, les musulmans. C’est l’invention de l’ennemi… L’histoire ne se répète pas, elle bégaie. Je ne vois pas de différence fondamentale entre la comparaison de Christiane Taubira à une guenon par une gamine dans une manif anti-mariage gay et les attaques envers les juifs dans les années 1930.

Vous reprenez à la fois le leitmotiv de Zeev Sternhell sur la pérennité des idées nationalistes et la citation de Mendès France : « Quand on les flatte, quand on les favorise, les comportements de haine peuvent resurgir. »

PIERRE-LOUIS BASSE. Oui. Je citerai Aragon : « Rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse, ni son coeur. (…) Et quand il croit serrer son bonheur, il le broie. » Tout est toujours à défendre, à reconstruire. Tout est fragile, notre démocratie aussi.

On sent une très forte déception vis-à-vis de la gauche, des années Mitterrand en particulier. Vous faites vôtre la citation d’Orwell : « Si tant de gens modestes en viennent ainsi à placer leurs espérances dans un mouvement fondamentalement pervers – et, de surcroît, contraire à leurs intérêts véritables –, la faute en incombe largement aux socialistes eux-mêmes. »

« Hier, les juifs ; aujourd’hui, les Roms, les musulmans. C’est l’invention de l’ennemi… L’histoire ne se répète pas, elle bégaie. »

PIERRE-LOUIS BASSE. Jean-Claude Michéa, que cette droite de combat croit pouvoir récupérer sans qu’il soit dupe, exprime remarquablement cette déception-trahison. Depuis 1981, on en a avalé des couleuvres, notamment dans les années Thatcher, où s’est organisée la vente-destruction de l’appareil industriel… Georges Bernanos dit : « Il n’y a pas de peuple de droite ou de gauche, il y a un peuple… » Et Jamel Debbouze complète par : « Un électeur FN, c’est un communiste qui a été cambriolé trois fois. » Quand la déception est profonde, elle est très dangereuse. Quand je parle de trahison, je pense au tournant de la rigueur, de 1983 à 1986, les années où la gauche oublie ses marqueurs. On a marqué nos différences sur des réformes structurelles, le Smic, ou même, avec Lionel Jospin, sur les 35 heures ou la protection maladie pour les plus pauvres, mais face au mouvement capitaliste international de liquidation du tissu industriel, on n’a pas marqué de points. C’est ce que le journaliste Éric Conan a appelé « la gauche sans le peuple ».

Celle qui gouverne aujourd’hui ?

PIERRE-LOUIS BASSE. Je n’ai pas le moindre regret d’avoir voté François Hollande, parce que je sais ce qui s’est joué entre 2007 et 2012 de destruction de l’école, de la santé, de confiscation des richesses pour une bande… Mais j’ai une attente. Qui se transformerait en forte déception si elle n’était pas récompensée assez rapidement par un peu de croissance, un peu de lumière… Pour résumer, j’aimerais que Hollande soit un peu plus Salvador Allende. Le peuple le sentirait. S’il est toujours une icône au Chili, c’est sans doute que le peuple a compris qu’il était avec lui, sans être un marxiste tourné vers Moscou ou Cuba.

Vous évoquiez tout à l’heure les forces d’aventure. Le FN est-il de celles-là ? Doit-on se laisser abuser par sa mue médiatique ?

PIERRE-LOUIS BASSE. C’est le bal masqué. À la fin des années 1970, ce mouvement s’est structuré avec beaucoup de conscience et de malice : « Les barres de fer, les crânes rasés au fond de la salle. On va occuper le terrain des idées, infuser la société. »

C’est ce que promulguait François Duprat, et qu’a réalisé le Grece (Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne)…

PIERRE-LOUIS BASSE. Exactement. L’un des compagnons de route de Patrick Buisson, François d’Orcival, président du comité éditorial de Valeurs actuelles (ancien dirigeant de la Fédération des étudiants nationalistes – NDLR), est aujourd’hui membre de l’Institut. Savoir d’où ils viennent permet aussi d’expliquer où ils vont. Pour le Front national, c’est la même chose. « On n’est plus d’extrême droite », disent-ils. Mais le chercheur Jean-Yves Camus l’a redit très récemment : un parti qui fait l’apologie d’une société organiciste, repliée sur elle-même, qui veut mettre en place la préférence nationale et dont la présidente met sa robe à paillettes pour danser la valse au bal des anciens nazis en Autriche reste un parti d’extrême droite. Ces gens sont des spécialistes de la réécriture de l’histoire.

Pour enrayer ce phénomène d’« oubli », il faut réensemencer la société avec de l’histoire, de la culture ?

PIERRE-LOUIS BASSE. Nous avons, nous journalistes, une responsabilité considérable. C’est bien joli de regarder passer les trains, mais les trains, pour les faire avancer, il y a des cheminots et des aiguilleurs. Depuis quinze ou vingt ans, cette confiance accordée aux experts, comme un prolongement de l’élite politique sur les plateaux de télévision, dont le peuple se sent exclu, c’est une responsabilité. De même, l’exclusion de la culture du champ des informations, la disparition de la réflexion, du livre, sont une catastrophe. Aujourd’hui, pour m’informer, je préfère regarder un film de Ken Loach, que regarder ces chaînes d’information en continu qui sont toutes les mêmes…

En nous obligeant à vivre uniquement l’instant, cette culture du présent ne nous empêche-t-elle pas de penser le futur ?

PIERRE-LOUIS BASSE. Plutôt que de convoquer des experts qui nous disent « rouge » le lundi et « vert » le mardi, faisons venir des historiens. L’école française, d’Azéma à Michel Winock, en passant par Jean-François Sirinelli, ne manque pas de talents pour expliquer le monde. Faisons-les venir à des heures de grande écoute. Cette culture du présent nous a été imposée par la recherche de l’audience, sans réflexion sur les bénéfices que nous tirerions à penser le temps long.

Ces grandes voix peuvent-elles nous aider à ne pas céder à ce vous appelez une « nouvelle forme d’immense fatigue collective » ?

PIERRE-LOUIS BASSE. C’est une chance que nous devrions développer. Il faut suivre ce qui se fait dans les creux, ailleurs que sur le réseau d’information en continu, à la marge. C’est compliqué de lutter contre cette chape, mais c’est encore possible de choisir ce que l’on va transmettre à nos enfants. Aujourd’hui, se battre sur les contenus, c’est être révolutionnaire. Est-ce qu’on veut épouser ce mouvement permanent, imbécile, cette financiarisation de tout, ou est-ce qu’on veut vivre à hauteur d’homme ?

« La perversité de l’appareil nationaliste »

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Quand l’utopie des résistants devint réalité, le film les Jours heureux, de Gilles Perret, retrace la véritable histoire de la création du modèle social français.

Quand l’utopie des résistants devint réalité
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HISTOIRE
GUILLAUME CHÉREL

… le film les Jours heureux, de Gilles Perret, retrace la véritable histoire de la création du modèle social français.

« Si les conditions de travail ne sont pas modifiées, il faudra des siècles pour humaniser ce monde rendu animal par les forces impérialistes. » FRANTZ FANON.

… un film au titre prometteur : les Jours heureux. On pourra voir (1), ce documentaire d’une rare intelligence, car fidèle aux acteurs d’une histoire qui n’avait jamais été racontée… Rappel des faits : en pleine occupation nazie, le Conseil national de la Résistance (CNR), créé le 27 mai 1943, adopte, le 15 mars 1944 (dans la clandestinité, donc) un programme « révolutionnaire ». Il fut décidé un plan d’action immédiat (armé), afin de libérer la France du joug nazi, puis un programme politique qui suivrait la libération du pays (Sécurité sociale, liberté de la presse, etc.) Le film relate comment la réalisation de ce projet relevait quasiment du miracle (outre le ralliement du PCF et de la CGT à de Gaulle, les divergences étaient nombreuses entre les différentes composantes politiques et syndicales) ; sans oublier le danger quotidien de l’époque. Mais il y avait urgence. Il fallait résister.

Cinquante ans après la création de ce modèle social, novateur et unique au monde, les tenants de l’ultralibéralisme remettent en cause, point par point, ces acquis sociaux. Un patron du Medef est allé jusqu’à le claironner dans les médias, ce qui provoque l’ironie du regretté Raymond Aubrac : « C’est trop beau pour être vrai, ce Denis Kessler doit être un infiltré… »

Lors du débat, animé par Charles Silvestre, Gilles Perret, le réalisateur, a regretté qu’aucune chaîne de télévision du service public (excepté France 3 Rhône-Alpes) n’ait voulu produire ce film. L’historien Laurent Douzou a clairement expliqué les tenants et les aboutissants du programme du CNR. Mais aussi pourquoi il ne comprenait pas le vote des femmes ni de « vraie » décolonisation. Et Léon Landini, acteur de la Résistance à Lyon (FTPMOI), a rendu hommage à ses camarades, tués sous la torture, sans parler : « Ils se sont sublimés parce qu’ils pensaient à ceux qui viendraient après… » Tout est dans cette phrase. Comme la question qu’il pose à Stéphane Hessel, disparu lui aussi pendant la réalisation du film : « Peut-on rester libre et indépendant dans une Europe et un monde globalisés par la spéculation financière ? » Ce n’est pas le président François Hollande qui répondra, si l’on en croit sa réplique surréaliste en conclusion du film.

(1)Dés la semaine prochaine Au Concorde à Nantes

Mardi 12 novembre à 18h et 20h45

Projection du film « Les jours heureux » en partenariat avec le Parti de gauche (membre du Front de gauche), les semaines de la solidarité internationale (Maison des Citoyens de monde) et le CE des Cheminots.

Les deux séances seront suivies d’un débat en présence du réalisateur Gilles Perret.

Avec Pascal Convert

Questions à Pascal Convert

Vous avez déclaré que l’artiste propose des oeuvres qui sont des interventions symboliques et politiques ?
L’artiste, dans la société libérale néoconservatrice et consumériste, est le plus souvent un nouveau modèle du « self made man ». Mais, il incarne aussi
la possibilité de la liberté par delà les technologies dites interactives. Protégé par son « aura », il peut paradoxalement exercer sa capacité critique.
Quand sur Joseph Epstein, Résistant FTP fusillé au Mont Valérien, je propose une sculpture (Le temps scellé), un film et une biographie, je travaille dans trois directions :
la sculpture en rentrant dans les collections du Centre Pompidou donne une dimension symbolique à la résurrection d’une figure injustement oubliée, à l’entrée
d’Esptein dans les collections nationales, le film s’adresse à nos perceptions, vers un savoir émotionnel qui interroge la mémoire et l’oubli, le livre permet d’endosser
les habits de l’historien.
L’artiste doit prendre position. ce n’est pas prendre parti. C’est regarder notre histoire singulière et collective : ici la période troublée de l’Occupation, et tenter d’ouvrir des
portes fermées depuis longtemps

Dans les vitraux de l’abbatiale de Saint Gildas des Bois, près de Nantes, que vous avez réalisés, ces fantômes d’enfants que vous paraissez 
avoir cristallisés dans le verre appartiennent à quelle histoire ?
A la nôtre. Je ne suis pas croyant, mais la question de ce lieu, de cet espace, c’est la révélation.
Et aussi pour moi de l’enfermement de chacun.
La manière dont, par exemple, le Front National tente aujourd’hui d’effacer sa filiation avec l’extrême droite d’avant et d’après guerre, montre que sans une transmission à la jeune génération de la réalité de notre histoire, il sera impossible d’arrêter le mouvement qui condamne nos sociétés à revivre le passé. D’une certaine manière, en réalisant les vitraux de l’abbatiale de Saint Gildas des Bois, j’ai voulu exprimer cela: nos enfants que nous enfermons dans une société de fiction, dans une « mondialisation de l’indifférence » pour reprendre l’expression du Pape François nous jugerons. Et il est à craindre qu’ils aient honte de nous.

Vous allez continuer à articuler des travaux aux confins de l’art, de l’archéologie, des créations plastiques, du film documentaire, du récit historique et
depuis peu du roman?
C’est une nécessité; l’équilibre très instable dans le quelle je suis fait. Je n’appartiens plus à aucune société.

Ni à la celle des artistes ou des cinéastes, ni à celle des historiens ? Et un peu à toutes?
Oui

Ce n’est pas un problème ?
Non. Pas pour une démarche artistique.

Le plasticien Pascal Convert présente les 12 et 13 octobre au Cinématographe son travail de cinéaste

Dans le cadre de l’exposition En Geurre(s) et de sa programmation actuelle sur les deux guerres mondiales, le Cinématographe associé au Musée d’histoire de Nantes invite Pascal Convert à présenter l’ensemble de ses films sur la Résistance, la transmission mémorielle et l’engagement politique.

Ancien pensionnaire de la Villa Médicis à Rome, artiste lui-même engagé, Pascal Convert a d’abord gagné une reconnaissance hexagonale et internationale pour son travail sculptural et de plasticien utilisant des matériaux aussi divers que le verre, le cristal ou la cire. Au travers de commandes publiques, comme celle du Monument des résistants fusillés au mont Valérien, à Paris entre 1941 et 1944 ou, en 2008, celle de vitraux pour l’Abbatiale de Saint-Gildas-des-Bois en Loire-Atlantique. Mais aussi pour des œuvres sur support, commandes du Fond National d’Art Contemporain, du Musée d’Art Moderne du Luxembourg, inspirées d’icônes de presse, comme la Piéta du Kosovo, la mort de Mohammed Al Dura à Gaza, de photographies d’enfants ou de corps souffrants. Elles se présentent sérigraphiées sur verre et tain ou sous forme d’empreintes gelées dans le cristal et ont été exposées au Grand Palais dans le cadre de la Force de l’art, à la Galerie Dupont à Paris, à l’étranger, en particulier à l’ONU et à Montréal. Actuellement P. Convert finalise l’installation pérenne, en très grand format, pour la gare de Bègles, d’une phrase de Roland Barthes « Commence alors la grande lumière du Sud-Ouest ». Et il vient d’être choisi lauréat du 1% artistique du nouveau bâtiment des Archives Nationales.

Rien d’étonnant à ce choix ! Depuis une dizaine d’années, son travail est aussi orienté vers l’historiographie, l’archive et le cinéma documentaire. Il réalise, en 2002, en même temps qu’une imposante cloche sur laquelle sont gravés les noms des fusillés, un film : « Mont-Valérien, au nom des fusillés » qui sort de l’anonymat ces résistants et rend publique leur histoire. 80% était communistes, juifs ou étrangers, parfois les trois à la fois. Une manière « d’ouvrir le silence » de son mystérieux grand-père, Léon, fondateur dès 1940 du maquis des Landes.
Ce faisant, il découvre parmi les fusillés, Joseph Epstein, juif polonais, communiste, responsable Francs-Tireurs et Partisans d’Île de France, de la MOI, héros escamoté par l’histoire officielle, tombé avec Missak Manouchian. La vie douloureuse de son fils confronté à la mémoire de son père, inspire à Pascal Convert deux statues, l’une de cire, l’autre, acquise par le Musée national d’art moderne, faite d’un bloc de verre enfermant leurs images, un film, en 2007, « Joseph Epstein, Bon pour la légende », dont le titre est emprunté à une séquence des Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard et un livre. 
Pendant trois années, Pascal Convert va alors recueillir les souvenirs de Raymond Aubrac. D’une centaine d’heures d’entretiens sont nés deux films dans lesquels le grand résistant revient sur ses engagements pendant et après la seconde guerre mondiale, « autoportraits d’un voyageur immobile dans les remous d’un passé tourmenté ». Le premier, Les années de Guerre, sur son action, le procès de Klaus Barbie, l’utopie dont il rêvait avec sa compagne Lucie et avec ses amis Emmanuel D’Astier, Serge Ravanel, Jean-Pierre Vernant, son travail d’unification de la résistance autour de Jean Moulin et du Général de Gaulle, la tragédie de Caluire. Le second a pour titre Reconstuire, car la résistance de Raymond Aubrac ne s’arrête pas en 1945. Elle prend la forme de la reconstruction, du développement des rapports est/ouest, de la décolonisation du monde. Il va servir de passeur en devenant un homme clé des négociations sur le Vietnam entre Hô-Chi-Minh, l’oncle Hô son ami, et les présidents américains Johnson et Nixon.

Comment oublie-t-on et quand on se souvient, comment se souvient-on ? Ces questions de l’oubli, des territoires mémoriels et archéologiques, sont au cœur du travail plastique, cinématographique, historique mais aussi maintenant littéraire de P. Convert. Après avoir publié deux récits historiques : Joseph Epstein, Bon pour la légende (Séguier, 2007) et Raymond Aubrac : Résister, reconstruire, transmettre (Seuil, 2011), il franchit ces jours-ci le pas de l’écriture romanesque avec La Constellation du Lion (chez Grasset).De quelle histoire est-on le dépositaire, de quels choix l’héritier ? Une mère, écrasée par l’ombre de son père, grand résistant, le Lion des Landes qui ressemble beaucoup au grand-père de Pascal Convert.

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Hommage à Robert CRUAU et aux résistants inhumés au cimetière de la Chauvinière à Nantes

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A la mémoire de Robert Cruau
(12/3/21-6/10/43)

Robert Cruau est né à Fégréac (Loire-Atlantique) le 12 mars 1921. Il rentre aux PTT, d’abord aux Chèques postaux puis à la Recette Principale de Nantes. Il adhère alors à la fédération postale de la CGT. Rober Cruau est également membre des auberges de jeunesse, organismes en plein essor dans les années 30. Les auberges de jeunesse ont été un lieu de politisation de la jeunesse au moment du Front populaire et un vivier de la Résistance.
Pour tous les ajistes de l’époque, le camping était un loisir accessible et un espace de liberté. Robert Cruau allait souvent camper, notamment dans les marais de Couëron. A Couëron justement, un groupe du PSOP (Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert) s’était constitué en 1939 avec d’anciens membres des Jeunesses socialistes. De nombreux militants se réclamant de la 4ème internationale fréquentaient les auberges de jeunesse et militaient également au PSOP. Est-ce de là que date l’engagement politique de Robert Cruau ? C’est vraisemblable.
Robert Cruau anime une cellule des Comités pour la 4ème internationale jusqu’en 1942 et participe activement à la rédaction d’un journal ronéoté. Début 1943, avec une ronéo apporté par les militants parisiens du Parti Ouvrier Internationaliste (POI) est publié un journal clandestin « Front ouvrier, organe clandestin des ouvriers de la région nantaise » dont le numéro 1 affirme « Il faut que la défaite d’Hitler soit une victoire ouvrière et non la victoire des banquiers anglo-américains ». Ce journal clandestin, imprimé à Couëron, paraîtra jusqu’à la libération. « Nous avions mis des matelas aux portes de la pièce dans laquelle on tirait pour camoufler les bruits » rapporte un témoin de l’époque.
En mars 1943, Robert Cruau quitte Nantes, à la fois semble-t-il pour échapper au Service du travail obligatoire (STO) mais aussi pour des raisons de sécurité. Il passe à Quimper, puis part pour Brest, accompagné notamment de deux militants rezéens d’une vingtaine d’années, les frères Georges et Henri Berthomé. Tous trois s’installent dans un même appartement et reprennent leurs activités militantes avec leurs camarades du Parti Ouvrier Internationaliste.
Henri Berthomé, ajusteur aux Chantiers Dubigeon, et son frère Georges se font embaucher dans les chantiers de construction du mur de l’Atlantique situés au-dessus de la base sous-marine de Brest. Cette situation permet au groupe de transmettre à Londres des renseignements topographiques concernant l’emplacement des sas d’accès et de sortie des sous-marins. Selon la sœur des frères Berthomé (citée dans l’ouvrage « Les rezéens dans la résistance »), ces renseignements transmis par le groupe « Front ouvrier » ont permis un bombardement de la Royal Air Force en juin 1943 qui a rendue inopérante pendant deux ou trois mois cette base sous-marine.
Pour ces jeunes militants se réclamant d’un communisme internationaliste, le combat contre les nazis devait unir travailleurs français et travailleurs allemands. Aussi le groupe engage-t-il une action audacieuse par la diffusion de tracts en direction des soldats allemands. Leur objectif est de recruter des soldats allemands anti-nazis à la 4° Internationale. Savoir que de nombreux soldats allemands de Brest ont originaires de la ville portuaire et ouvrière d’Hambourg est considéré comme un atout pour les jeunes trostskystes brestois. Robert Cruau, qui a appris l’allemand, est un des piliers de ce travail de recrutement de soldats, dont certains fournirent des « Ausweiss », pièces d’identité précieuses pour les militants français. Le groupe trotskyste de Brest, essentiellement composé de jeunes de 19 à 25 ans, diffuse en juillet 1943 un journal en langue allemande «Arbeiter und Soldat » (Travailleur et soldat) édité à Paris par le Parti ouvrier internationaliste (POI), et rédigé notamment par des trotskistes allemands clandestins qui avaient fui le régime hitlérien et résidaient à Paris. Une édition locale ronéotée est également publiée à Brest.
Démoraliser l’armée allemande de l’intérieur, amener des soldats allemands à s’opposer à Hitler et préparer une révolution sociale, tels étaient les objectifs de Robert Cruau et de ces jeunes camarades. Plusieurs soldats allemands furent ainsi recrutés, 27 selon André Calves l’un des survivants du groupe. Mais l’un de ces soldats, informateur ou retourné sous la menace, trahit. Début octobre, une rafle décime tout le groupe. Robert Cruau est arrêté le 6 octobre. Il est abattu par la Feldgendarmerie. Sans doute en essayant de s’enfuir. Il avait 22 ans.
Les jeunes soldats allemands anti-nazis recrutés par Cruau auraient eux aussi été arrêtés et exécutés. Le groupe trotskiste de Brest est démantelé, de même qu’une grande partie du groupe parisien. «Faire de la propagande à des soldats allemands est le plus grand crime ! » telle aurait été une phrase d’un officier de la Gestapo prononcée au cours des interrogatoires et rapportée par une sympathisante libérée de la prison de Rennes.
Le 22 janvier 1944, Georges et Henri Berthomé, immatriculés respectivement 42401 et 42421, quittent Compiègne pour Buchenwald dans un premier temps, puis Henri à Dora et Georges à Albertstadt où il disparaît vraisemblablement abattu en tentant de s’évader lors de la débâcle en 1945. Seul Henri reviendra.
On retrouve la famille de Robert Cruau dans la liste des secours versés, après la Libération, par la CGT aux familles de résistants tués par l’occupant. Les noms de Robert Cruau et de son camarade Georges Berthomé figurent sur la plaque mémorielle de la maison des syndicats dans la liste des martyrs victimes de la barbarie nazie. Une rue de Rezé porte le nom de Georges Berthomé.
Pendant trop longtemps, la place de ces militants dans la lutte contre le nazisme a été tue. Nous rendons hommage aujourd’hui hommage à Robert Cruau et à ses camarades comme à tous les résistants anti-fascistes et à toutes les victimes du nazisme.
Pour conclure, laissons la parole à Eliane Rönel, mariée à Henri Berthomé en 1947. Eliane a été arrêtée le 7 octobre 43, et déportée à 23 ans à Ravensvrück. «Résister ne devrait pas être un choix, c’est un devoir. C’est une dette que nous avons envers tous ceux qui ont lutté pour conquérir leur liberté ».

Bulletin septembre 2013

Dès 1940, après l’armistice signé entre
le maréchal félon et Hitler, la volonté de
résister à pris corps chez des hommes et des
femmes dont certains ont été les dirigeants
des grands mouvements sociaux de 1936
de lutte contre le fascisme, de solidarité à
l’Espagne Républicaine.

La Résistance vient de loin, c’est la volonté de s’opposer à
l’abandon et au renoncement, c’est aussi l’exigence de démocratie et
de progrès social. C’est l’héritage de la Révolution, de la Commune,
des luttes sociales et politiques.

Aujourd’hui Résister se conjugue au présent.