Bulletin novembre 2012

Le 15 janvier 1943, le « Procès des 42 » s’ouvre au Palais de Justice
de Nantes. En fait, le Conseil de Guerre de l’armée allemande juge 43
hommes et 2 femmes.

Du 15 au 28 janvier 1943, les 45 inculpés sont amenés, enchaînés devant la cour martiale allemande présidée par le Dr Hanschmann, le procureur étant le Dr Gottloeb. Seuls peuvent assister aux séances les avocats (Guineaudeau, Lerat, Lauriot, Mouquin et Pascal, aidés du traducteur Duméril), quelques officiels et des journalistes asservis à l’occupant.

Une grande partie des entretiens se fait en allemand et le réquisitoire n’est pas traduit aux accusés qui n’ont pu s’entretenir avec les avocats avant le procès.

Membres de l’Organisation spéciale (OS), créée par le parti communiste, ils vont devoir répondre, pendant deux semaines, de 49
chefs d’accusation allant d’attentats contre l’occupant à l’exécution de
« collaborateurs » ou au vol de tickets d’alimentation. Ils savent que leur vie est en jeu.

Le contexte, en effet, n’est guère favorable à la mansuétude des autorités allemandes.

Depuis un an, les actes de sabotage se sont multipliés dans la
Basse‑Loire, la plupart à porter au crédit de l’OS et le souvenir de
l’exécution du Feldkommandant Holz, le 20 octobre 1941 par de jeunes
communistes, est encore très présent dans les mémoires. De plus, en dépit des nouvelles rassurantes véhiculées par la presse collaborationniste, tel «Le Phare», les combats qui font rage à Stalingrad remettent en cause la suprématie des armées du Reich en Europe.

Enfin, les exactions allemandes de toutes sortes, les réquisitions de
plus en plus nombreuses de jeunes pour l’Allemagne, commencent à
faire basculer les esprits dans un sens favorable à toutes les formes de
résistance.

D’évidence, les autorités allemandes veulent l’exécution de tous les
accusés. Quelque soit le motif initial d’inculpation, 37 accusés sont
considérés comme des « francs-tireurs » et condamnés à mort. Trois
inculpés de vol sont condamnés à diverses peines de prison. Trois autres sont acquittés faute de preuves bien que le tribunal ne les juge pas innocents. Deux d’entre eux sont d’ailleurs déportés (Roger Guédon et Ernest Le Goff).

Aussi, Allemands et collaborateurs de tout poil cherchent-ils à
criminaliser les résistants.
La presse collaborationniste exulte.
Les faits, mal éclaircis pour les deux femmes Renée Losq et Marie Michel, sont renvoyés à un complément d’enquête. Celles-ci sont
déportées.

Le 28 janvier 1943, le ministère public allemand est satisfait. Le tribunal a suivi son réquisitoire.
Les demandes de grâce signées du Préfet, du Maire de Nantes, de
l’Évêque et du Pasteur n’entament pas la détermination des Allemands.

En dépit du délai de grâce qui va jusqu’au 2 février, dès le 29 janvier,
9 condamnés sont fusillés au terrain militaire du Bêle à Nantes.
25 autres le seront le 13 février 1943.
Les trois derniers sont exécutés le 7 mai 1943.
De nouvelles arrestations surviennent; en août un nouveau simulacre de procès dit des 16 se déroule et se conclue par encore 13 exécutions.

la_blisiere-3.jpg
Témoignage de Monsieur Yves Calurel Le Pouliguen, le 17/12/2012

J’ai lu l’article du journal concernant la Blisière.
Personnellement, je ne peux pas oublier le lendemain de cette fusillade. Monsieur Maillard fils est venu le matin à Pouencé voir mon père qui était artisan peintre. Il lui demanda de la peinture bleue, blanche et rouge, afin de peindre sur les arbres, témoins de cette fusillade. Mon père lui proposa mon aide et ma participation. Etant jeune apprenti, ce travail ne fut pas facile sur l’écorce ensanglantée et en ajoutant la peur.
Après la guerre, la Blisière était un lieu de distraction le dimanche à la guinguette (bals et danses) J’y allais quelquefois et je ne pouvais oublier ce lieu est m’y recueillir . Je le faisait visiter à des amis étonnés.
Ceci est un triste rappel et sans prétention je vous adresse mes félicitations pour entretenir ce triste lieu.
la_blisiere-3.jpg

Page-01-2.jpg
11 Novembre 2012

Dessin paru dans l’Humanité du 12/11/2012.
Page-01-2.jpg
Le Conseil des ministres du 3 octobre, en créant une mission chargée de préparer la commémoration des anniversaires des deux guerres mondiales, justifie en évoquant « la continuité des deux conflits» un mélange des genres.

Régulièrement, émerge la remise en cause des grandes commémorations nationales patriotiques, dans le but de les banaliser et de les vider de leur sens historique et des valeurs qu’elles portent.

Le gouvernement et sa majorité UMP, en ce début d’année 2012 faisait voter une loi sur le sens du 11 Novembre, servant l’objectif d’uniformisation de la mémoire. Projet que condamnait le candidat socialiste F. Hollande.
L’objectif est d’entretenir la confusion et l’oubli de la spécificité de toutes les guerres auxquelles notre pays a été confronté, alors qu’il est de tradition, dans notre République, de rendre hommage aux anciens combattants de chacune d’elles, à chaque date anniversaire historique de la fin de chaque conflit.
Si nous ne voulons pas que toutes les mémoires soient amalgamées, c’est tout simplement pour que chaque génération réfléchisse et tire les enseignements de chaque guerre.

Le 11 Novembre 2011, le message du Président de la République: « En mêlant, indistinctement, tous les champs de bataille, accréditait l’idée que le combat des poilus sacrifiés à Verdun, en 1916, aurait le même sens que la mort de nos malheureux engagés militaires français tombés dans les guerres coloniales. Est-ce que mourir sous les balles et les obus nazis, dans le verrou de Sedan ou au Mont Valérien, a la même signification que d’être, hélas, tué sur les rives du canal de Suez en 1956 ? ».

En confondant des événements et engagements qui n’ont pas la même portée historique et humaine, le risque est que tout soit fondu dans une même condamnation abstraite de la guerre, qui empêche de réfléchir sur ses causes. En ne distinguant plus les situations, en unifiant les conflits, on aboutit à une vision aseptisée de l’histoire et de la mémoire collective, qui ne permet plus de comprendre le passé et de construire lucidement l’avenir. Mais sans doute est-ce là l’objectif recherché, si l’on en juge par la place désormais accordée aux programmes d’histoire dans l’enseignement secondaire.

Fort justement, des historiens et les enseignants de cette matière s’en émeuvent. Et ils regrettent aussi que dans les nouveaux programmes d’histoire, les guerres soient envisagées comme un tout, parfois traitées ensemble, ce qui conduit à des rapprochements erronés ou fallacieux. Rassembler les conflits du vingtième siècle dans le concept flou de « guerre totale » réduit ces conflits aux efforts et souffrances qu’ils ont engendrés, sans en aborder les enjeux, sans évoquer la contextualisation politique et idéologique de ces catastrophes successives.

En privilégiant la « folie des hommes », pour reprendre les mots de l’ancien Président Sarkozy, enseigner l’histoire des guerres reviendrait seulement à extirper le mal, le mal présent en chacun de nous. À cette aune, tout se vaut, et c’est alors la défaite de la volonté de comprendre.

Nantes le 9 novembre 2012

comite.jpg
Commémoration 22-24 octobre 2010

Suite de la page précédente

Texte de la Conférence de Presse donnée par le Comité du Souvenir le 13 octobre 2010

comite.jpg

Nous voulons vous présenter le programme des cérémonies en hommage aux «50 otages» pour le 69 ° anniversaire des fusillades d’octobre 1941.

Les cérémonies se dérouleront le vendredi 22 octobre à Nantes, le dimanche 24 à Indre le matin et à la Blisière (Juigné les Moutiers) et l’après-midi à la Sablière à Châteaubriant.

Les cérémonies se déroulent dans un moment de grande mobilisation pour préserver un des acquis importants de la Libération.

Nicolas Sarkozy, tout juste élu, se rend à la cérémonie de la cascade du Bois de Boulogne. Il y annonce la lecture de la lettre de Guy Môquet dans les établissement scolaires puis il vient à la Sablière à Châteaubriant et se rend aux Glières. il y prétend que son action se situe dans le droit fil «du Conseil National de la Résistance qui dans les heures les plus sombres de notre histoire, a su rassembler toutes les forces politiques pour forger le pacte social qui allait permettre la renaissance française»

Entreprise de pure communication et de pure imposture outrageante à l’égard des Résistants.

Car, comme l’expliquait avec cynisme Denis Kessler: ( n° 2 du MEDEF et l’un de ses idéologues) «Adieu 1945» écrivait-il  » Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! « 

Nous avions salué l’Appel de 13 grandes figures de La Résistance (Stéphane Hessel, Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Germaine Tillion, Jean Pierre Vernant, Georges Séguy, Maurice Kriegel-Valrimont, Maurice Voutey, Henri Bartoli, Lise London). lors du 60° anniversaire du programme du CNR. Cet appel reste non seulement d’actualité, mais il prend d’autant plus de reliefs pour nourrir les résistances d’aujourd’hui, au regard de l’entreprise de démolition du pouvoir.

Les cérémonies d’hommage de ce mois d’octobre seront des moments de résistance afin que le sacrifice des otages ne soit pas bafoué.

Dans la période que nous vivons, la réussite de celles-ci revêt une grande importance.

Le succès des rassemblements à Indre-Nantes et Châteaubriant montreront que La France populaire est fidèle aux valeurs de La France des libertés, des droits de l’Homme et donc du respect de l’autre, du droit à la différence, à la laïcité… En un mot aux valeurs de la république.

Au moment où notre pays, du fait d’actes inqualifiables du gouvernement, est condamné par les instances mondiales et européennes, il faut affirmer que de nombreux patriotes refusent de cautionner le racisme d’état et de voir stigmatiser une communauté et des étrangers .

Le Président de la République lui-même initie cette politique dangereuse pour la démocratie . Celle-ci réveille de vieux démons qui ,en période de crise, peuvent conduire aux pires catastrophes.

En profondes difficultés sociales et politiques, nos gouvernants essaient ainsi de détourner le mécontentement et la colère, en nourrissant les fantasmes et préjugés les plus nauséabonds.

Notre comité s’associe aux associations et syndicats rassemblés autour de la LDH pour faire entendre la voix de la société civile en proposant, «un pacte pour les droits et la citoyenneté» ( www.ldh-france.org) face à l’atténuation et à la fragilisation des droits et libertés.

Nous rappelons que nous avions initié une cérémonie à Moisdon la Rivière, sur les lieux du camp des Forges, où furent internés dans d’épouvantables conditions les gens du voyage.

A quelques jours du 70 °anniversaire de l’ouverture de ce camp, il faudrait rappeler la part prise à la fois par les Républicains Espagnols, par la communauté des gens du voyages et par autres «indésirables» qui eurent bien souvent une attitude beaucoup plus digne que ceux qui alors les stigmatisaient. Il ne faut pas non plus oublier l’extermination, le génocide des populations Sintis, Roms, Manouches, Gitans… par les nazis en Europe.

Cela a toujours commencé par un discours globalisant et accusateur irrecevable. C’est ce discours aménagé, mais emprunté à l’extrême droite française que l’on entend aujourd’hui dans les plus hautes sphères de l’Etat. C’est indigne, intolérable: il faut le dénoncer.

Nous appelons donc la population, toutes celles et ceux attachés aux valeurs de la Résistance, les jeunes auxquels nous entendons les transmettre, à participer nombreux aux manifestations qui marqueront ce 69° anniversaire de la première répression massive contre la Résistance.

Nantes: Vendredi 22 octobre –
– 17h45 Veillée du Souvenir au Monument des 50 otages –

Indre:
– Dimanche 24 octobre 8h 45 – Rendez- vous sur le Mail Odette Nilès

La Blisière (Juigné les Moutiers) :
– Dimanche 24 octobre 9h 45

Châteaubriant :
– Dimanche 24 octobre à La Sablière 13h 30

Jean de Neyman
Hommage à Jean de Neyman
Jean de Neyman
Jean de Neyman

Il y a 67 ans Jean de NAYMAN …

Le 2 septembre 1944 Jean de Nayman , jeune professeur agrégé de 30 ans , était fusillé par les nazis. Il fut le dernier fusillé de loire Inférieure , alors que Paris et Nantes étaient libérées.La poche de Saint Nazaire allait durer encore 8 mois.
Le comité du souvenir des fusillés de Chäteaubriant et de Nantes et la section du PCF de Saint Nazaire ont rendu avec pour la première fois la municipalité de Saint Nazaire hommage au résistant qui donnait devant le tribunal allemand qui le condamna à mort le 25 aôut , une leçon de courage et d’internationalisme.
En effet Jean avait aidé 2 déserteurs de la marine allemande avec l’aide d’une famille d’agriculteurs de Saint Molf .Arrêté ainsi que les deux soldats , il pris l’entière responsabilité de cette évasion.
Au cours de cet hommage qui rassemblait une cinquantaine de personnes , les représentants du Comité et du PCF ont souligné le combat d’hommes et de femmes engagés dans la résistance , qui se sont battus avec ce double objectif : libérer la France de l’occupant nazi et donner au pays avec le CNR un programme dans le prolongement de 1936 , pour des acquis sociaux que le pouvoir actuel et le MEDEF anéantissent par leur politique au service des marchés financiers.
L’objectif du CNR construire une France républicaine , démocratique , laïque et sociale.
C’est ce qu’ont tenu à rappeler les anciens résistants dans leur appel de THORENS/GLIERES
« résistants d’hier et d’aujourd’hui » les 14 et 15 mai 2011 au plateau des GLIERES.
En lançant cet appel à toutes et tous les candidats pour les élections présidentielles et législatives de 2012 , c’est faire vivre le combat de la Résistance et les idéaux de 1789 de Liberté d’Egalité de Fraternité et en finir avec ce pouvoir et cette politique , promouvoir une France humaniste et de progrès social en rupture avec la gestion du capitalisme.
20110903_CommemorationJeanDeNeyman.jpg

Commémorations des "Procès des 42 et des 16"

Programme des commémorations du «procès des 42 et des 16»

11-12-13 février 2011

Vendredi 11 février 18 heures: Mairie de Nantes – Salle Paul Bellamy (Hôtel Rosmadec)
Remise de la médaille de la Ville de Nantes par Mr J M Ayrault – Député-Maire à Mr Marcel Thomazeau. Ancien FTP de Nantes, Déporté Résistant et frère de Félicien Thomazeau fusillé le 13 février 1943 au champ de tirs du Bêle. Marcel Thomazeau fut secrétaire de Marcel Paul.

Samedi 12 février à 11 heures au terrain du Bêle à Nantes. Cérémonie en hommage aux fusillés des «procès des 42 et des 16 FTP» Hommage à tous les fusillés nantais. Lecture de la dernière lettre d’un fusillé au Bêle.

Samedi 12 février à 14 heures: Sainte Luce sur Loire.
Salle René Losq à Sainte Luce; hommage aux époux Losq. Jean à été fusillé le 13 février 1943 au champ de tirs du Bêle. Renée sera déportée à Rawembruck.

Samedi 12 février à 16 heures: Rezé.
A l’Hôtel de Ville de Rezé. (Projection du film et exposition sur le procès des 42) Présentation du récit de Marcel Thomazeau.

Dimanche 13 février à 11 heures: La Chapelle Basse-Mer.
Nous retrouverons au Cimetière de la Chapelle Basse Mer devant le carré des Républicains Espagnols
fusillés le 13 février 1943 au champ de tirs du Bêle.

Pierre_Semard1.jpg
Pierre Sémard un visionaire

.Pierre_Semard1.jpgUnis par leur statut depuis 1938, les cheminots sont porteurs d’esprit de solidarité et de lutte, valeurs qui, dès l’occupation, structurent de manière prépondérante une conscience de résistance reconnue historiquement et politiquement.
Rappelons que notre corporation paya un lourd tribut à la Paix, à l’indépendance et à la Liberté puisque 8 938 cheminots y laissèrent leur vie, 15 977 ont été blessés pour faits de Résistance et 1 157 sont morts en déportation.
Le devoir de mémoire et de transmission de la connaissance des faits est indispensable pour lutter contre l’oubli et les révisions de l’Histoire.

Ci-joint un 4 pages édité par la Fédération CGT des Cheminots et un panneau de l’exposition Pierre Sémard.
Pierre Sémard 4 pages
Expo Pierre Sémard

Familles de fusillés. Avis de recherche

Nous sommes à la recherche de parents des fusillés, Frères et soeurs, enfants, petits enfants, neveux, nièces … particulièrement de ceux inhumés au cimetière de la Chauvinière à Nantes.

Si vous êtes concerné ou si vous connaissez une de ces personnes, merci de nous transmettre leurs noms, adresse, téléphone…

Laissez un message sur le 02 40 12 16 12 ou un email à comitesouvenir@orange.fr

Voir tableau ci-dessous.

Les_carres_des_fusilles_cimetiere_nantais_de_la_Chauviniere.pdf